Cinq milliards de moustiques volontairement infectés seront lâchés au Brésil en 2024

Par Sarita Modmesaïb
2 janvier 2024 18:28 Mis à jour: 2 janvier 2024 18:56

En 2024, une ferme géante brésilienne devrait élever puis lâcher 5 milliards de moustiques volontairement infectés par une bactérie qui les empêche de transmettre les virus responsables de la dengue, du chikungunya, du zika… L’objectif est de remplacer, à terme, les populations de moustiques par des individus inoffensifs.

L’élévation des températures sur la planète favoriserait la prolifération massive des moustiques, vecteurs de maladies telles que la dengue, le chikungunya, le zika, alertait l’Organisation mondiale de la Santé, en avril 2023.

En décembre 2023, l’ONU indiquait plus de 5 millions d’infections et 5000 décès dus à une infection par la dengue pendant l’année.

Au Brésil, le gouvernement va lancer un vaste programme en partenariat avec le Programme mondial contre les moustiques (World Mosquito Program, WMP) et l’institut Fiocruz (Fondation Oswaldo Cruz).

Sur son site internet, le WMP se définit comme un « groupe d’entreprises à but non lucratif appartenant à l’université Monash » (à Melbourne, en Australie). Il est à noter que le WMP est  financé notamment par la Fondation Bill and Melinda Gates. Le WMP précise qu’elle « s’efforce de protéger la communauté mondiale contre les maladies transmises par les moustiques telles que la dengue, le Zika, la fièvre jaune et le chikungunya », rapporte CNews. 

Une descendance inoffensive

L’objectif de ce projet brésilien est d’élever 100 millions de moustiques par semaine dans une ferme géante, lesquels seront ensuite relâchés dans la nature, pour un total de 5 milliards d’œufs de moustiques produits dans l’année 2024.

Les moustiques auront la particularité d’être infectés par une bactérie dénommée Wolbachia qui bloque la transmission des virus. « Cette bactérie est naturellement transmise par les moustiques femelles à leur progéniture, précise le WMP dans un communiqué. Les moustiques infectés sont ensuite relâchés dans la nature et au fur et à mesure qu’ils se reproduisent avec des moustiques sauvages, le nombre de moustiques Wolbachia augmente avec le temps ».

Les moustiques femelles infectées, une fois relâchées dans la nature, produiront une descendance elle aussi incapable de transmettre les virus, et ce, même si le mâle est un moustique sauvage non infecté.

Le coût de la construction et de l’exploitation de la bio-usine est estimé à 18 millions d’euros pour une méthode qui est « sans danger pour l’homme, les moustiques et l’environnement, et offre une solution unique, à long terme et autonome pour contrôler la propagation et les effets de la dengue, du chikungunya, du Zika et de la fièvre jaune », précise le WPM dans son communiqué.

Plus de 3 millions de personnes déjà protégées au Brésil

Le WMP rappelle ainsi que « les premiers lâchers de moustiques Wolbachia au Brésil ont commencé en septembre 2014 à Rio de Janeiro. Les déploiements à grande échelle dans le pays ont suivi trois ans plus tard. La méthode Wolbachia protège désormais plus de 3 millions de personnes dans cinq villes réparties sur trois régions – Rio de Janeiro, Niterói, Belo Horizonte, Campo Grande et Petrolina. »

L’organisation internationale révèle en outre qu’un « impact positif de Wolbachia sur les taux de transmission des arbovirus a été constaté dans toutes les villes, y compris à Niterói, où le nombre de cas de dengue a été réduit de 76 %, celui de chikungunya de 56 % et celui de Zika de 37 %. »

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