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« Ce sont des criminels » : le gouvernement pointé par les soignants de l’hôpital public lors des manifestations

décembre 6, 2021 19:32, Last Updated: décembre 6, 2021 19:32
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Les soignants n’arrêtent pas de tirer la sonnette d’alarme, confrontés à la pénurie de moyens. Plusieurs collectifs, des syndicats et des agents hospitaliers de l’hôpital public ont appelé à manifester ce samedi 4 décembre 2021 dans tout l’hexagone afin de « défendre le système de santé ».  

Que ce soit le manque de moyens, de personnel, les conditions de travail déplorables ou encore les problèmes de rémunération, les soignants de l’hôpital public sont à bout, la pandémie n’ayant rien arrangé, rapporte France info. Partout en France ce samedi 4 décembre, des rassemblements ont eu lieu et dans les rangs des manifestants – qui accusent les différents gouvernements d’avoir laissé la situation se dégrader – on pouvait entendre scander « Olivier Variant ! »

Christelle, infirmière-anesthésiste à l’hôpital du Bailleul (Sarthe), demande aux agences régionales de santé et aux directions d’hôpitaux de prendre « leurs responsabilités » afin d’expliquer à tous « pourquoi les lits sont fermés, pourquoi les urgences ferment, pourquoi les Smur ferment ». « Ce sont des criminels ! » s’insurge-t-elle auprès de France info.

« Le système s’écroule »

« On travaille dans une usine. On ne peut pratiquement plus prendre nos pauses et on revient sur nos jours de repos pour remplacer les collègues parce qu’on est à flux tendu », s’indigne au micro de France info Florence, une infirmière de l’hôpital de Mayenne, qui estime qu’il manque 22 infirmières dans son hôpital. « On voit que le métier n’attire plus parce qu’on n’a pas de moyens », se désespère-t-elle encore.

Mathieu, médecin à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), s’inquiète lui aussi car 20 % des lits sont fermés dans son hôpital, faute de personnel soignant là encore. En cause, la « politique de restrictions budgétaires ». « Cela fait qu’on cherche des personnes en intérim la veille pour le lendemain, après avoir harcelé le personnel qui est épuisé », pointe le médecin.

Cette pénurie de personnel a été largement amplifiée depuis la crise sanitaire et on assiste partout à des départs massifs de soignants. Selon Emmanuelle Seris, médecin à Sarreguemines (Moselle) et porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), « le système s’écroule parce qu’il tenait jusqu’ici sur des vocations quasi christiques et sacrificielles ». « Le système, qui est tenu à bout de bras par ceux qui sont encore là, est en train de s’écrouler », explique à France info Julie, médecin en soins intensif à Voiron (Isère).

Ce sont les patients qui en font les frais !

Évidemment, ce manque de personnel n’est pas sans conséquences désastreuses sur la santé des patients. À l’hôpital de Voiron, Julie fait effectivement ce constat quotidiennement. Elle explique que certains patients ne sont pas opérés à temps, faute d’accès au bloc opératoire. Christelle confie quant à elle qu’« il n’y a plus de Smur la nuit depuis deux ans », à l’hôpital du Bailleul, et à cause de cela, il y a des morts.

Pour Emmanuelle Seris, l’unique issue à cette crise majeure serait d’augmenter « les lits, les effectifs et les étudiants en médecine », relate France info. « Tant que ce n’est pas le cas, les gens quittent le système de santé pour se réorienter parce que ce n’est plus possible de soigner correctement », conclut-elle.


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