Les bienfaits ancestraux des aiguilles de pin

Par Lance Schuttler
16 mars 2023 19:24 Mis à jour: 28 avril 2023 20:24

L’homme est depuis longtemps fasciné par les pins et leur rôle dans le monde naturel qui nous entoure. Ce sont des arbres mystérieux, beaux et anciens qui peuvent vivre des centaines, voire des milliers d’années.

Il existe environ 125 espèces différentes de pins qui ont été identifiées. Certaines font partie des arbres et des organismes qui vivent le plus longtemps au monde.

En fait, certaines espèces de pin, comme le pin Bristlecone, (Pinus longaeva), ont été datés au carbone pour avoir environ 5 000 ans (1).

Alors que le génome humain compte plus de trois milliards de paires de bases d’ADN, il a été démontré que l’espèce de pin Loblolly, (pinus taeda), en compte 22 milliards, soit plus de sept fois la quantité de matériel génétique de l’être humain. (2)

Histoire des bienfaits et des composés de l’aiguille de pin

Depuis des centaines d’années au moins, les  indigènes utilisent les aiguilles de pin et divers composés provenant de certains pins. (3) La consommation de certaines aiguilles de pin a un impact sur les systèmes immunitaire, respiratoire, cardiovasculaire et neurologique de l’être humain.

Il est intéressant de noter que ce sont de l’écorce et des aiguilles de pin que les Iroquois ont fourni à l’équipage gravement malade de Jacques Cartier en 1536. L’apport de vitamine C contenu a permis de soigner le scorbut dont l’équipage souffrait. (4)

Plus récemment, les aiguilles de pin et le thé à base d’aiguilles de pin ont fait l’objet d’une attention particulière de la part des scientifiques, des médecins et des professionnels de la santé et du bien-être Ceci en raison des nombreux composés différents que l’on trouve naturellement dans certaines espèces. (5)

Les aiguilles de pin, en particulier celles des pins blancs (Pinus strobus), sont connues pour fournir de nombreux composés et nutriments. Notamment des antioxydants, de la vitamine C, des huiles essentielles, des acides aminés et des flavonoïdes.

L’un des composés les plus fascinants que les scientifiques ont commencé à redécouvrir en 2021 est l’acide shikimique. Il est naturellement présent dans certaines espèces de pins, comme les pins blancs.

Aiguilles de pin et acide shikimique

Certains connaissent peut-être le terme « acide shikimique » parce qu’il s’agit du principal composant de l’antiviral Oseltamivir, également connu sous le nom commercial de Tamiflu(6). (6) Bien qu’il ne faille pas confondre les aiguilles de pin avec le Tamiflu, l’acide shikimique, en tant que composé naturel, est connu pour induire plusieurs effets physiologiques différents dans l’organisme.

L’acide shikimique est plus connu en biologie sous sa forme anionique, les shikimates. Il a été isolé pour la première fois en 1885 par le Néerlandais Johann Frederik Eijkmann à partir de la fleur shikimi (シキミ, Illicium anisatum ou badiane japonaise)

La voie du shikimate est essentielle à la vie. Elle est une voie en sept étapes utilisée par les bactéries, les champignons, les archées, les algues, certains protozoaires et les plantes pour la biosynthèse des vitamines, des folates et des acides aminés aromatiques phénylalanine, tyrosine et tryptophane. (7)

Ces acides aminés contribuent à la production de neurotransmetteurs et de composés tels que la sérotonine, la mélatonine, l’épinéphrine, la dopamine, la CoQ10 et l’hormone thyroïdienne, notamment grâce à l’aide des bactéries intestinales bénéfiques.

Il a été démontré que l’acide shikimique favorise une fonction plaquettaire saine et une fonction cardiovasculaire saine chez l’homme. (8)

Il a également été démontré qu’il contribue au bon fonctionnement de l’intestin et du système digestif, ainsi qu’à celui de la gaine de myéline(9). (9) La gaine de myéline est la substance grasse qui entoure les neurones et sert d' »isolant » pour toutes les communications électriques qui ont lieu entre ces neurones.

L’acide shikimique est également connu pour ses propriétés antibactériennes, antifongiques, antivirales et anti-inflammatoires, entre autres. (10)

Acide shikimique, pesticides et fonctionnement digestif

Comme indiqué précédemment, l’acide shikimique est le résultat final d’un processus métabolique en sept étapes connu sous le nom de voie du shikimate. Cette voie est connue pour être affectée négativement par différents pesticides, dont le célèbre glyphosate.

