Var : une stèle aux victimes du « totalitarisme communiste » qui fait réagir

Le port de Saint-Raphaël sur la Côte d'Azur, France, vers 1965. ( Adrian Ace Williams/Archive Photos/Getty Images)
Le maire de Saint-Raphaël dans le Var, célèbre station balnéaire du sud de la France, doit inaugurer samedi une stèle dédiée aux victimes du « totalitarisme communiste », une initiative contestée par le Parti communiste français qui entend manifester au même moment.
« Il faut mettre fin à un mensonge savamment entretenu depuis des décennies sur la réalité du totalitarisme communiste.
C’est l’idéologie en elle-même qui porte les germes du totalitarisme, c’est ça qui fait que partout où elle a été déployée elle a conduit aux pires dictatures, et bien longtemps après Staline », a déclaré l’élu, Frédéric Masquelier, du parti Les Républicains.
La cérémonie doit avoir lieu sur un espace situé près du rivage où se trouvent déjà deux autres stèles, l’une dédiée aux martyrs de la Résistance et l’autre aux juifs de France.
Elle s’inscrit dans le cadre de la journée européenne du souvenir du 23 août commémorant « les victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires », une date qui coïncide avec la signature du pacte germano-soviétique en 1939.
Le Parti communiste français scandalisé
Secrétaire du Parti communiste français dans le Var, département où se trouve Saint-Raphaël, Pierre Daspre s’est dit « scandalisé » face à ce projet et a fustigé un « amalgame ».
« Pourquoi le maire de Saint-Raphaël s’en prend-il tout à coup aux communistes? Il sait très bien qu’on a dénoncé depuis longtemps les crimes de Staline », a-t-il déclaré.
Pour lui, il s’agit d’une « petite opération politicienne » à quelques mois des élections municipales, dans un département très marqué à droite et où le Rassemblement national, a remporté sept circonscriptions sur huit aux dernières législatives, dont celle de Saint-Raphaël.
Une manifestation prévue devant la mairie
Le Parti communiste français, soutenu par d’autres mouvements de gauche ainsi que le syndicat CGT ou la Ligue des droits de l’homme, annonce une manifestation devant la mairie au moment de la cérémonie.
Il a également écrit au préfet du Var pour lui demander d’empêcher la délibération prévue samedi matin en conseil municipal actant la pose de cette stèle.

(De g. à dr.) Le préfet du Var Simon Babre, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron et le maire de Bormes-les-Mimosas François Arizzi, lors d’une cérémonie marquant le 81e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas pendant la Seconde Guerre mondiale, le 17 août 2025. (MIGUEL MEDINA/POOL/AFP via Getty Images)
Le représentant de l’État a répondu ne pas pouvoir « interdire a priori un projet de délibération qui n’a pas encore été voté, le contrôle de légalité s’exerçant a posteriori », mais rester « attentif aux risques d’ordre public associés ».
« Les héros ne doivent pas cacher les bourreaux »
« Le parti communiste met souvent en avant les résistants ou les héros de la Seconde Guerre mondiale. Oui, c’est une réalité, mais ça ne doit pas cacher l’idéologie, les héros ne doivent pas cacher les bourreaux », a estimé le maire de Saint-Raphaël.

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