Le soleil ne donne pas que des coups de soleil ; en fait, il pourrait bien être le meilleur médicament totalement gratuit. Le soleil a mauvaise presse de nos jours, de nombreuses personnes pensant qu’il ne génère rien d’autre que le cancer de la peau, mais s’imprégner de ces rayons dorés peut faire plus de bien que de mal.
Au cours des cinquante dernières années, la recherche et le public se sont concentrés sur les risques du soleil pour la santé, en particulier le cancer de la peau, éclipsant les nombreuses études liant la lumière du soleil à une bonne santé physique et mentale.
Bien entendu, les brûlures graves peuvent toujours provoquer un mélanome. C’est pourquoi la modération est essentielle pour profiter des bienfaits du soleil sans souffrir de brûlures douloureuses.
Éviter l’exposition au soleil est devenu un « problème de santé publique »
Une revue scientifique publiée en 2020 dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health détaille les résultats d’une série d’études qui montrent qu’il peut être dangereux d’éviter la lumière du soleil, suggérant qu’une exposition insuffisante au soleil pourrait être responsable de 820.000 décès par an aux États-Unis et en Europe.
« Les études menées au cours de la dernière décennie indiquent qu’une exposition insuffisante au soleil pourrait être responsable de 340.000 décès aux États-Unis et de 480.000 décès en Europe par an, ainsi que d’une incidence accrue du cancer du sein, du cancer colorectal, de l’hypertension, des maladies cardiovasculaires, du syndrome métabolique, de la sclérose en plaques, de la maladie d’Alzheimer, de l’autisme, de l’asthme, du diabète de type 1 et de la myopie », rapportent les chercheurs.
« L’exposition insuffisante au soleil est un problème majeur de santé publique », concluent les chercheurs.
L’étude complète note que la complémentation en vitamine D n’a pas le même effet préventif sur ces pathologies, probablement parce que d’autres mécanismes déclenchés par la lumière du soleil, tels que la libération d’oxyde nitrique par la peau et les effets directs du rayonnement ultraviolet sur les cellules sanguines périphériques, pourraient être les facteurs actifs dans la réduction de ces pathologies.
Les rayons du soleil peuvent prévenir les maladies cardiaques
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité dans le monde, tuant près de 18 millions de personnes par an.
Il est prouvé qu’il existe une forte corrélation entre l’exposition au soleil et les effets positifs sur l’hypertension, un facteur de risque important pour les maladies cardiaques et les maladies vasculaires cérébrales qui affectent le flux sanguin vers le cerveau.
Des recherches récentes indiquent que la lumière du soleil abaisse la tension artérielle en mobilisant l’oxyde nitrique stocké dans la peau, augmentant ainsi la disponibilité de l’oxyde nitrique, qui dilate les vaisseaux sanguins. En favorisant la vasodilatation, l’oxyde nitrique contribue à réguler le flux sanguin vers les différents tissus et organes du corps.
En plus d’améliorer le flux sanguin et d’abaisser la tension artérielle – deux facteurs qui réduisent le risque d’accident vasculaire cérébral – l’exposition au soleil augmente les niveaux de vitamine D, qui sont également associés à un risque plus faible d’accident vasculaire cérébral.
La vitamine D provenant de la lumière du soleil peut contribuer à inhiber l’inflammation des vaisseaux sanguins et à prévenir la formation de caillots, réduisant ainsi potentiellement le risque d’accident vasculaire cérébral.
Éviter le soleil peut être aussi nocif que fumer, selon une étude
Le mode de vie moderne, caractérisé par des emplois en télétravail, moins d’activités en extérieur et l’utilisation généralisée de l’air conditionné, a entraîné une réduction de l’exposition au soleil pour de nombreuses personnes. En outre, les gens restent à l’intérieur pour des activités qui nécessitaient auparavant de sortir, comme l’achat de nourriture et de vêtements. Ces changements suscitent des inquiétudes quant à leur impact potentiel sur l’espérance de vie.
Une étude portant sur près de 40.000 femmes suédoises âgées de 25 à 64 ans a révélé que l’évitement du soleil était aussi risqué que le tabagisme. Publiée dans le Journal of Internal Medicine en 2016, l’étude a suivi environ 1000 femmes de chaque groupe d’âge pendant 20 ans.
