À l’université d’Oxford, la musique classique pourrait être supprimée car « trop reliée au colonialisme »

Par Emmanuelle Bourdy
3 avril 2021 06:48 Mis à jour: 3 avril 2021 06:48

On pourrait croire qu’il s’agit d’un poisson d’avril, mais il n’en est rien. Des professeurs de l’Université d’Oxford en Angleterre, l’une des plus prestigieuses du monde, veulent retirer du programme une partie des musiques classiques jugées « trop reliées à la période coloniale ».

Selon un rapport de l’Université d’Oxford consulté par le journal britannique The Telegraph, les cours de musique classique pourraient bien disparaître dans les prochains mois, dans la continuité du mouvement Black Lives Matter. En effet, des professeurs de la plus ancienne université britannique souhaitent réformer le répertoire musical de celle-ci en supprimant « la musique européenne blanche de la période esclavagiste », au profit d’artistes venant d’autres parties du globe et d’autres cultures. Ainsi, certains cours sur Schubert ou Guillaume de Machaut se verraient supprimés au bénéfice de musiques populaires ou africaines. Les professeurs soutiennent encore que les cours sont trop axés sur « la musique d’hommes blancs européens de l’époque de l’esclavagisme », tels que Mozart ou Beethoven.

Les professeurs d’Oxford ont également suggéré d’arrêter d’exiger la maîtrise de certaines techniques de musique classique, comme le piano ou la direction d’orchestre, ceux-ci étant considérés comme trop focalisés sur « la musique européenne blanche ». En conséquence, les leçons de piano et de direction d’orchestre du premier cycle de musicologie pourraient bien devenir facultatives.

L’enseignement musical d’Oxford n’étant pas « détaché de son lien avec son passé colonial », il causerait « une grande détresse aux étudiants de couleur » et serait comme une « gifle » pour certains d’entre eux. Un autre argument mis en avant étant que les professeurs enseignant cette matière seraient tous Blancs et les étudiants de couleur auraient alors plus de difficultés que les autres pour apprendre ces techniques.

Pour toutes ces raisons, une réflexion est en cours au sein de cette université de renom. Notons que tout récemment, en fin d’année dernière, afin de lutter contre le réchauffement climatique, l’union des étudiants de la faculté avait voté pour l’interdiction de la viande dans les cantines.

Même si le parallèle est à une autre échelle, ces revendications peuvent étrangement faire penser à la Grande Révolution culturelle en Chine. En 1966 et jusqu’à sa mort, Mao Zedong avait quant à lui totalement interdit les musiques occidentales sur le sol chinois, estimant que cette musique représentait « l’impérialisme et le capitalisme ». La situation actuelle d’Oxford est également différente en ce sens que ce sont les Occidentaux eux-mêmes qui s’infligent cette mesure.

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