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Birmanie: inquiétudes après l’autorisation d’élever tigres et pangolins

juillet 11, 2020 12:35, Last Updated: juillet 11, 2020 13:10
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L’autorisation récente en Birmanie de l’élevage à des fins commerciales de tigres, pangolins et autres animaux d’espèces en danger suscite l’inquiétude des défenseurs de l’environnement qui redoutent de voir augmenter les trafics pour répondre à la demande chinoise.

Ce pays d’Asie du Sud-Est sert déjà de plate-forme au commerce illégal d’animaux sauvages qui représente selon des estimations 20 milliards de dollars au total dans le monde.

En juin, le ministère chargé des Forêts a donné discrètement son feu vert aux zoos privés afin qu’ils puissent présenter des demandes d’autorisation d’élevage pour 90 espèces dont plus de 20 en danger ou au bord de l’extinction.

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Le ministère chargé des Forêts a assuré que la nouvelle liste avait été dressée « dans le plein respect de la loi » et après consultation des « associations de défense de l’environnement, scientifiques et experts de terrain ».

L’élevage pour leur viande ou leur peau est dorénavant autorisé pour les tigres, dont le nombre en Birmanie n’est estimé qu’à 22, pangolins, éléphants et différentes espèces de vautours ainsi que les dauphins de l’Irrawaddy et les crocodiles siamois, deux espèces en voie de disparition.

Augmenter le commerce illégal d’animaux sauvages

Les défenseurs de l’environnement font valoir que l’élevage commercial légitime à long terme l’utilisation d’espèces en danger et nourrit la demande du marché. « Les échanges commerciaux sont connus de longue date pour augmenter le commerce illégal d’animaux sauvages en créant un marché parallèle et en favorisant la demande pour tous les produits issus d’animaux sauvages », ont averti le Fonds mondial pour la nature (WWF) et Fauna & Flora International (FFI) dans un communiqué conjoint.

-Une peau de pangolin est affichée parmi d’autres parties d’animaux exotiques et illégaux lors d’une arrestation le 17 février 2016 Myanmar. Photo de Taylor Weidman / Getty Images.

Des experts redoutent également le manque de moyens du pays pour réglementer ce commerce et le risque de voir des maladies animales contaminer les humains, y compris une éventuelle « nouvelle maladie Covid-19 ».

Les élevages fournissent un moyen de blanchiment

John Goodrich de l’ONG américaine Panthera a également mis en garde contre des complications supplémentaires pour le travail de la police, car les élevages risquent de « fournir un moyen de blanchiment ».

-Trois jeunes tigres de Sumatra sont libérés pour être exposés au public pour la première fois au zoo de Taronga à Sydney le 29 mars 2019. – Les trois  tigre de Sumatra sont nés en janvier 2019. Photo PETER PARKS / AFP via Getty Images.

La CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) autorise l’élevage en captivité de certaines espèces en danger mais dans le cadre d’une stricte réglementation.

La Birmanie risque d’emprunter le même chemin

Les associations de défense de l’environnement soulignent le manque de moyens de la police birmane pour lutter contre le trafic d’animaux sauvages et redoutent de voir la Birmanie emprunter le même chemin que la Thaïlande, le Laos et le Vietnam.

-Un pangolin à ventre blanc a été sauvé des trafiquants d’animaux locaux est vu au bureau de Wildlife le 9 avril 2020. Photo d’Isaac Kasamani / AFP via Getty Images.

Le pays abrite dans ses forêts « une mine de trésors », souligne FFI qui s’appuie sur des vidéos que l’organisation a réalisées et implore: « nous devons tout faire pour les protéger ».

 

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