Procès de l’attentat de Nice: «La vie est longue sans toi», le message déchirant d’une mère à sa fille disparue

Par Epoch Times avec AFP
6 octobre 2022 16:35 Mis à jour: 6 octobre 2022 18:32

« La vie est tellement longue sans toi ». Avec des mots simples, Margaux Dariste a adressé mercredi un message déchirant à sa fille Léana, plus jeune victime de l’attentat de Nice, fauchée à deux ans et demi sur la Promenade des Anglais, le 14 juillet 2016.

Plus de six ans après, au procès qui se tient à Paris depuis le 5 septembre, le sentiment d’injustice envahit toujours la jeune femme.

« C’est mercredi, tu aurais dû être à la maison avec moi. Mais je suis là et je te rends hommage, parce qu’on n’a pas su te protéger et te mettre en sécurité dans ton pays, dans ta ville », lance-t-elle, devant la cour d’assises spéciale.

Un « vide immense »

Projetée devant elle, une photo de la fillette aux tresses blondes, en salopette en jean, qui sourit au public de la salle d’audience.

Au milieu des larmes, Margaux dit son amour éternel pour son « mini-moi », qu’elle a eu à 19 ans, alors qu’elle était elle-même « encore un bébé », et le « vide » immense depuis sa disparition.

Ce 14 juillet, elle venait de confier Léana à son père, Kamel, dont elle était séparée depuis peu, pour un pique-nique sur la plage puis le feu d’artifice. Sur le chemin du retour, la mère de son ex-compagnon, Laurence, tenait ses deux petits-enfants par la main : Léana d’un côté, son cousin Yanis, huit ans, de l’autre.

Ils ont tous trois perdu la vie, percutés par le camion-bélier conduit par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui a volontairement foncé sur la foule, faisant 86 morts et plus de 450 blessés.

« L’as-tu vu, ce gros camion qui venait sur toi ? As-tu eu peur ? », s’interroge Margaux.

Une reconstruction difficile

Après le drame, Margaux et Kamel se remettent ensemble, « pensant peut-être se reconstruire mutuellement ». Avant de se séparer à nouveau.

Ils ont deux filles, aujourd’hui âgées de cinq et deux ans, que Margaux ne peut s’empêcher de surprotéger : « Quand je couche tes sœurs, ou que je les dépose à l’école, ou que je les laisse à papa, je me dis : est-ce que c’est la dernière fois ? Est-ce que je leur ai suffisamment dit à quel point je les aime ? »

De sa vie d’avant, « il ne reste rien:  des rendez-vous chez le médecin, le psychiatre, les médicaments, les insomnies. Trouver la force de se relever, pas un jour, mais tous les jours », malgré les « dégâts intérieurs (…) qui vous tapent le cerveau du matin au soir ».

Du « déséquilibré » qui a « dévasté » sa famille, elle dit en s’adressant à sa fille disparue : « Je ne saurai jamais s’il t’a vue, et si en te voyant il a fait exprès de tourner le volant. En tout cas, son but était de te tuer, et il l’a fait ».

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