Colère des agriculteurs : « Les flics de France soutiennent ce mouvement-là », déclare le porte-parole d’Alliance Sud

Par Emmanuelle Bourdy
29 janvier 2024 18:03 Mis à jour: 30 janvier 2024 14:40

La colère des agriculteurs n’est toujours pas redescendue et ce lundi, la mobilisation au niveau national incluant la capitale se poursuit. Le blocage de plusieurs grands axes autoroutiers desservant Paris a débuté à 14 heures, comme prévu.

Le gouvernement a annoncé que 15.000 membres des forces de l’ordre seraient mobilisés ce lundi, pour empêcher notamment que les tracteurs n’entrent dans « Paris et les grandes villes ». Au micro de CNews et au nom des forces de l’ordre, Rudy Manna, le porte-parole du syndicat policier Alliance Sud, a affirmé son soutien aux agriculteurs.

« On veut éviter d’être en confrontation avec eux »

« On a conscience que ces agriculteurs-là, ils n’en peuvent plus, […] alors ils essayent de se faire entendre », a indiqué Rudy Manna sur le plateau de CNews. « La seule chose qu’il faut, c’est qu’il n’y ait pas de casse, qu’il n’y ait pas de dégradation. Et surtout, nous, en tant que flic, on veut éviter tout débordement et on veut éviter d’être en confrontation avec eux », a-t-il poursuivi.

Comme dans de nombreuses manifestations, des débordements peuvent avoir lieu et certains manifestants peuvent « déraper », a convenu le porte-parole d’Alliance Sud, rappelant que les policiers étaient « là pour ça ».

« Il faut qu’ils sachent que les flics de France soutiennent ce mouvement-là. Mais il faut éviter la chienlit. Et pour éviter la chienlit, il faut que les policiers soient là en nombre pour que les gens circulent bien, pour que les gens puissent s’approvisionner normalement et pour que la vie puisse continuer malgré tout », a-t-il martelé.

Gérald Darmanin demande aux forces de l’ordre une « modération »

Pas moins de 30 départements sont touchés et 16 autoroutes concernées, selon la gendarmerie. Les renseignements territoriaux comptabilisaient à la mi-journée ce lundi un total de 25 blocages mobilisant 1710 agriculteurs, contre 113 blocages vendredi et 17.500 agriculteurs.

Les renseignements territoriaux ont relevé lundi l’« encadrement rigoureux » des actions par les syndicats agricoles et « une certaine forme de coordination avec les autorités pour préserver la sécurité […] et conserver une image favorable d’un mouvement soutenu par la population ».

Le gouvernement laisse faire et encadre les manifestants, mais veut empêcher que les tracteurs n’entrent dans « Paris et les grandes villes ». À l’issue d’une réunion interministérielle de crise, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a également fait part d’une « modération » demandée aux forces de l’ordre qui ne devront pas « intervenir sur les points de blocage » mais les « sécuriser ».

Des mesures rapides pour ne pas « pourrir la vie des Français »

Concernant Rungis, protégée par des blindés de la gendarmerie, une trentaine de tracteurs ont pris la route d’Agen dans la matinée de ce lundi vers le poumon alimentaire de la capitale, à l’appel du syndicat Coordination rurale, avec une arrivée prévue « mardi soir ou mercredi matin », a déclaré à l’AFP Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne.

Aucune région de France ne sera épargnée par les blocages routiers, a d’ores et déjà prévenu ce lundi sur RTL le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, assurant qu’il y aura « des roulements » pour permettre aux manifestants de se reposer, dans l’attente de nouvelles annonces du Premier ministre. Le syndicaliste a également rappelé que le but de cette mobilisation était de « mettre la pression » sur le gouvernement afin d’obtenir des mesures rapides et sortir de la crise et ne pas « pourrir la vie des Français ».

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