Coronavirus : un nouveau variant plus difficile à détecter découvert en Bretagne

Par Epoch Times avec AFP
16 mars 2021 14:39 Mis à jour: 17 mars 2021 17:14

Un nouveau variant a été détecté au sein d’un cluster de 79 cas au centre hospitalier de Lannion dans les Côtes-d’Armor.

Un variant du coronavirus SARS-CoV2, plus difficile à détecter par les tests PCR classiques, a été découvert sur huit patients morts de l’hôpital de Lannion en Côtes-d’Armor, incitant les autorités à accroître le traçage des cas contacts et à lancer une enquête à son sujet.

Ce variant a été détecté le 13 mars au sein d’un cluster de 79 cas du centre hospitalier de Lannion. C’est la biologiste de l’hôpital qui a donné l’alerte au sujet de patients présentant les « symptômes typiques du Covid » avec « parfois » des résultats de tests PCR négatifs, a expliqué Stéphane Mulliez, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne lors d’une conférence de presse.

Sept des huit patients étaient ainsi négatifs aux tests PCR classiques, suite à des prélèvements nasopharyngés. Mais de nouveaux tests, sérologiques ou avec des « prélèvements respiratoires plus profonds », ont permis d’identifier la présence du Covid-19 causé par le virus du PCC (Parti communiste chinois), selon la même source. Ces huit patients « assez âgés » avaient « des facteurs de comorbidité importants », selon M. Mulliez.

La difficulté à détecter ce variant ne serait pas lié au fait que les tests PCR ont été réalisés tardivement. « Une des pistes, c’est que le virus transite de manière plus rapide entre les voies respiratoires supérieures et les voies respiratoires inférieures », a avancé Alain Tertre, responsable de la cellule régionale de Santé Publique France. « Mais ce sont des hypothèses », a-t-il précisé.

« Classer sous surveillance »

Des échantillons envoyés à l’Institut Pasteur pour établir un séquençage ont mis en évidence un nouveau variant « dérivé du Clade 20C ». La difficulté à détecter ce variant a poussé les autorités sanitaires à le classer « sous surveillance », c’est-à-dire dans la catégorie VUI (variant under investigation) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Il n’est toutefois pas classé dans la catégorie des variants inquiétants (VOC : variant of concern). À ce stade, seuls trois variants sont considérés comme particulièrement préoccupants, les variants anglais, sud-africain et brésilien, notamment pour leur caractère potentiellement plus transmissible.

Pour le variant breton, « les premières analyses de ce variant ne permettent de conclure ni à une gravité ni à une transmissibilité accrues par rapport au virus historique », tempère la Direction Générale de la Santé (DGS). « Des investigations approfondies sont en cours, afin de mieux connaître ce variant et son impact. Des expérimentations vont également avoir lieu afin de déterminer comment ce variant réagit à la vaccination et aux anticorps développés lors de précédentes infections. Enfin, les autorités internationales sont informées de la découverte de ce variant », a assuré la DGS lundi soir dans un communiqué.

« Mais comme ce variant est plus difficilement détectable (…) il est délicat d’apprécier sa transmissibilité et son degré de sévérité », a nuancé M. Mulliez.

Une « enquête flash »

Pour avoir une meilleure connaissance de la diffusion de ce variant, une « enquête flash » de séquençage va être menée sur l’ensemble des prélèvements positifs des laboratoires bretons et sur des échantillons venus des autres régions. « Ça va nous permettre de mesurer sur une journée cette circulation du variant (…) et de voir s’il circule dans d’autres régions de France », a expliqué M. Mulliez.

Il a par ailleurs annoncé un renforcement des modalités de dépistage sur une zone comprenant Lannion, Guingamp, Saint-Brieuc et Morlaix. Un traçage des cas contacts sera réalisé pour les patients présentant des symptômes généraux ou une « perte brutale du goût ou de l’odorat », même en l’absence de test positif.

La réalisation de « tests par prélèvement profond avec expectoration » a notamment été évoquée par le directeur de l’ARS. Une accélération de la vaccination a aussi été annoncée dans les Côtes-d’Armor, en particulier dans la zone où a été détecté le variant.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.