Biden passe à l’action dans le domaine du changement climatique tandis que la Chine se contente de paroles

Par Andrew Davies
26 avril 2021 20:08 Mis à jour: 15 mai 2021 23:21

Le président américain Joe Biden a récemment organisé un sommet virtuel des dirigeants mondiaux sur le climat. Ce sommet de deux jours a commencé le 22 avril – Jour de la Terre et le jour du cinquième anniversaire de la signature de l’accord de Paris sur le climat. Il visait à réaffirmer le leadership des États-Unis dans ce domaine après leur retour dans l’accord de Paris et à galvaniser les efforts des principales économies pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, composé principalement de dioxyde de carbone (CO2).

En même temps, l’ancien secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a déclaré à la chaîne Fox News : « La décision des États-Unis de réintégrer l’accord de Paris sur le climat, puis l’annonce que le président a faite aujourd’hui [de réduire les émissions de CO2 en Amérique de 50 % d’ici à 2050] est un énorme cadeau pour le Parti communiste chinois et une véritable menace pour les États-Unis d’Amérique. »

Selon Statista, la Chine a une capacité de centrales à charbon installées bien supérieure à celle des autres pays : 1041,9 gigawatts, suivie par les États-Unis : 233,6, puis l’Inde : 229,2 et la Russie : 44,8.

En 2020, d’après les données de Union of Concerned Scientists, la Chine produisait 28 % des émissions mondiales de CO2, les États-Unis 15 %, tandis que les grands pays européens, à l’exception de l’Allemagne, produisaient chacun environ 1 %. L’Allemagne représente actuellement 2 % des émissions mondiales de CO2. En même temps, ce pays s’est engagé par la loi à fermer, d’ici à 2022, toutes ses centrales nucléaires, bien qu’elles ne produisent en moyenne que 35 g d’équivalent CO2/kWh contre 1200 g de CO2/kWh pour les centrales à charbon.

La Chine possède 1058 centrales au charbon. Cependant, elle s’est engagée à Paris à ne commencer à réduire ses émissions qu’à partir de 2030. Entre-temps, la Chine a l’intention d’augmenter considérablement le nombre de ses centrales au charbon – les nouvelles centrales déjà en construction sont capables de produire 97,8 gigawatts, tandis que d’autres, produisant 151,8 gigawatts supplémentaires, sont au stade de la planification – soit un total de près de 250 gigawatts.

À cela s’ajoutent les nombreuses centrales au charbon que la Chine aide à construire dans d’autres pays – son gouvernement est le premier à soutenir des projets de centrales à charbon dans le monde – ainsi que toutes centrales qu’elle parviendra à construire sur son propre territoire en plus de celles qui sont déjà prévues à être construites d’ici 2030.

Ces nouveaux projets déjà connus seulement en Chine (de capacité de 250 gigawatts) représentent à eux seuls plus que la totalité de la capacité actuelle de production d’électricité au charbon des États-Unis, qui est d’environ 234 gigawatts et qui diminue rapidement. La capacité de l’Union européenne en 2020 était de 143 gigawatts et devrait chuter à 60 gigawatts d’ici 2030.

Intéressant de noter que ceux qui militent en croyant que le type d’air qu’ils expirent chaque jour et que les plantes absorbent est désormais le plus grand danger auquel le monde est confronté (les plantes absorbent le CO2 présent dans l’air en y rejetant l’oxygène sous forme de O2) – ces militants ne semblent pas trop s’inquiéter de l’augmentation continue et rapide des niveaux de CO2 en Chine.

En l’état actuel des choses, les sacrifices que devront consentir les populations des pays signataires de l’accord de Paris, ainsi que les coûts et les effets que devront assumer leurs économies à la suite du passage aux nouvelles sources d’énergie, ne serviront pas à grand-chose du point de vue des émissions nettes du CO2. Cela ne servira plutôt qu’encaisser le coup et tenter de compenser la croissance économique rapide et « sale » de la Chine jusqu’au moins la date du début de ses engagements en 2030.

Plutôt que d’accepter cette sombre prévision, l’énorme lobby du changement climatique espère qu’il sera possible de persuader la Chine de changer sa politique avant cette date. L’un des adhérents à cette idée est le Premier ministre britannique Boris Johnson. Ayant légalement engagé le Royaume-Uni à ne produire aucune émission de dioxyde de carbone d’ici à 2050, il espère que son exemple incitera d’autres nations à le suivre. Il inclut également la clause de l’atténuation du changement climatique dans les accords commerciaux.

Le fait de voir l’Amérique revenir sur sa politique climatique sceptique sous la présidence de Donald Trump semble valider ce point de vue. Avant même l’investiture de Joe Biden, Boris Johnson a déclaré : « Je pense que maintenant, avec le président Biden à la Maison-Blanche à Washington, nous avons la perspective réelle d’un leadership mondial américain dans la lutte contre le changement climatique. »

Pourtant, le changement de la politique climatique américaine ne s’est plutôt produit qu’en raison d’un résultat électoral controversé – et certainement pas grâce aux négociations avec Johnson. En effet, ses tentatives de harcèlement climatique semblent avoir bloqué, à l’époque de l’administration Trump qui était anglophile, la conclusion de l’accord commercial américano-britannique – un accord très important pour le Royaume-Uni post-Brexit.

Les signaux provenant aujourd’hui de la Maison-Blanche ne sont toujours pas porteurs d’espoir pour un accord commercial imminent, cette fois-ci à cause au problème de l’Irlande du Nord. Peu après les élections présidentielles américaines, un journaliste a demandé à Joe Biden s’il accepterait de dire quelques mots à la BBC. Ce qu’il a fait tout de suite : « La BBC ? Je suis Irlandais. »

La rebuffade de Biden à l’égard du radiodiffuseur national du Royaume-Uni a conduit Nigel Farage, fondateur du Parti du Brexit, à commenter ironiquement : « Les conservateurs [britanniques] ont eu quatre ans pour conclure un accord commercial avec les États-Unis et le président pro-Royaume-Uni, et ils ont échoué. Il n’y a aucune chance maintenant. »

Néanmoins, encouragée par les résultats des élections américaines, la Chine représente désormais le prochain grand espoir du lobby mondial du changement climatique. Pourtant, ses dirigeants appartenant au parti unique au pouvoir ne doivent pas penser aux élections en élaborant leur stratégie à long terme ni ne s’inquiéter trop des batailles commerciales. Malgré tous les discours encourageants prononcés par la délégation chinoise lors du sommet de Biden sur le changement climatique, ils ne restent pour le moment que des paroles.

Andrew Davies est un écrivain et producteur vidéo basé au Royaume-Uni. Sa vidéo primée sur les abus sexuels sur mineurs a aidé l’organisation caritative pour enfants Barnardos à modifier la législation britannique, tandis que son documentaire Batons, Bows and Bruises: A History of the Royal Philharmonic Orchestra a été diffusé pendant six ans sur la chaîne Sky Arts.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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