Afflux inhabituel de pingouins Torda en Corse et sur le pourtour méditerranéen

Par Epoch Times avec AFP
29 novembre 2022 09:15 Mis à jour: 29 novembre 2022 12:29

Un pingouin Torda noir et blanc a été vu le 28 novembre à Ajaccio, longeant la plage de St François, dans le centre-ville, une présence si près des côtes qui interroge les experts.

« Depuis une semaine et demi, on nous a signalé quatre individus, deux vivants et deux morts, en Corse, la population est très présente cette année », a indiqué Amandine Pericard, responsable du centre de soins pour la faune sauvage U Pettirossu, unique centre de ce type en Corse.

Il s’agit de pingouins Torda (également appelé Petit pingouin et dont Alca torda est le nom scientifique), qui ont été vus dans le port de Bastia, à Cargèse en Corse-du-Sud, près d’Ajaccio et à St-Florent en Haute-Corse, a-t-elle précisé.

« Il y a une population d’hivernage de pingouins Torda en mer Méditerranée mais cette année, il y a pas mal d’individus qui se sont rapprochés des côtes, c’est assez exceptionnel », a-t-elle souligné.

Un afflux inhabituel

Cet afflux inhabituel est en effet constaté de l’Espagne aux Alpes-Maritimes en passant par la Corse. « Ces oiseaux pélagiques (de haute mer) ne viennent en principe à terre que pour se reproduire. Le reste du temps, ils sont adeptes de la tempête, des embruns, de la haute mer, donc c’est assez étonnant de les voir ici », a expliqué Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.

Il a évoqué plusieurs hypothèses pour expliquer ce phénomène. « Dans le nord, ils ont des difficultés alimentaires, les ressources en poissons, avec le réchauffement climatique, montent beaucoup plus au nord et pendant la nidification, ils doivent faire des cheminements beaucoup plus lointains pour arriver à trouver les poissons afin d’alimenter les jeunes. Recherchent-ils de nouvelles sources d’alimentation ? C’est possible ».

La grippe aviaire, un réel danger pour les pingouins Torda

Autre hypothèse, « on a vu à l’intérieur des terres des oiseaux marins qui n’ont rien à faire dans l’univers des hommes après des tempêtes ou des vents violents qui avaient fragilisé les oiseaux et les avaient emportés ».

Mais « ce qui m’inquiète le plus aujourd’hui ce sont les dangers de la grippe aviaire », a-t-il mis en garde. « Beaucoup d’oiseaux endémiques comme le Fou de Bassan, qui n’ont aucun contact direct avec l’homme comme les pingouins Torda, ont été frappés par la grippe aviaire. Peut-être ont-ils été contaminés par des goélands qui, eux, font le lien entre la terre et les zones de reproduction », a-t-il suggéré, appelant à ne « surtout pas les toucher ».

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