« Bâtir des compromis » : Sébastien Lecornu renonce au 49.3 pour gouverner

Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé vendredi qu’il renonçait à recourir à l’article 49.3 de la Constitution, notamment pour faire adopter le budget sans vote. Ce choix vise, selon lui, à tendre la main aux oppositions afin d’éviter une motion de censure.
Depuis Matignon, M. Lecornu a déclaré : « Dès lors que le gouvernement ne peut plus être en situation d’interrompre les débats, il n’y a donc plus aucun prétexte pour que ces débats ne démarrent pas la semaine prochaine ». Il doit d’ailleurs recevoir dans la matinée les responsables du Rassemblement national et de la gauche.
Un Parlement renforcé
L’article 49.3 a été utilisé pour tous les budgets depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022, faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale pour le bloc central et la droite. En renonçant à cet outil, le chef du gouvernement estime redonner davantage de pouvoir au Parlement. « Nous sommes dans le moment le plus parlementaire de la Ve République », a-t-il justifié.
Vers une nouvelle méthode de gouvernement
Il a souligné que l’exécutif devait désormais revoir sa méthode : « On ne peut pas passer en force et on ne peut pas contraindre son opposition (…). Le gouvernement va devoir aussi, lui, changer de méthode, bâtir des compromis avant la séance, pendant la séance, parfois aussi après les séances » dans le cadre de la navette parlementaire entre l’Assemblée et le Sénat.
Dans ce contexte, Sébastien Lecornu a annoncé qu’il proposerait « dans les prochains jours au Président de la République une liste de membres du gouvernement qui devront accepter de rentrer aussi dans une nouvelle méthode de partage du pouvoir avec l’Assemblée nationale ».
Appel à la responsabilité des forces politiques
Il a invité l’ensemble des forces politiques à faire preuve de responsabilité : « chacun doit faire un geste pour faire avancer le pays. » Aux socialistes, il a notamment lancé : « Ce ne peut pas être aussi binaire que pour la réforme des retraites ou contre la réforme des retraites (…). Ce n’est pas uniquement la taxe Zucman ou rien sur la fiscalité. »
Concernant les retraites, le Premier ministre a confirmé qu’il proposerait « une amélioration » sur « les questions de pénibilité » et « pour les femmes ».
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