Affaire Mila : les déclarations de Nicole Belloubet sur la critique des religions provoquent un tollé

Par Epoch Times avec AFP
29 janvier 2020 16:31 Mis à jour: 30 janvier 2020 13:10

La ministre de la Justice a été vivement critiquée suite à ses déclarations sur l’affaire Mila.

Nicole Belloubet a admis mercredi une maladresse après avoir assimilé la critique des religions à « une atteinte à la liberté », des propos qui ont provoqué un tollé et lui ont valu d’être accusée de justifier le délit de blasphème. L’affaire est partie de déclarations de la garde des Sceaux sur l’affaire Mila, du nom de cette adolescente de l’Isère déscolarisée après avoir été menacée de mort sur les réseaux sociaux en raison de propos hostiles à l’islam.

« Dans une démocratie, la menace de mort est inacceptable (…).  L’insulte à la religion c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c’est grave, mais ça n’a pas à voir avec la menace (de mort, ndlr) », a déclaré la ministre sur Europe 1. À droite comme à gauche, ces déclarations ont soulevé l’indignation.

« Une expression « maladroite »

Pointant du doigt la garde des Sceaux, la présidente du RN Marine Le Pen s’est, elle, interrogée : « Peut-on compter sur le gouvernement d’Emmanuel Macron pour défendre nos valeurs et nos libertés ? Clairement, la réponse est NON ! Et c’est cela qui est grave ».

« Nicole Belloubet invente le délit de blasphème (…) Scandaleux ! », a estimé le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.

Face à la polémique, la ministre est revenu sur ses propos en reconnaissant une expression « maladroite » et en assurant ne pas remettre en cause « le droit de critiquer la religion ».  « Les insultes et les discriminations à raison de l’appartenance religieuse sont des infractions. C’est ça que j’ai voulu dire », a déclaré Mme Belloubet, dénonçant une polémique « ridicule ». « Je n’ai absolument pas justifié le délit de blasphème », a-t-elle affirmé.

Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau avait, lui, fustigé mercredi « une totale inversion du sens » : « qui menace la liberté de conscience ? Mila ou bien cet islam politique qui tord nos valeurs ? Cessons d’être naïfs et surtout cessons d’être faibles ! », avait-il lancé dans son tweet.

« Il n’existe pas de délit de blasphème »

Lors de la séance des questions au gouvernement, son collègue de l’Intérieur a enfoncé le clou. « Il n’existe pas dans ce pays et il n’existera jamais sous l’autorité de ce gouvernement de délit de blasphème », a assuré Christophe Castaner devant les sénateurs. « Nous devons refuser qu’au nom d’une pseudo dénonciation de l’islamophobie, on ne puisse pas dans ce pays critiquer une religion », a-t-il ajouté, évoquant le « déferlement de haine » qui s’est abattu sur la jeune Mila.

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