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Brésil : forte mobilisation des partisans de Jair Bolsonaro avant le verdict contre l’ex-président

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Les partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro, jugé pour son rôle présumé dans une tentative de coup d'État, participent à une manifestation lors de la fête de l'indépendance, sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro, au Brésil, le 7 septembre 2025.

Photo: PABLO PORCIUNCULA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Les soutiens de l’ancien président manifestent pour réclamer une amnistie, alors qu’il risque 43 ans de prison pour tentative de coup d’État. Le verdict est attendu d’ici le 12 septembre.

Des dizaines de milliers de partisans de Jair Bolsonaro ont manifesté dimanche dans les principales villes du Brésil, orchestrant une démonstration de force à quelques jours de la décision de la Cour suprême sur le sort de l’ancien président, jugé pour tentative de coup d’État.

Un procès historique

Le verdict du procès historique de Jair Bolsonaro et de ses sept co-accusés devrait être connu d’ici le 12 septembre. L’ancien chef d’État est accusé d’avoir conspiré pour assurer son « maintien autoritaire au pouvoir » malgré sa défaite aux élections de 2022 face à son rival de gauche Luiz Inácio Lula da Silva. Le leader de droite nationaliste encourt une peine de 43 ans de prison.

Assigné à résidence depuis août, Jair Bolsonaro était le grand absent des manifestations organisées à São Paulo et Rio de Janeiro, qui ont chacune attiré environ 42.000 participants, selon les estimations du Political Debate Monitor de l’Université de São Paulo.

Mobilisation massive sur l’avenue Paulista

La manifestation principale s’est déroulée sur la célèbre avenue Paulista de São Paulo, rassemblant plusieurs figures de la droite brésilienne. Les participants, vêtus des couleurs verte et jaune du drapeau national, brandissaient des pancartes en faveur de l’amnistie et contre Lula et les juges de la Cour suprême.

« Nous sommes ici pour défendre la légalité et les valeurs de ce pays. Le procès de Bolsonaro est une ignominie », a déclaré Aparecida Paula, une retraitée de 70 ans vêtue du maillot de l’équipe nationale.

Parmi les personnalités présentes figuraient le pasteur évangélique ultraconservateur Silas Malafaia, organisateur de l’événement, et Michelle Bolsonaro, épouse de l’ancien président.

Une stratégie d’amnistie parlementaire

Les soutiens politiques de l’ex-président (2019-2022), qui le considèrent pratiquement condamné d’avance, tentent de faire pression sur le Parlement pour faire voter un projet de loi visant à amnistier des centaines de personnes condamnées pour avoir participé aux émeutes de Brasilia du 8 janvier 2023.

Ce jour-là, des milliers de sympathisants de Bolsonaro avaient saccagé les lieux de pouvoir, réclamant une intervention militaire pour déloger le président Lula une semaine après son investiture. Jair Bolsonaro se trouvait alors aux États-Unis, mais il est accusé d’avoir incité les émeutiers.

« Il n’y a qu’un seul candidat pour nous : Jair Messias Bolsonaro », a déclaré le gouverneur de São Paulo, Tarcísio de Freitas, considéré comme le successeur potentiel de Bolsonaro pour la présidentielle 2026 et partisan de l’amnistie. Consulté par l’AFP, ce dernier a assuré qu’il y a « largement assez de voix » au Congrès pour l’amnistie.

Une « chasse aux sorcières »

Cette affaire a suscité l’ire du président américain Donald Trump, allié de Bolsonaro. « Merci, président Trump », pouvait-on lire sur certaines pancartes ainsi que sur des banderoles adressées aux dirigeants de la Chambre des députés et du Sénat pour qu’ils activent le vote de l’amnistie.

Donald Trump a imposé des droits de douane punitifs de 50 % au Brésil, arguant qu’il y avait une « chasse aux sorcières » contre son allié.

« L’amnistie est un risque »

En ce jour de l’Indépendance, Lula a mené le traditionnel défilé officiel à Brasilia sous le slogan « Brésil souverain », en réaction aux mesures douanières américaines.

Le président brésilien, âgé de 79 ans et qui envisage de se représenter aux élections de 2026, a mis en garde cette semaine contre les risques d’amnistie si la question est portée devant le Congrès.

« Si le vote a lieu au Parlement, l’amnistie est un risque (…) car l’extrême droite est encore très forte », a-t-il affirmé récemment lors d’une rencontre avec des militants à Belo Horizonte. « Cette bataille doit aussi être menée par le peuple », a ajouté l’ancien syndicaliste, figure historique de la gauche brésilienne.

Une « persécution » politique

Plus de 600 personnes ont été condamnées pour les émeutes de 2023, qui ont constitué, selon le parquet. Inéligible jusqu’en 2030, Jair Bolsonaro, 70 ans, clame son innocence et dénonce une « persécution » politique.

Le président de la Chambre des députés, Hugo Motta, assure que « rien n’est arrêté » au sujet de l’amnistie, tout en admettant l’intensification des négociations ces derniers jours pour porter la question devant le Congrès.

Avec AFP