Contre-offensive ukrainienne dans le sud, « violents combats » autour de Kherson

Par Epoch Times avec AFP
30 août 2022 14:19 Mis à jour: 30 août 2022 14:21

De « violents combats » se déroulent mardi dans le sud de l’Ukraine où les troupes de Kiev ont lancé une contre-offensive, dans l’espoir de reprendre la ville de Kherson aux mains des Russes.

« De puissantes explosions ont eu lieu toute la journée (lundi) et toute la nuit dans la région de Kherson. De violents combats se déroulent sur la quasi-totalité du territoire de la région », a indiqué la présidence ukrainienne dans son briefing matinal.

« Les forces armées ukrainiennes ont lancé des actions offensives dans diverses directions », a-t-elle poursuivi, affirmant avoir détruit « un certain nombre de dépôts de munitions » et « tous les grands ponts » permettant aux véhicules de traverser le fleuve Dniepr, afin de couper l’approvisionnement de l’armée russe en provenance de la Crimée annexée par Moscou en 2014.

Reprendre Kherson

Selon une note du ministère de la Défense britannique, « la plupart des unités (russes) autour de Kherson sont probablement en sous-effectifs et doivent compter sur un approvisionnement fragile par ferry et ponts flottants ».

La contre-attaque ukrainienne vise pour l’essentiel à reprendre Kherson –une ville de 280.000 habitants avant le conflit– prise par les Russes dès le commencement de la guerre le 24 février, selon des responsables locaux.

Le député Serguiï Khlan a évoqué à la télévision ukrainienne « de puissantes attaques d’artillerie sur les positions ennemies (…) sur l’ensemble du territoire de la région occupée de Kherson ».

La Russie a pour sa part affirmé avoir repoussé des « tentatives d’offensive » ukrainiennes dans les régions de Kherson et de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine.

Les Russes ont bombardé Mikolaïv lundi

« Pendant la journée (…), les troupes ukrainiennes ont fait une tentative d’offensive dans trois directions, dans les régions de Mykolaïv et de Kherson », a déclaré le ministère russe de la Défense, ajoutant qu’elle avait « lamentablement échoué » et annonçant « de lourdes pertes » ukrainiennes.

Selon le commandement « Sud » de l’armée ukrainienne, les Russes ont bombardé Mikolaïv lundi avec 16 missiles anti-aériens S-300 qui ont provoqué des dégâts « importants » notamment sur des bâtiments d’habitation. Deux civils ont été tués et 24 blessés, selon cette source.

Ces informations étaient invérifiables de sources indépendantes.

« L’Ukraine est en train de reprendre ce qui est à elle et reprendra tout au final – les régions de Kharkiv, Lougansk, Donetsk, Zaporijjia, Kherson, la Crimée, les eaux de la mer Noire et de la mer d’Azov (…) », a martelé lundi soir dans son message quotidien le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les bombardements russes n’ont par ailleurs pas cessé sur la ligne de front qui s’étend du nord au sud.

Dans le centre de Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d’Ukraine, au moins cinq personnes ont été tuées dans des bombardements russes, ont annoncé le maire et le gouverneur régional mardi.

Le gouverneur de la région de Zaporijjia (sud) Oleksandre Staroukh a fait savoir mardi à l’aube que la Russie avait lancé une attaque avec des missiles contre la ville éponyme. Il n’y a pas eu de victimes, ni de dégâts important, selon la même source.

C’est dans cette région que des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont attendus afin d’inspecter la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée depuis début mars par les Russes et au centre de toutes les tensions.

Directeur général Rafael Grossi, à Zaporijjia

L’organisme onusien a envoyé une mission, conduite par son directeur général Rafael Grossi, à Zaporijjia, afin de visiter « plus tard cette semaine » les installations.

M. Grossi réclamait depuis plusieurs mois de pouvoir s’y rendre, avertissant du « risque réel de catastrophe nucléaire » après une série de bombardements dont les deux belligérants s’imputent mutuellement la responsabilité.

Accusée par Kiev d’avoir positionné des pièces d’artillerie sur le site de la centrale, la Russie a dit mardi « espérer que cette mission aura lieu », par la voix du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. « Nous l’attendons », a-t-il ajouté.

L’opérateur ukrainien Energoatom a néanmoins affirmé que les soldats russes « mettaient la pression sur le personnel de la centrale pour l’empêcher de révéler des preuves des crimes de l’occupant ».

La rentrée scolaire prévue jeudi en Ukraine

Par ailleurs, les autorités ukrainiennes préparaient la rentrée scolaire prévue jeudi. A Kiev, 132.000 enfants sont attendus dans les classes le 1er septembre, selon le maire Vitali Klitschko.

En outre, alors que l’automne approche, un pas de plus vers le tarissement des flux de gaz russe vers la France a été franchi mardi avec l’annonce par le groupe Engie d’une nouvelle réduction des livraisons du géant Gazprom.

Les livraisons de gaz russe à l’énergéticien français Engie avaient déjà diminué depuis le début du conflit en Ukraine, passant récemment à seulement 1,5 TWh (térawatt-heure) par mois.

Pour sa part, l’Allemagne est « en meilleure position » pour contrer la menace du gaz russe, a affirmé le chancelier Olaf Scholz.

Parallèlement, un navire affrété par l’ONU transportant 23.000 tonnes de blé ukrainien à destination de l’Ethiopie, où des millions d’habitants sont plongés dans la faim, est arrivé mardi au port de Djibouti, a annoncé le Programme alimentaire mondial (PAM).

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