Gare de Nantes : la verrière à 37 millions d’euros incapable de résister à la chaleur

Par Emmanuelle Bourdy
4 juillet 2025 17:29 Mis à jour: 5 juillet 2025 20:36

En raison des fortes chaleurs, la SNCF a dû fermer la mezzanine de la gare de Nantes. Les parois vitrées de celle-ci étaient pourtant censées « assurer une forte protection contre la chaleur du soleil », comme l’indiquaient dans un communiqué de presse les porteurs du projet en 2020.

La nouvelle gare de Nantes, inauguré en 2020, avait été conçue sans climatisation puisqu’elle devait se réguler toute seule en cas de fortes chaleurs. Mais la récente canicule a révélé que le bâtiment, œuvre de l’architecte Rudy Ricciotti, n’a pas pu répondre au critère ce lundi. Sur une partie de la journée, la SNCF a été contrainte de fermer cet immense espace de 4000 m² et de 160 mètres de long, devenue une véritable étuve.

Un projet qui a coûté 37,5 millions d’euros

Ce lundi, au niveau de la mezzanine de la gare, le mercure a dépassé les 40 °C. La SNCF a donc opté pour la fermeture de l’accès à ce grand hall sous verrière, et l’évacuation en urgence des boutiques, ce qui a rapidement provoqué un engorgement du reste de la gare, la sixième la plus fréquentée de l’Hexagone hors Île-de-France, comme le rapporte Le Figaro.

Cette mezzanine, qui offre une vue panoramique sur la ville de Nantes, a été imaginée comme une rue suspendue, son objectif étant de relier les gares nord et sud de Nantes. Le chantier, qui a duré trois ans, a coûté la somme de 37,5 millions d’euros. Les porteurs du projet avaient expliqué en 2020 dans un dossier de presse que ses parois vitrées étaient traitées afin d’assurer « une forte protection contre la chaleur du soleil ».

Yann Sauret, le directeur du projet, avait également expliqué dans un clip promotionnel en 2021 avoir fait « un gros travail » sur cette gare, respectueuse de l’environnement car non climatisée et non chauffée. Il avait précisé que la conception s’était concentrée sur le confort thermique, notamment par le biais de « tout un tas de dispositifs », comme des piliers en forme d’arbres, permettant de « manière passive de gérer la température et de garantir le confort » des utilisateurs, et ce été comme hiver.

« Nous avons eu des problèmes de chauffage cet hiver »

En fin d’après-midi ce lundi, la mezzanine a finalement rouvert afin d’assurer la sécurité des voyageurs et de mieux gérer l’affluence en gare. Bien que la SNCF ait rajouté deux énormes ventilateurs, la température était toujours très élevée le lendemain, comme l’a précisé France Info.

Margaux Perré, employée de l’une des boutiques, en a même fait un malaise dans l’après-midi. Selon elle, la mezzanine « n’a pas été très bien réfléchie ». « Nous avons eu des problèmes de chauffage cet hiver parce qu’il n’y avait pas assez de puissance, et là, on doit fermer le bâtiment parce qu’il fait trop chaud », a de son côté déploré auprès de France Info un restaurateur, qui occupe le parvis de la gare depuis plus d’un an. Il regrette d’avoir dû fermer son établissement, pourtant climatisé et doté de vitrages équipés de filtres UV.

« Exactement le même choix si c’était à refaire aujourd’hui »

Interrogé ce lundi par Ouest-France, l’adjoint à la maire de Nantes Simon Citeau a pointé une « faute de conception manifeste », peu adaptée aux réalités climatiques. « Quand on conçoit un projet de ce type, on doit prendre en compte les enjeux du confort d’été et du confort d’hiver », a également expliqué l’élu écologiste au micro de France Info, ajoutant : « Donc aujourd’hui, on va devoir adapter le bâtiment et la SNCF va devoir trouver les solutions. »

Malgré les sollicitations de plusieurs médias, dont Le Figaro et France Info, la SNCF est restée silencieuse concernant d’éventuels dispositifs pour faire face aux fortes chaleurs. « SNCF Gares & Connexions mène un programme d’adaptation au changement climatique. La gare de Nantes fera l’objet d’études de ce type pour identifier les mesures à mettre en place », a toutefois indiqué le groupe ferroviaire, comme l’a encore mentionné France Info.

La chaîne souligne que l’architecte Rudy Ricciotti n’a pas non plus répondu à ses multiples sollicitations. Dans les colonnes d’Ouest-France, il a cependant certifié qu’il ferait « exactement le même choix si c’était à refaire aujourd’hui ».

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.