Le glyphosate est l’un des pesticides les plus utilisés au monde. De nombreuses études et poursuites judiciaires ont mis en évidence son utilisation controversée au cours des dernières années. L’organisation mondiale de la santé le classant comme cancérogène probable pour l’homme. (11)

Ce pesticide a plusieurs effets nocifs et notables, tels que l’inhibition des enzymes cruciales du cytochrome p450, (système complexe d’isoenzymes), et la suppression de la fonction du gène p53. (lié à l’ADN, il régule de multiples fonctions cellulaires importantes). Ce gène particulier est connu par les scientifiques comme le « gardien du génome ». (12)

En ce qui concerne la voie du shikimate, le glyphosate cible ce processus en sept étapes en inhibant une enzyme clé connue sous le nom d’EPSPS (5-enolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase). Lorsque l’EPSPS est inhibée, la construction des acides aminés nécessaires à la production de protéines est bloquée et la plante meurt.

Bien que nous, les humains, ne contenions pas directement la voie du shikimate, on sait comment et pourquoi le glyphosate nous affecte.

En 2021, la toute première méthode bioinformatique a été utilisée pour « évaluer la sensibilité potentielle des organismes au glyphosate en fonction du type d’enzyme EPSPS ».

La nouvelle méthodologie utilisée a également permis de classer les séquences d’environ 90 % des eucaryotes et de plus de 80 % des procaryotes.

Les scientifiques n’ont pas été surpris de constater qu’un pourcentage étonnant de 54 % des espèces du microbiome intestinal humain sont sensibles au glyphosate, tout en précisant qu’il s’agissait d’un chiffre prudent. (13)

Le glyphosate nuit à une grande partie des bactéries bénéfiques de l’intestin. Il n’est pas surprenant que des problèmes de santé tels que le cancer, la dépression, l’obésité, le diabète et les dysfonctionnements digestifs aient augmenté au fil des ans. Et ce, parallèlement à l’utilisation généralisée du glyphosate. (14)

Aiguilles de pin et agriculture sans pesticides

L’acide shikimique et la voie de l’acide shikimique sont importants en raison de leur nécessité dans la création d’une immense quantité de vie sur cette planète. Mais aussi de la manière dont ils affectent le microbiome humain et la santé en général.

L’utilisation de pesticides synthétiques a eu un impact considérable sur nous, les humains, de plusieurs façons. Mais également sur les pollinisateurs comme les abeilles et les papillons.

Notre nourriture, notre eau, nos pelouses et nos prairies ont également été affectées par le glyphosate. La prise de conscience des problèmes liés aux pesticides de synthèse est la première étape pour aider à réduire l’utilisation de ces produits sur notre planète.

Un bon moyen est de consommer autant que possible des aliments issus de l’agriculture biologique ou de la cueillette sauvage durable. Réduire la consommation d’aliments aspergés de pesticides synthétiques contribue à la santé du microbiome.

La consommation d’aiguilles de pin et des composants actifs qu’elles contiennent est un autre moyen de soutenir le microbiome et les fonctions intestinales, immunitaires et respiratoires.

L’utilisation séculaire par les peuples indigènes d’aiguilles de pin blanc et d’aiguilles de pin de diverses autres espèces a récemment été remise en lumière. En effet, les composés qu’elles contiennent naturellement sont bénéfiques à la santé. Leur importance pour la santé, l’agriculture et l’alimentation à l’échelle mondiale est maintenant avérée.

Références : 

1. https://www.nps.gov/grba/learn/historyculture/the-prometheus-story.htm

2. https://www.pbs.org/wgbh/nova/article/longest-genome-ever-sequenced-belongs-to-the-loblolly-pine-tree/

3. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7827367/

4. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2647905/

5. https://www.webmd.com/diet/what-to-know-pine-needle-tea

6. https://umaine.edu/news/blog/2010/09/22/tamiflu-ingredient-in-pine-needles-umaine-researchers-find/

7. https://www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.0707388105

8. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27480079/

9. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6527532/

10. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33825313/

11. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8883356/

12. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8177816/

13. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33243645/

14. https://usrtk.org/pesticides/glyphosate-health-concerns/

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