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Aquarius : la France et d’autres pays de l’UE cherchent un port d’accueil, Sète se propose

août 13, 2018 19:44, Last Updated: août 14, 2018 16:48
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Même bateau, même scénario. L’Aquarius et ses 141 migrants secourus cherchent un port d’accueil en Europe, après s’être vu refuser l’accès des ports italiens et maltais. Le maire de Sète a proposé au navire de mouiller l’ancre dans sa baie. Les discussions se poursuivent actuellement, dans un contexte où l’Espagne entend retirer son pavillon au bateau.

Vendredi, le navire affrété par les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières a secouru au large de la Libye 141 personnes à bord de deux barques en bois, dont une moitié de mineurs et plus d’un tiers de femmes, essentiellement originaires de Somalie et d’Érythrée. Malte et l’Italie ont refusé d’accueillir le navire dans leurs ports, selon SOS Méditerranée qui a appelé lundi les États européens à « prendre leurs responsabilités ».

L’Élysée a déclaré lundi que la France était en discussion avec les autres pays pour trouver une solution à l’accueil de ces réfugiés. L’Espagne, qui avait accueilli L’Aquarius une première fois en juin avec 630 migrants à son bord et est depuis devenue la première porte d’entrée des migrants en Europe, rechigne à se proposer à nouveau.

« L’Espagne n’est pas le port le plus proche, et donc pas le port le plus sûr pour débarquer », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale espagnole. « Pour répondre aux impératifs humanitaires, nous sommes en discussion avec les pays concernés pour que, dans le plein respect du droit de la mer, ce bateau puisse aller rapidement au port sûr le plus proche », a précisé l’Élysée.

Puisque le navire se trouve actuellement entre l’Italie et Malte, les ports français ne sont pas les plus proches, ajoute l’Élysée, écartant implicitement l’hypothèse de proposer au navire d’accoster en France.

Le directeur du port de Sète, l’ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot, a cependant proposé lundi d’y accueillir le bateau. « Le port de Sète est prêt à accueillir L’Aquarius dès lors que les autorités françaises le lui permettront », a-t-il déclaré, en précisant que « c’est la dimension humanitaire qui doit prévaloir, il s’agit de sauver des vies, des familles ».

« Ce n’est pas au communiste Jean-Claude Gayssot, président du port de Sète, de décider de notre politique migratoire en accueillant L’Aquarius », a réagi Marine Le Pen dans un tweet. « L’État doit enfin envoyer le signal de fermeté qui s’impose et fermer nos ports à ces navires de migrants ! », selon la présidente du Rassemblement national (ex-FN).

L’Aquarius, enregistré en 2009 en tant que navire de recherche et non de sauvetage,

Le gouvernement de Gibraltar a de son côté annoncé lundi qu’il allait retirer son pavillon à L’Aquarius après lui avoir demandé de suspendre ses activités de sauvetage, pour lesquelles il n’est pas enregistré dans le territoire britannique. L’Aquarius a en effet été enregistré en 2009 à Gibraltar en tant que navire de recherche, a expliqué Gibraltar.

Dans un communiqué adressé à l’AFP, SOS Méditerranée a dénoncé « une différence artificielle » qui n’a « aucun fondement technique ».

« L’Aquarius a toujours été reconnu apte à mener des opérations de sauvetage par les autorités compétentes, qui lui ont en de nombreuses occasions confié la prise en charge de rescapés au vu de ses capacités », a plaidé l’ONG. « L’autorité maritime de Gibraltar elle-même a enregistré L’Aquarius comme navire de sauvetage auprès de l’Organisation maritime internationale ».

Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, s’est fermement opposé à collaborer avec L’Aquarius. «L’Aquarius avec 141 autres immigrants à son bord : une propriété allemande, affrété par des ONG françaises, avec un équipage étranger, dans les eaux maltaises, battant pavillon de Gibraltar. Il peut aller où il veut, pas en Italie !», a-t-il fait savoir dans un tweet.

Paris a par ailleurs regretté la « posture politique très dure » du gouvernement italien, qui refuse depuis juin de laisser accoster les navires des ONG alors que l’Italie « a les moyens d’accueillir le bateau ». Malte également a durci sa position depuis quelques semaines.

D.V avec AFP

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