Ces derniers jours, des photos de Grand paon de nuit – le plus grand papillon de nuit d’Europe – se multiplient sur les réseaux sociaux. Celui-ci ayant été grandement observé par les habitants du sud Morbihan.
Récemment, des habitants du sud Morbihan, de Quiberon à l’île aux Moines, ont pu observer le plus grand papillon de nuit d’Europe dans leur jardin. Une occasion peu commune, d’autant que le Grand paon de nuit, qui évolue seulement au printemps, a une durée de vie d’environ une semaine.
D’après Jean David, un coordinateur au sein de Bretagne Vivante Entomologie, interrogé par Ouest-France, le Grand paon de nuit est certainement l’un des plus beaux papillons et un « des plus spectaculaires de France ».
« Sa période de vie est courte (une semaine environ) et uniquement consacrée à la reproduction car, contrairement à la majorité des papillons de nuit, il n’a pas de trompe et ne peut se nourrir et butiner les fleurs. En Bretagne, ce papillon n’est jamais très abondant, et jusqu’à preuve du contraire, sa répartition semble limitée à la Loire-Atlantique, au sud de l’Ille-et-Vilaine et à la moitié sud-est du Morbihan », précise-t-il.
Jean David explique ensuite le rôle important des papillons dans la nature : « Les espèces de papillons de nuit sont dix à quinze fois plus nombreuses que les papillons de jours, ce qui représente une part importante de la biodiversité (plus de 1 000 espèces en Bretagne). De nombreuses espèces de papillons de nuit contribuent à la pollinisation des fleurs. Certaines fleurs ne sont même fécondées que par des papillons de nuit. »
Il explique également qu’au printemps, leurs chenilles, très abondantes dans les arbres et arbustes, constituent la nourriture de base de nombreux oiseaux, « notamment les mésanges et le coucou gris ». De même, de nombreux insectes parasites et prédateurs dépendent des chenilles de papillons pour leur survie.
Pour préserver les papillons au quotidien, Jean David conseille en premier lieu de ne pas utiliser de pesticides et de maintenir une végétation naturelle « entretenue de façon extensive : fauche ou pâturage une ou deux fois par an seulement ».
« Un entretien trop fréquent de la végétation – pelouses tondues, bords de routes broyés, cultures – détruit les chenilles ou les chrysalides avant que les papillons n’aient eu le temps de pondre. De plus, cela empêche les plantes de fleurir et de monter à graines, or la diversité végétale conditionne la diversité en papillons. De même, l’usage des engrais leur est néfaste, car cela appauvrit la diversité végétale », conclut-il.
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