Comment les grandes puissances se préparent à la guerre spatiale

8 septembre 2015 20:38 Mis à jour: 26 octobre 2015 17:53

Aux États-Unis, l’ensemble de tous les satellites militaires et satellites d’information pourraient bientôt être contrôlés depuis un centre de commande. Ils opéreraient sous les ordres du Département de la Défense et de l’Intelligence Community (communauté du renseignement des États-Unis).

Des discussions ont actuellement cours en haut lieu au sujet de ce centre de commande. Mark Welsh, commandant Air Force des équipes a indiqué au journal des armées Breaking Defense que plusieurs des hauts-gradés s’intéressent au sujet : le Conseil National de Sécurité, le Secrétariat de la Défense (Arsh Carter), le secrétaire au Parlement de la Défense (Bob Work), l’Air Force, le Centre Stratégique et le Centre Spatial.

« Toutes les pièces sont réunies », indique t-il. « Nous n’avons qu’à nous rendre sûr que les autorités sont claires sur le sujet que nous évoquons, et c’est la partie la plus difficile ».

De nombreuses recherches ont été menées jusque-là dans le domaine de l’aérospatial, et chacun de ces travaux portaient à croire que de nombreux projets ont été tenus secrets jusqu’ici.

Les satellites pourraient jouer un rôle déterminant dans la capacité des États-Unis à pouvoir se défendre ou attaquer ; si bien que les pays comme la Chine ont fait de ces derniers une cible prioritaire dans le cas d’un conflit. Le nouveau centre a été conçu pour renforcer la défense de ces satellites, et s’assurer de leur visibilité et de leur contrôle par les autorités militaires.

D’après Mark Welsh, dans le but de conserver leur domination militaire, les États Unis ont besoin de considérer chacun de leur satellite comme une « partie d’une constellation ». « Si un quelconque adversaire essaie de nous ôter de notre capacité, nous devons être capable de prendre toutes les mesures appropriées pour le contrer », assume t-il.

« Une nouvelle infrastructure de commande est une très bonne garantie », assure Rick Fisher, vétéran de l’International Assessment and Strategy Center, lors d’une interview téléphonique.

« Les États Unis dépendent fondamentalement de leurs satellites », indique t-il, « et ces derniers ont systématiquement été ciblés par la Chine ».

De la Terre à la Lune ?

L’espace et les technologies numériques seront le principal champ de bataille sur lequel s’engagera l’Armée de Libération du Peuple (ALP) du régime chinois. En mai, les autorités ont émis une feuille de route ne laissant aucun de doute à ce sujet.

« Le but réel de la Chine est de prendre le contrôle d’un système ‘Terre-Lune’ », explique Rick Fisher. Rien de bien nouveau dans le concept. D’après le vétéran, de telles tractations existaient déjà dans les années 50, durant la guerre froide. Les États-Unis et l’Union Soviétique cherchaient l’un comme l’autre à établir une présence sur la Lune.

Jusqu’ici, les États-Unis ont toujours cru que l’opération était impossible. Mais les Chinois voient cela différemment. D’après Rick Fisher, ils pensent pouvoir y arriver, et mettent tout en œuvre pour « rendre cela possible ».

Mais les missions spatiales ne sont pas de simples affaires de recherche scientifique. Le programme est étroitement lié à l’Armée de Libération du Peuple, qui a déjà apporté sa pierre à l’édifice en incorporant certains programmes spatiaux chinois, dans le but de pouvoir assurer une domination militaire dans certains endroits de l’espace.

Rick Fisher indique la course à la conquête spatiale (ou, disons-le, la guerre des étoiles) comme « le chemin le plus court par lequel la Chine peut entrer en compétition et l’emporter sur les États-Unis ». Cependant, il s’agit plus de construire des vaisseaux spatiaux et des missiles spéciaux, ainsi que des modules et des plateformes pouvant être envoyés sur la Lune, que d’engager directement les forces militaires étasuniennes.

Durant une intervention au Congrès, en février dernier, Kevin Pollpeter, directeur assistant de l’University of California Institute on Global Conflict and Cooperation a livré des détails précis sur les intentions militaires du régime chinois dans ses programmes spatiaux. Il déclara à cette occasion que « bientôt, chaque satellite sur chaque orbite sera exposé au même risque ». De quoi apporter de l’eau au moulin du général de l’Air Force et des tenants d’une politique plus directe.

