ANALYSE : La toxicité des batteries au lithium-ion est incompatible avec la promotion des véhicules électriques

Par Naveen Athrappully
18 mai 2023 07:19 Mis à jour: 18 mai 2023 07:19

Les responsables gouvernementaux font pression pour que les véhicules électriques (VE) soient largement adoptés, mais les vastes quantités de minerais nécessaires à la production de batteries et les problèmes de gestion des déchets qui en découlent sont préoccupants pour l’environnement.

Le lithium, principal composant d’une batterie de véhicule électrique, peut être très nocif pour l’environnement lors de son extraction et de sa mise au rebut.

La quantité d’eau nécessaire à l’extraction du lithium est un problème majeur. Selon AZO Cleantech, l’extraction d’une seule tonne de lithium peut nécessiter jusqu’à 2,2 millions de gallons d’eau (8,3 millions de litres). Cela entraîne l’épuisement des sources d’eau à proximité des régions minières et l’assèchement des terres, ce qui constitue une menace non seulement pour l’environnement dans la région, mais aussi pour les communautés vivant à proximité.

Les batteries au lithium utilisent divers éléments tels que le nickel, le cuivre et le plomb, qui sont tous toxiques.

La méthode d’extraction à ciel ouvert des minerais nécessaires à la fabrication des batteries implique le défrichage de la végétation et la réalisation d’une fosse profonde, ce qui crée des conditions propices à l’érosion, d’après les instituts de recherche de l’UL.

Selon une étude réalisée en janvier 2023 par le Climate and Community Project, si l’on projette la demande actuelle de VE des États-Unis jusqu’en 2050, le marché américain aurait besoin de trois fois l’offre mondiale actuelle de lithium pour répondre à la demande. Pour ce faire, il faudrait développer massivement les activités minières, ce qui pourrait entraîner d’énormes changements dans les paysages et les conditions de vie.

L’empreinte carbone effective

Une étude réalisée en 2019 par Circular Energy Storage (pdf) a permis de démontrer que la production d’une batterie au lithium NCM111 génère 73 kilogrammes équivalent dioxyde de carbone par kilowattheure (kWh). Les batteries NCM111 contiennent un tiers de nickel, un tiers de cobalt et un tiers de manganèse dans la cathode.

Cela signifie qu’une empreinte carbone significative est générée par un véhicule électrique avant qu’il ne prenne la route, par rapport aux voitures équipées d’un moteur à combustion interne.

Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, plus de 50% des ressources mondiales en lithium se trouveraient sous les plaines salées des régions andines du Chili, de la Bolivie et de l’Argentine.

L’exploitation du lithium et d’autres activités minières ont consommé 65% de l’eau du Salar d’Atacama, la plus grande étendue de sel du Chili. Ces activités ont épuisé les nappes phréatiques et contaminé le sol.

Au Tibet, l’exploitation du lithium par les Chinois aurait laissé échapper des produits chimiques comme de l’acide chlorhydrique dans la rivière Liqi, ce qui a fini par tuer le bétail et empoisonner les poissons, d’après la Harvard International Review.

Incendies mortels dus au lithium

Les incendies déclenchés par les batteries lithium-ion sont une autre préoccupation liée à l’utilisation croissante des VE.

À New York, en 2022, 220 incendies ont été causés par les batteries des véhicules électriques, tels que les vélos électriques, contre 44 en 2020, a annoncé le bureau du maire Eric Adams en mars.

« Ces incendies sont particulièrement graves et difficiles à éteindre, ils se propagent rapidement et produisent des fumées nocives », ont déclaré les autorités dans un communiqué de presse.

Entre 2021 et 2022, ces incendies ont fait 226 blessés et 10 morts, selon les autorités municipales. Au cours des deux premiers mois de l’année 2023, 40 blessés et deux décès sont à déplorer suite à des incendies de batteries. L’utilisation des vélos électriques a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, après leur légalisation à New York.

Des milliers de livreurs dépendent de ces appareils pour leur travail, ont indiqué les autorités.

Le commissaire aux incendies de la ville de New York (FDNY), Daniel Flynn, a souligné que des incidents liés à l’explosion de batteries électriques se sont produits à la fois lors de leur chargement et dans d’autres circonstances. C’est pourquoi de nombreux quartiers de la ville ont décidé d’interdire les batteries de certains dispositifs.

« Les batteries au lithium-ion sont connues pour reprendre feu de manière inattendue (sans avertissement) quelques minutes, heures et même jours après que tout feu visible ait été éteint », a averti le FDNY dans un rapport sur les recommandations en matière de sécurité (pdf). Les batteries « peuvent entrer dans un état d’auto-échauffement incontrôlable. Cela peut entraîner la libération de gaz, provoquer un incendie et une éventuelle explosion ».

En janvier, une Tesla Model S a pris feu en Californie alors que son conducteur circulait sur l’autoroute 50, entraînant la fermeture de deux voies en direction de l’est. La batterie aurait pris feu « spontanément », selon le Sacramento Metropolitan Fire District.

Les pompiers ont utilisé environ 6000 gallons d’eau (22712 litres) pour éteindre le feu alors que la batterie au lithium « continuait à se consumer ». Les responsables ont utilisé des crics de voiture pour soulever le véhicule et éteindre l’incendie qui se propageait en dessous.

La quantité d’eau nécessaire pour éteindre les incendies imputables au lithium est beaucoup plus importante que celle nécessaire pour éteindre les incendies de véhicules fonctionnant au gaz.

Risques liés aux déchets électroniques

L’utilisation croissante des batteries électriques au lithium pose également le problème de savoir comment les mettre au rebut sans nuire à l’environnement.

Scott Thibodeau est le directeur général des services et solutions environnementaux chez Veolia Amérique du Nord, le deuxième plus grand service de collecte de matières dangereuses des États-Unis. En septembre, M. Thibodeau a déclaré au journal Epoch Times que ces batteries représentaient un défi majeur en termes de sécurité.

M. Thibodeau a rappelé que les batteries lithium-ion ne pouvaient pas être éliminées ou recyclées aussi facilement que d’autres matériaux en raison de la composition chimique des éléments qui les constituent. Plus de 6 millions de batteries de véhicules électriques devraient être mises au rebut d’ici à 2030.

En Chine, on estime que les batteries de voitures électriques mises hors service atteindront 780.000 tonnes d’ici 2025.

« Une batterie de téléphone portable de 20 grammes peut polluer une masse d’eau équivalente à trois piscines standard. Si elle est enfouie dans le sol, elle peut polluer un kilomètre carré de terre pendant environ 50 ans », a déclaré Wu Feng, professeur à l’Institut de technologie de Pékin, au journal Epoch Times en 2021.

Les batteries des voitures électriques sont beaucoup plus volumineuses que celles des téléphones portables et auront donc un impact plus important. Selon Li Yongwang, expert en génie chimique en Chine, enterrer les batteries électriques représente un danger pour la vie humaine car elles peuvent exploser sous l’effet de la chaleur.

Aux États-Unis, le gouvernement fédéral et les gouvernements des différents États encouragent actuellement le passage aux véhicules électriques en insistant sur le fait qu’il s’agit de mesures respectueuses de l’environnement.

L’administration Biden accorde des primes à l’achat de ces véhicules dans le cadre de la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act).

En août 2021, Joe Biden a annoncé que la moitié des voitures et des camions vendus aux États-Unis d’ici 2030 devraient être électriques. Des États comme la Californie ont l’intention d’interdire la vente de voitures à essence d’ici 2035.

Autumn Spredemann et Shawn Li ont contribué à la rédaction de cet article.

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