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Un agriculteur s’apprête à jeter 90 tonnes d’échalotes, dont la grande distribution ne veut pas

juillet 5, 2022 18:57, Last Updated: juillet 5, 2022 18:57
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Si cet agriculteur de Schnersheim (Bas-Rhin) est obligé de jeter une partie de sa récolte d’échalotes, c’est parce que les supermarchés n’en veulent pas. Le temps où les clients prônaient les circuits courts, en pleine crise sanitaire du Covid, a l’air révolu.

Au total, ce sont 80 à 90 tonnes d’échalotes qui vont être détruites, ce qui représente 15% de la récolte annuelle de Jean-François Vierling, rapporte France 3 Grand-Est. Ses clients, à savoir la grande distribution, n’ont pas voulu de son produit.

« Moi ce qui m’intéresse c’est la marge, le reste j’en n’ai rien à foutre ! »

« Le développement durable, la proximité, ce ne sont que des mots », déplore le maraîcher basé à Schnersheim. Et le soutien dont les agriculteurs avaient bénéficié lors du confinement n’est plus d’actualité, chacun ayant repris ses anciennes habitudes depuis longtemps. En quarante ans de métier, Jean-François Vierling n’a jamais vu ça. Il ajoute que « la grande distribution ne regarde que les prix ». Pour preuve, un jeune responsable des achats lui a récemment dit : « Moi ce qui m’intéresse c’est la marge, le reste j’en ai rien à foutre ! »

Et si cet agriculteur n’a pas pu vendre cette production d’échalotes de l’an dernier à la demi-douzaine de supermarchés avec lesquels il travaille, ce n’est pas en raison d’une surproduction, souligne France 3.

« Ça fait mal au cœur de devoir jeter des produits alimentaires »

Il a donc décidé, à grand regret, de détruire ces quelque 80 à 90 tonnes d’échalotes. Évidemment, le producteur va toutefois tenter, avant d’en arriver à cette extrémité, de proposer ses échalotes à des associations caritatives. « Ça fait mal au cœur de devoir jeter des produits alimentaires », indique le maraîcher qui souhaite avant tout sensibiliser les gens. « Derrière nos produits, il y a des entreprises, des salariés, des vies », souligne l’agriculteur. Son entreprise, qui compte en effet une douzaine de salariés, va devoir essuyer une perte de 150.000 euros.

Jean-François Vierling n’est par ailleurs pas être le seul dans cette situation. Certains de ses collègues « font de l’ultra-frais, comme de la salade » et ont pris la décision d’arrêter, précisent enfin nos confrères. Écœurés, ces agriculteurs ne songent même plus à motiver des jeunes pour reprendre le flambeau.

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