ASIE / PACIFIQUE

Ils attachent un éléphant pygmée de Bornéo, lui tirent 70 balles à bout portant, puis lui retirent ses défenses

octobre 3, 2019 21:37, Last Updated: octobre 4, 2019 10:58
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Un éléphant de Bornéo a été retrouvé criblé de balles, mercredi dernier, flottant dans une rivière malaisienne avec 70 trous de balle et sans ses défenses.

La nature de la mort « si cruelle » de l’éléphant, tiré à bout portant tant de fois, « n’est pas courante », a déclaré Augustine Tuuga, directrice du département de la Faune de Sabah, lorsqu’elle a été contactée après l’autopsie, selon le quotidien malaisien The Star.

Les braconniers attaquent les éléphants pygmées pour leurs défenses, tandis qu’en même temps, les plantations agricoles s’étendent et occupent leur habitat dans la jungle, ajoute l’article.

Le corps mutilé a été retrouvé le 25 septembre, flottant à moitié submergé et attaché avec une corde à un arbre sur le rivage le long de Sungai Udin à Tawau, un district de Sabah. C’était un éléphant mâle.

Mme Tuuga a déclaré ce dimanche que quatre ou cinq braconniers armés d’armes semi-automatiques auraient attaqué la créature à bout portant et que l’opération ne semblait pas très professionnelle, ajoute le média.

Après le communiqué, le directeur a offert une récompense de 10 000 RM (environ 2 200 €) à quiconque pourrait donner des informations menant à l’arrestation des braconniers impliqués dans le braconnage brutal, a rapporté le portail d’informations en ligne Free Malaysia Today le lendemain. Il a également annoncé qu’ils évaluent la possibilité de porter la récompense à 20 000 RM, bien que cela n’ait pas été confirmé.

Le chef de la police de Tawau, Peter Umbuas, a également déclaré qu’ils mèneraient une opération conjointe avec le département de la Faune pour retrouver les criminels.

L’autopsie de l’éléphant a été pratiquée après que l’animal a été sorti de la rivière avec de la machinerie lourde prêtée par une entreprise locale, a déclaré le Dr Sen Nathan, qui faisait partie de l’équipe qui s’est chargée du corps, selon The Star.

Le document a révélé que l’on ne sait pas combien il a souffert avant de mourir. « Une balle a été trouvée dans sa tempe gauche. »

« La balle a fracturé et pénétré le crâne, détruisant le cerveau, ce qui signifie que la mort aurait été instantanée », ajoute-t-il.

Cependant, le fait que l’éléphant ait été tiré autant de fois a donné l’impression qu’il n’est pas mort immédiatement.

Le bébé éléphant de Bornéo « Joe », âgé de trois mois, lorsqu’il a été secouru et emmené dans un centre de détention temporaire au parc naturel de Lok Kawi à Kota Kinabalu, dans l’État de Sabah, en Malaisie, le 6 février 2013. (MOHD RASFAN / AFP / Getty Images)

Depuis 2010, on a enregistré plus de 100 cas d’éléphants pygmées de Bornéo morts à cause au braconnage et des maladies. Des recherches menées il y a dix ans ont révélé qu’il restait environ 2 000 spécimens de cette espèce dans la nature à l’époque, « mais nous ne savons pas exactement combien il en reste aujourd’hui », a déclaré Mme Tuuga, selon Free Malaysia Today.

Elizabeth John, porte-parole de Trafic, une agence de contrôle du commerce des espèces sauvages, a déclaré à l’AFP qu’il y a eu une tuerie d’éléphants de Bornéo depuis l’année dernière, mais aucune arrestation, selon le New Straits Times.

« C’est une situation grave », a assuré Mme John.

« Identifier et traduire en justice les responsables de ce braconnage est essentiel pour faire face à cette menace. »

« Nous espérons que les enquêtes ne s’arrêteront pas à cette seule affaire, il y a une forte probabilité qu’elle soit liée à d’autres. »

Les éléphants de Bornéo sont protégés en vertu de la Loi de conservation de la vie sauvage de 1997, et toute personne reconnue coupable d’en avoir tué un est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant atteindre cinq ans ainsi que d’une amende.

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