Chine : une « journaliste citoyenne » qui a couvert le Covid, écope de 4 ans de prison

Par Epoch Times avec AFP
28 décembre 2020 16:19 Mis à jour: 29 décembre 2020 09:36

Dans des articles qu’elle diffusait en ligne, Zhang Zhan dénonçait le confinement imposé à Wuhan, évoquant « une grave violation des droits de l’Homme ».

Le 27 décembre, Zhang Zhan, une « journaliste citoyenne », a été condamnée à quatre ans de prison pour avoir couvert l’épidémie de Covid-19 à Wuhan en Chine, au moment où le pouvoir chinois vante sa réussite dans la lutte contre la maladie répandue depuis à la surface du globe.

Zhang Zhan « a paru très abattue quand le jugement a été annoncé », a déclaré l’un de ses avocats, Ren Quanniu, se disant « très inquiet » pour son état psychologique. Les journalistes et les diplomates étrangers n’ont pas été autorisés à entrer dans le tribunal de Shanghai où cette ex-avocate de 37 ans a été jugée en quelques heures. Quelques-uns de ses partisans ont été repoussés par les forces de l’ordre lors de l’ouverture du procès, ont constaté les journalistes de l’agence France Presse (AFP).  Zhang Zhan encourait une peine de cinq ans de prison.

Reportages sur la situation chaotique des hôpitaux

Originaire de Shanghai, elle s’est rendue en février à Wuhan (centre de la Chine), alors en proie à l’épidémie, diffusant sur internet des reportages, notamment sur la situation chaotique des hôpitaux.

La réponse initiale de la Chine aux débuts de l’épidémie été critiquée, Pékin ayant attendu le 23 janvier pour mettre Wuhan et sa région en quarantaine, alors que le premier patient confirmé atteint par le coronavirus date de début décembre 2019. Il avait fait l’objet d’une publication dans The Lancet. Ce premier cas n’a été transmis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que le 31 décembre 2019.

Simultanément, des médecins qui avaient évoqué l’apparition d’un mystérieux virus étaient interrogés par la police qui leur a reproché de « propager des rumeurs ». L’un d’entre eux, le docteur Li Wenliang, est décédé du Covid début février, libérant des torrents de colère sur les réseaux sociaux.

Grève de la faim

Zhang Zhan a, quant à elle, été arrêtée en mai sous l’accusation de « provocation aux troubles », une terminologie fréquemment utilisée contre les opposants au régime.

Concrètement, le tribunal lui a reproché d’avoir diffusé de fausses informations sur internet, a indiqué son autre avocat Zhang Keke. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme s’est déclaré sur Twitter « profondément préoccupé » par la condamnation de Zhang Zhan. « Nous avons évoqué son cas avec les autorités tout au long de l’année 2020 pour illustrer la répression excessive de la liberté d’expression liée au #Covid-19 et nous continuons à demander sa libération. »

Zhang Zhan a entamé une grève de la faim en juin pour protester contre sa détention et a depuis été nourrie de force à l’aide d’un tube nasal, d’après ses avocats. « Quand je l’ai vue la semaine dernière, elle a dit : si je suis lourdement condamnée, je refuserai toute nourriture jusqu’au bout. Elle pense qu’elle mourra en prison », a rapporté Zhang Keke. Dans des articles qu’elle diffusait en ligne, Mme Zhang dénonçait le confinement imposé à Wuhan, évoquant « une grave violation des droits de l’Homme ».

Trois journalistes en détention

Trois autres journalistes citoyens, Chen Qiushi, Fang Bin et Li Zehua, ont également été placés en détention après avoir couvert ces événements. L’AFP n’a pas été en mesure de contacter leurs avocats.

Le régime communiste, fort de son combat contre l’épidémie, cherche à faire oublier l’apparition du nouveau coronavirus sur son sol début décembre 2019. Le procès de la journaliste s’est déroulé alors qu’une équipe de l’OMS est attendue début janvier pour faire le point sur les origines de l’épidémie.

Opposants condamnés aux fêtes de fin d’année

Les dirigeants du parti au pouvoir se sont congratulés pour leur réussite « extrêmement extraordinaire » accomplie cette année, a rapporté vendredi l’agence Chine nouvelle, au terme d’une réunion du bureau politique du Parti Communiste Chinois (PCC).

Le pouvoir chinois a pour habitude de condamner des opposants au moment des fêtes de fin d’année, lorsque l’attention du reste du monde est réduite. Lundi également s’est ouvert à Shenzhen (sud) le procès d’un groupe de militants hongkongais arrêtés en août alors qu’ils tentaient de fuir Hong Kong en bateau à destination de Taïwan.

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