Affaire Epstein : un élu varois victime de son homonymie avec un Français proche du milliardaire américain

Par Paul Tourège
15 août 2019 12:45 Mis à jour: 15 août 2019 13:04

Ce Varois a été profondément choqué lorsqu’il a constaté que sa photo commençait à circuler sur les réseaux sociaux et dans la presse, certains médias et internautes le présentant à tort comme un des complices présumés de Jeffrey Epstein, le Français Jean-Luc Brunel, avec lequel il partage le même nom.

Un élu varois a déposé plainte après avoir découvert que sa photo circulait sur les réseaux sociaux en lien avec l’affaire Epstein, le milliardaire américain soupçonné d’avoir abusé et exploité sexuellement des dizaines de mineures dans le cadre d’un réseau international de trafic d’êtres humains et de pédophilie.

Ancien homme d’affaires devenu conseiller municipal de la ville d’Hyères et maire adjoint de Giens, presqu’île rattachée à la commune du Var, Jean-Luc Brunel est en effet victime de son homonymie parfaite avec l’un des protagonistes de l’affaire Epstein : le Français Jean-Luc Brunel, ancien patron de deux agences de mannequinat – Karin Models et MC2 qu’il a cofondée avec Epstein en 2004 – et proche du milliardaire américain.

Soupçonné d’avoir servi de rabatteur à Jeffrey Epstein, le septuagénaire apparaît ainsi à de nombreuses reprises dans le dossier américain. Dans les dépositions dévoilées par la justice, Virginia Roberts Giuffre, l’une des victimes présumées de M. Epstein, accuse notamment le milliardaire de « l’avoir forcée à avoir des relations sexuelles » avec Jean-Luc Brunel.

Si le nom de l’ancien patron des agences Karin Models et MC2 figure dans plusieurs des pièces judiciaires dévoilées par la justice américaine, Jean-Luc Brunel avait déjà fait l’objet d’accusations de viols à la fin des années 80 et au milieu des années 90.

En 1989, une émission de la chaîne CBS intitulée 60 minutes consacrait ainsi un reportage aux coulisses du mannequinat dans laquelle deux jeunes femmes ayant préféré rester anonymes accusaient Jean-Luc Brunel de les avoir droguées avant de les violer.

Des accusations réitérées dans le livre-enquête Top Model : Les secrets d’un sale business publié en 1995 dans lequel l’auteur Michael Gross, journaliste et écrivain américain, relayait les accusations de Jérôme Bonnouvrier, un agent parisien évoluant dans l’univers du mannequinat, qui affirmait que Jean-Luc Brunel était « considéré comme un danger ». « Il aime les drogues et le viol silencieux, ça l’excite », ajoutait-il.

« Des gens écrivent n’importe quoi sans se renseigner ! »

Mercredi dernier, un ami de l’élu varois le prévient que sa photo commence à circuler sur les réseaux sociaux, certains internautes le présentant à tort comme l’ancienne figure du mannequinat parisien ayant côtoyé Jeffrey Epstein pendant plusieurs années.

« Cela m’a choqué et perturbé de me retrouver ainsi lié à une affaire à laquelle je suis totalement étranger. Et puis, dans la journée, la photo s’est propagée à d’autres sites à l’instar de celui du Daily Mail [un tabloïd britannique, ndlr] », s’insurge le maire adjoint de Giens dans les colonnes de Var-Matin.

Particulièrement affecté par la méprise dont il a été victime et soucieux de mettre un terme à la diffusion des clichés, le Varois a décidé de porter plainte au commissariat de Hyères pour « diffamation envers un particulier par parole, écrit, image ou moyen de communication par voie électronique ».

« Je poursuivrai toutes les personnes qui reprendraient ou associeraient mon nom et mon image à cette affaire. Le parquet de Toulon va être saisi et sera en mesure de poursuivre les personnes qui reprendront ces articles diffamatoires », explique-t-il.

« Je touche du doigt les dégâts que peuvent causer les réseaux sociaux, le fait de jeter en pâture des photographies et des noms sans aucune vérification. Je suis effaré par ce qui m’arrive. Je ressens une réelle volonté de me nuire », ajoute l’homonyme.

« Je me sens atteint dans mon honneur et je ne laisserai pas passer. Je suis révolté par le fait que des gens écrivent n’importe quoi sans se renseigner ! », conclut l’élu.

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