Groenland : Emmanuel Macron en visite pour affirmer le soutien de la France face aux convoitises américaines

Par Epoch Times avec AFP
15 juin 2025 09:50 Mis à jour: 15 juin 2025 12:30

Le Président Emmanuel Macron se rend dimanche au Groenland porteur d’un message de « solidarité » pour ce territoire autonome du Danemark convoité par Donald Trump et en proie à une fonte des glaces accélérée.

Il est le premier chef d’État étranger à mettre le pied sur ce territoire, grand comme quatre fois la France et couvert à 80 % de glace, depuis les menaces d’annexion de Donald Trump.

Le président américain, invoquant des raisons de « sécurité internationale », ambitionne de mettre la main sur cette île, la plus grande du monde, riche en métaux rares, par tous les moyens, y compris militaires s’il le faut.

« Le Groenland n’est pas à prendre », non à la « prédation », a d’ores et déjà répliqué Emmanuel Macron, même si l’Élysée réfute toute « dimension personnelle » dans ce déplacement.

Attendu à 11h30 locales (12h30 GMT) à Nuuk, la capitale groenlandaise, il se rendra successivement sur un glacier, dans une centrale hydroélectrique et à bord d’une frégate danoise.

Trois séquences pour trois messages : le soutien européen à « la souveraineté et l’intégrité territoriale » du Groenland, à son développement économique et la mobilisation contre la « fonte alarmante des glaciers », indique l’Élysée.

Le chef de l’État sera accompagné par la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qui se félicite de ce « témoignage concret de l’unité européenne », et par le chef du gouvernement groenlandais, Jens-Frederik Nielsen.

La Première ministre danoise Mette Frederiksen (au c.) pose avec le chef de gouvernement par intérim du Groenland, Mute Bourup Egede (à g.) et le chef de gouvernement nouvellement élu Jens-Frederik Nielsen à Nuuk, au Groenland, le 2 avril 2025. (Mads Claus Rasmussen/Ritzau Scanpix/AFP via Getty Images)

Emmanuel Macron invité

Il s’y rend à « leur invitation » et sa venue constitue « un signal en soi », « à leur demande », insiste l’Élysée.

Un accueil qui tranche avec celui réservé au vice-président américain JD Vance le 28 mars. Ce dernier avait dû se cantonner à la base militaire américaine de Pituffik, sur la côte nord-ouest du Groenland, face au tollé suscité par sa venue.

La population – 57.000 habitants, majoritairement inuite, rejette toute perspective de devenir américaine. Le Danemark martèle aussi que le Groenland « n’est pas à vendre ».

JD Vance avait accusé lors de sa visite le Danemark de n’avoir « pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland », notamment en matière économique, et « pas bien assuré sa sécurité ».

La base de Pituffik, qui se situe sur la trajectoire la plus courte des missiles entre la Russie et les États-Unis, constitue un maillon crucial de la défense antimissile américaine.

Un enjeu de sécurité

L’Arctique devient aussi un enjeu de sécurité dans la course aux terres rares et aux nouvelles routes maritimes rendues possibles par la fonte des glaces.

Face aux visées de tous bords, le Danemark a annoncé qu’il allait consacrer deux milliards d’euros au renforcement de la sécurité dans l’Arctique.

L’Otan va de son côté installer un Centre de commandement et de contrôle des opérations aériennes (Caoc) en Norvège, au-dessus du cercle polaire, alors que la Russie cherche à conforter sa puissance militaire dans la région.

Quelques jours avant la visite présidentielle, deux bâtiments de la marine française ont longé le Groenland en direction du grand nord afin de se familiariser avec les opérations en zone arctique.

Inscrit sur la liste des territoires d’Outre-mer associés à l’UE

La France entend « réinvestir massivement dans les connaissances de ces écosystèmes », dans la tradition de l’explorateur Paul-Emile Victor, qui effectua de multiples expéditions sur l’île, souligne l’Élysée.

Les autorités groenlandaises ont récemment classé son refuge, le « camp de base des Expéditions polaires françaises » construit en 1950 dans la baie de Quervain (nord), comme bâtiment historique.

À la centrale hydro-électrique de Buksefjorden, située 600 mètres à l’intérieur d’une montagne et financée par l’Union européenne, les trois dirigeants aborderont les enjeux de décarbonation et de fourniture d’énergie pour le développement de l’île.

Contrairement au Danemark, le Groenland ne fait pas partie de l’Union européenne mais est inscrit sur la liste des territoires d’Outre-mer associés à l’UE.

« Ce sera l’occasion d’évoquer la meilleure architecture possible, la meilleure place possible ou le meilleur schéma de coopération possible entre l’Union européenne et le Groenland », relève l’Élysée.

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