«C’était un film d’horreur  !»: trente-six heures après avoir tout tenté pour la sauver, sa sœur jumelle décède à l’hôpital

Par Robin Lefebvre
3 février 2024 13:49 Mis à jour: 3 février 2024 13:53

Durant trente-six heures, cette sexagénaire a tenté de convaincre les soignants de deux hôpitaux de donner en urgence des antibiotiques à sa sœur jumelle, Frances. Elle s’est heurtée à un mur de mépris à chaque fois. Elle dénonce une suffisance coupable de la part des médecins qui a coûté la vie à sa sœur, et s’apprête à porter plainte.

Le 6 septembre 2022, Thérèse, une Irlandaise de 63 ans, voit sa vie basculer dans le sud de la France, d’après un témoignage du Parisien. Pendant trente-six heures, elle a remué ciel et terre pour sauver sa sœur jumelle, en vain, raconte la sexagénaire à nos confrères. Le « mépris des soignants », selon ses mots, lui fait faire des cauchemars depuis plus d’un an. « C’était un film d’horreur », partage-t-elle encore dans le même article.

Le 4 septembre 2022, Frances, sa jumelle, tombe brusquement malade. Fièvre, douleurs, tremblements… Quelques jours auparavant, son chien a planté ses crocs dans sa main. Aux urgences de l’hôpital de Cannes, les résultats sanguins inquiétants de Frances nécessitent qu’elle y passe la nuit pour effectuer d’autres examens. À sa demande, elle en sortira, en proie à des délires, vers 23 h 15, rapportent nos confrères.

« Je suis médecin, pas vous »

Thérèse restera toute la nuit auprès d’elle, à éponger son corps brûlant. Le matin, sa sœur n’est plus en capacité de parler. Retour à l’hôpital, de Grasse cette fois. Thérèse décrit l’attente interminable, l’histoire de la morsure du chien à répéter en boucle. « S’il vous plaît, chaque heure compte ! Donnez-lui des antibiotiques ! », aurait imploré Thérèse, citée par Le Parisien, persuadée au fond d’elle-même qu’il s’agissait d’une infection. Une interne peu à l’écoute de cette femme avec un accent lui répond alors une phrase qui résonne encore en elle: « Je suis médecin, pas vous. »

Invitée à rentrer chez elle, Thérèse continue de chercher à connaître l’état de santé de Frances. Cette dernière l’appelle pour lui dire que sa température « monte en flèche ». Plus inquiétant encore, la conversation est coupée au bout de quelques secondes. Thérèse contacte alors aussitôt l’infirmière, l’implorant de « lui tenir la main ». Frances sera finalement retrouvée inanimée derrière la porte de sa chambre d’hôpital le 6 septembre 2022. Elle a fait deux arrêts cardiorespiratoires. Le médecin venait seulement de lui donner des antibiotiques, selon nos confrères.

Thérèse espère que les soignants auront plus de « compassion »

« On va porter plainte pour homicide involontaire contre ces deux hôpitaux », affirme Me Thomas Callen, avocat de la sœur de la victime mais également représentant de la famille de Lucas, 25 ans, mort d’un choc septique aux urgences d’Hyères, après plusieurs heures d’agonie dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre.

Contacté par Le Parisien, l’hôpital de Cannes assène que la « direction, respectueuse du secret médical, ne fait pas de commentaire ». Celui de Grasse, où Frances est décédée, n’a pas souhaité réagir. « Tout ce que je demande, c’est que les soignants aient un peu plus de compassion pour les proches, qui connaissent mieux leur famille que quiconque », assure Thérèse auprès de BFMTV.

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