Budget 2026 : le RN soutient LFI en commission pour limiter les tarifs de l’électricité
Le mercredi, en commission des Finances, les députés ont adopté un amendement déposé par LFI et soutenu par le RN visant à encadrer les prix de l’électricité. Cet amendement supprime notamment une disposition contestée du nouveau système de tarification qui doit entrer en vigueur au 1er janvier.

Photo: PHILIPPE HUGUEN/AFP via Getty Images
Défendu par le député LFI Maxime Laisney et voté avec des voix du RN, le texte critique une réforme basée sur un dispositif qualifié de « lacunaire ».
Fin des mécanismes instaurés en 2011
Depuis 2011, le tarif de l’électricité dépendait en partie d’un prix régulé contraignant EDF à céder à bas prix un quart de sa production nucléaire à ses concurrents et à certains industriels fortement énergivores, afin d’éviter une position dominante selon l’Union européenne. Au 1er janvier prochain, EDF pourra vendre plus librement son électricité sur les marchés. En contrepartie, l’opérateur devra reverser aux consommateurs, particuliers et entreprises, un « versement nucléaire unique » si l’électricité est vendue à prix élevé et que ses revenus excèdent un plafond fixé par l’État.
Une redistribution jugée très incertaine
L’amendement adopté critique ce mécanisme en ces termes : « La redistribution aux consommateurs des sur-revenus d’EDF est très incertaine et impossible à anticiper », pointant des seuils de taxation jugés favorables au groupe électrique. S’il est validé en séance, ce dispositif de redistribution serait supprimé. À la place, LFI propose de capter les revenus des producteurs d’électricité au-delà d’une marge fixée à 3,5% pour chaque centrale de production.
Tarifs réglementés et revenus des producteurs au cœur du débat
La révision du « mode de calcul des tarifs réglementés de vente d’électricité » est également proposée, pour que ceux-ci reflètent les coûts réels de production du système électrique, « et non pas les prix de marché ». Les auteurs de l’amendement militent aussi pour le rétablissement des tarifs réglementés du gaz, remplacés en juin 2023 par un prix « repère » jugé moins protecteur par les associations de consommateurs.
Un rapport parlementaire très critique
Les députés s’appuient sur le rapport publié le 9 octobre par Philippe Bolo (Les Démocrates) et Maxime Laisney, intitulé « sur le prix de l’électricité, la compétitivité des entreprises et l’action de l’État ». Ce rapport estime notamment que la réforme serait inefficace à protéger les consommateurs des fortes variations du marché et à garantir des revenus minimums à EDF, alors même que celui-ci doit faire face à d’importants investissements pour relancer le nucléaire.
Au cours de la suite des discussions, un amendement porté par Emmanuel Maurel (groupe communiste) a également été adopté, visant à rétablir le taux réduit de 5,5% pour les abonnements d’électricité.
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