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« Le développement en Chine des armes anti-satellites est à la fois provocateur et très perturbateur pour les relations spatiales internationales » a déclaré dans une interview le Dr Robert J. Bunker, professeur de recherche adjoint à l’Institut d’études stratégiques de l’US Army War College.

D’après lui, l’accent du régime chinois sur la guerre de l’espace est très semblable à son accent sur la cybersécurité. Les deux aspects pourraient, selon le chercheur, « être utilisés contre une armée américaine pour l’instant supérieure sur le plan technologique. »

Avant le colloque, une grande partie des forces de Défense n’étaient pas claires sur l’attention à accorder à la menace d’armes anti-satellites développées par le régime chinois. D’après William Triplett, ancien conseiller en chef au Comité des relations étrangères du Sénat, les choses sont désormais plus claires.

« J’ai vraiment compris que tout ce système d’armes anti-satellites (ASAT) chinois était sérieux », a t-il déclaré à Epoch Times au téléphone. « On nous l’a affirmé, c’est un sujet brûlant ».

Un fait assez inhabituel renforce cette remarque. Deux semaines après la conférence, le général John Hyten, commandeur du programme spatial de l’Air Force apparaissait aux côtés d’un haut-militaire dans un programme de télévision très populaire de la CBS 60 minutes. Une chose inconcevable à moins qu’il n’y ait des autorisations émanant de très haut. « Quelqu’un a du accorder un accès spécial », suppose William Tripett, évoquant une « décision politique ».

Le correspondant de la CBS, David Martin explique en début de reportage que le centre de commande est « une partie de la bataille complexe — et très secrète — que les militaires considèrent comme ‘l’ultime terrain’ ».

Un appel politique

Peu de temps après la diffusion du reportage 60  Minutes, en début mai, le Pentagone a publié son rapport annuel sur les développements actuels du régime chinois en terme de sécurité et de Défense. Il y était consigné que « la Chine possède le programme spatial le plus rapide dans le monde en terme de maturation ».

L’enquête mentionne également une « poursuite de la fabrication de technologies spatiales destructrices », et qualifie le régime chinois de « menace pour toutes les nations pacifiques présentes dans l’espace ».

Un mois plus tard, les États-Unis indiquaient que le centre de commande destiné aux affaires militaires spatiale verrait bientôt le jour. Le site d’information Defense One rapportait en juin que le Pentagone « se pressait » pour ouvrir le centre, dans le but de « repousser les tentatives d’attaques chinoises et russes sur les satellites militaires et gouvernementaux américains ».

D’après l’adjoint à la Défense Robert Work, le centre était alors à six mois de sa date d’ouverture.

« La triste réalité à laquelle nous devons tous maintenant faire face, c’est que si un adversaire était capable de nous surclasser dans le domaine spatial, nos capacités à maintenir notre pouvoir actuel à travers les océans ou sur le théâtre des opérations seraient… affaiblies de manière critique » estime Robert Work dans les colonnes de Defense One.

La Russie renforce ses dispositifs militaire

La Russie semble vouloir copier l’armée américaine. Son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou a annoncé le 3 août la création de forces de l’aérospatiale, une nouvelle branche des forces armées russes. De quoi placer sa force aérienne et ses forces de défense aérospatiale récemment créées sous un commandement unifié.

Le but de ce centre diffère cependant de son homologue américain ; il devrait principalement superviser les forces aériennes russes et les défenses anti-missiles.

Ce centre se fondera sur la défense aérospatiale actuelle, déployée par la Russie depuis 2011. Et devrait, d’après le Moscow Times, défendre l’espace aérien russe contre les « attaques aériennes et spatiales ».

D’après le journal d’État, la raison de l’approfondissement de ce système est que les États-Unis, la Chine et la Russie « travaillent tous sur un armement anti-satellite pouvant ramener les conflits existants à une guerre spatiale, ce qui imposerait de tenir de nouvelles lignes de défenses stratégiques ».

Lire l’article original: World Powers Are Preparing for Space Warfare

 

 

 

 

Mais que ceux qui imaginent des combats spatiaux et rayons lasers se rassurent, il est surtout question ici. Il déclara à

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