La campagne anticorruption de Xi Jinping a mis hors jeu 5 millions de cadres chinois

Par Mary Hong
6 juillet 2022 17:34 Mis à jour: 7 juillet 2022 15:37

Lors d’une conférence de presse tenue le 30 juin, le département de la Propagande de Pékin a présenté les résultats de la lutte contre la corruption. Il a affirmé que sa campagne de dix ans a permis d’enquêter sur des millions de personnes et de punir des centaines de milliers.

Il a été annoncé que, depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012, la campagne anticorruption du régime a permis d’enquêter sur plus de 4 millions de cas impliquant plus de 5 millions de personnes qui ont été démises de leurs fonctions et emprisonnées. De plus, des sanctions disciplinaires ont été infligées à 644.000 personnes ayant enfreint les règlements du gouvernement ou du Parti.

La campagne anticorruption de Xi a visé ses opposants dans l’armée et dans les appareils politique et juridique. Toutefois, les analystes estiment que son véritable ennemi est le piège idéologique dans lequel il s’est enfermé.

L’ennemi intérieur

Le 30 juin, le magazine du Parti, Qiushi, a publié le discours que Xi Jinping a prononcé en janvier sur le renforcement de l’idéologie socialiste des cadres dirigeants.

Le chef du PCC et dirigeant chinois a affirmé sa détermination à sévir contre les cadres qui agissent en tant qu’agents de divers intérêts et élites politiques.

Le 17 juin, Xi a souligné que la campagne anticorruption est une guerre politique qu’il ne veut et ne peut pas perdre.

Selon le message publié le 15 juin par la Commission centrale d’inspection de la discipline (CCID) du PCC – le principal organe de surveillance anticorruption de Xi – le dernier haut fonctionnaire purgé a été Zhang Wufeng, patron de l’Administration nationale des réserves alimentaires et stratégiques. Il a été membre de la CCID auparavant.

Yuan Hongbing, un érudit et juriste chinois en exil, a analysé comment la campagne de Xi Jinping avait permis d’assurer son contrôle sur l’armée en supprimant l’influence de son adversaire politique Jiang Zemin – l’ancien chef du Parti communiste chinois. En même temps, Xi Jinping a continué à corrompre les militaires, ce qui lui a permis de contrôler rapidement l’armée en apaisant les hauts gradés.

Cependant, la résistance que Xi a rencontrée s’est poursuivie dans l’appareil politique et juridique, a précisé M. Yuan.

Zhou Yongkang, l’ancien chef de la sécurité chinoise et l’ex-membre du Comité permanent du Politburo du PCC, a été limogé sur la base d’accusations de corruption, d’abus de pouvoir et de fuite de secrets d’État. Toutefois, son puissant patron, Jiang Zemin, s’en est sorti indemne, tout comme son puissant réseau d’opposants dans le système politique et juridique.

Wang Youqun, un analyste des affaires chinoises, a indiqué que l’ex-dirigeant Jiang Zemin et son acolyte Zeng Qinghong sont les patrons dans les coulisses de la corruption massive des fonctionnaires et des cadres chinois. Cependant, ni Jiang ni Zeng n’ont fait l’objet d’une enquête.

M. Wang a souligné le fait que, sous le régime communiste, « lorsqu’un fonctionnaire corrompu est purgé, des milliers d’autres fonctionnaires corrompus apparaissent immédiatement ».

Le piège idéologique

Wang Youqun a également rappelé que la propagande détermine toujours le chemin que prend toute démarche et toute campagne politique du régime.

Il a constaté que Wang Huning, principal créateur de la propagande, a été le stratège idéologique de trois dirigeants chinois consécutifs – Jiang Zemin, Hu Jintao et Xi Jinping. Il est, en fait, l’homme qui a formulé les politiques de ces trois dirigeants.

Le dirigeant chinois Xi Jinping (à g.) et le membre du Comité permanent du Politburo du Comité central du PCC Wang Huning arrivent à la session de clôture de la Conférence consultative politique du peuple chinois à Pékin, le 13 mars 2015. (Feng Li/Getty Images)

L’expert Wang Youqun a noté que la soi-disant idéologie politique de l’État-parti chinois provenait de la même source : le Manifeste du Parti communiste de Karl Marx – un code de violence, de mensonges, de guerre, de famine et de dictature.

Il a expliqué que ce code sert de fondement de l’idéologie de la dictature du Parti unique au pouvoir en Chine – l’idéologie qui a intoxiqué tous les cadres du PCC, y compris son chef actuel Xi Jinping.

La campagne de lutte contre la corruption, comme l’a mentionné Xi Jinping après son arrivée au pouvoir, serait une question de vie ou de mort du régime et du Parti.

Cependant, les résultats de cette campagne semblent indiquer que Xi Jinping s’est engagé dans une campagne sans fin et qu’il s’est pris à son propre piège.

***
Chers lecteurs,
Abonnez‑vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter

 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.