Les femmes qui s’exposaient régulièrement au soleil présentaient un risque plus faible de maladies cardiovasculaires et d’autres maladies, à l’exception du cancer, que celles qui évitaient de s’exposer au soleil. Le groupe exposé au soleil avait une espérance de vie moyenne supérieure d’une demi-année à deux ans. L’augmentation du taux de mortalité par cancer chez les femmes exposées au soleil a été attribuée au fait qu’elles vivaient plus longtemps, l’âge étant un facteur de risque important pour le développement d’un cancer.
La lumière du soleil peut prévenir les maladies chroniques
Diabète de type 1
L’exposition au soleil pendant la grossesse peut prévenir le diabète de type 1, plus connu sous le nom de diabète juvénile, selon une étude danoise de 2016 portant sur plus de 330.000 enfants, dont plus de la moitié de sexe masculin. Après les avoir observés pendant 15 ans, les chercheurs ont constaté que les garçons âgés de 5 à 9 ans dont les mères s’étaient davantage exposées au soleil pendant le troisième trimestre de leur grossesse présentaient un risque réduit de développer un diabète de type 1. L’effet protecteur n’a toutefois pas été observé chez les filles.
Une étude australienne portant sur un peu plus de 29.000 garçons et publiée dans Nature en 2021 a également montré que ceux qui étaient exposés à un taux plus élevé de rayons UV au cours de leur première année de vie ou du troisième trimestre de leur gestation présentaient un risque plus faible de diabète de type 1.
Sclérose en plaques
De nombreuses études montrent qu’il existe une corrélation entre l’exposition au soleil et la réduction du risque de sclérose en plaques (SEP). La sclérose en plaques endommage les fibres nerveuses, provoquant des symptômes tels que la paralysie et la cécité.
Une étude australienne a montré que les personnes qui passaient en moyenne au moins deux ou trois heures par jour au soleil lorsqu’elles étaient enfants présentaient un risque plus faible de sclérose en plaques que celles qui passaient moins de deux heures au soleil.
Une étude portant sur 1660 patients atteints de SEP et 3050 sujets témoins en Norvège et en Italie a également révélé qu’une exposition peu fréquente au soleil en été augmentait de manière significative le risque de SEP, en particulier pour les Norvégiens âgés de 16 à 18 ans et les Italiens âgés de moins de 5 ans.
Une étude suédoise de 2012 (pdf) a conclu que la lumière du soleil pourrait protéger contre le développement de la SEP indépendamment de la vitamine D. Cette étude de cinq ans portant sur plus de 2000 sujets a révélé que les personnes les moins exposées au soleil présentaient un risque plus élevé de SEP, indépendamment de leur taux de vitamine D. Les mécanismes physiologiques de la lumière du soleil, au-delà de l’augmentation de la vitamine D, peuvent contribuer à expliquer son lien avec la réduction du risque de SEP.
Eczéma et allergies
L’eczéma se manifeste généralement dans la petite enfance. Dans une étude de 2018, la première du genre, les chercheurs ont découvert que les nourrissons exposés à une plus grande quantité de lumière UV directe présentaient des taux plus faibles d’eczéma et d’indicateurs d’inflammation.
Ils ont également constaté que l’exposition directe à la lumière UV au cours des premiers mois de la vie était plus efficace pour la prévention des allergies que la supplémentation en vitamine D seule.
Mélanome
Alors que l’exposition intermittente au soleil augmente le risque de mélanome, la forme la plus grave et la plus invasive de cancer de la peau, l’exposition continue au soleil pourrait avoir un effet protecteur.
Des recherches menées par l’Université de Sydney en Australie , ont montré que les travailleurs qui s’exposaient continuellement au soleil dans le cadre de leur travail ne présentaient pas un risque de mélanome plus élevé que la population générale. En outre, leur risque n’était pas aggravé par une exposition au soleil pendant les week-ends de repos.
À quel point l’exposition au soleil est-elle excessive ?
À la lumière des recherches récentes montrant que la lumière du soleil améliore la santé, de nouvelles lignes directrices sur l’exposition au soleil ont été demandées.
Un article de recherche publié en 2021 recommande aux scientifiques, notamment aux dermatologues et aux épidémiologistes, de revoir les directives de santé publique en équilibrant les risques et les bénéfices de l’exposition au soleil, en particulier pour obtenir des niveaux optimaux de vitamine D.
Les directives actuelles des groupes de dermatologues ont tendance à mettre l’accent sur la protection solaire pour réduire le risque de cancer de la peau, tout en négligeant les avantages.
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