« Une décision criminelle » : Agnès Ledig, dont le fils est décédé d’un cancer, fustige les députés ayant voté la loi Duplomb

Photo: GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP via Getty Images
Alors que le 8 juillet dernier, la controversée loi Duplomb a été adoptée par le Parlement, l’écrivaine Agnès Ledig, dont le fils est décédé d’une leucémie à l’âge de 5 ans et demi, a exprimé sa colère sur ses réseaux sociaux. Dans un long texte, elle a notamment qualifié cette décision de « criminelle ».
Dans un message publié ce dimanche 20 juillet sur son compte Instagram et adressé aux députés ayant voté en faveur de la loi Duplomb, Agnès Ledig a alerté sur les conséquences de la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide appartenant à la famille des néonicotinoïdes. Bien que ce produit soit autorisé au niveau européen, il était interdit en France depuis 2018 en raison de ses effets nocifs sur la santé. Si les agriculteurs – en particulier les producteurs de betteraves et de noisettes – considèrent l’acétamipride comme leur seule solution efficace contre certains insectes ravageurs, l’autrice, elle, met en garde contre sa toxicité pour la santé.
« En votant cette loi mortifère, vous installez une épée de Damoclès »
« Regardez ces deux grands yeux bleus et pensez à tous les enfants sur lesquels, en votant cette loi mortifère, vous installez une épée de Damoclès », a écrit sur Instagram la quinquagénaire, mère du petit garçon décédé « sans que PERSONNE n’en cherche les causes », dont elle a partagé la photo. Il aurait eu 25 ans ce 20 juillet 2025.
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« Vous avez applaudi, vous vous êtes réjouis quand la loi a été adoptée et vous avez transformé mon chagrin en rage, car ce faisant, vous applaudissiez et vous vous réjouissiez en pleine conscience de détruire des familles entières qui lutteront contre des cancers de plus en plus nombreux, de détruire la biodiversité, de détruire la VIE », a poursuivi l’écrivaine, connue pour une douzaine de romans à succès.
Demandant aux députés s’ils oseraient « affirmer que la réintroduction de l’acétamipride ne comporte aucun risque pour la population », elle a poursuivi : « Mais vous savez évidemment que ce n’est pas le cas. » « Tous les scientifiques sont d’accord pour conclure à sa dangerosité. Le vote de cette loi est donc une décision criminelle », a-t-elle encore écrit, confiant avoir eu « envie de vomir » en voyant les députés « exulter à l’Assemblée ». Elle leur a, au passage, rappelé qu’ils ont été élus « pour protéger les citoyens que nous sommes, pas pour leur nuire ».
« Regardez ces deux grands yeux bleus et allez mourir de honte »
Dans ce texte, où l’écrivaine invite à plusieurs reprises les élus ayant voté cette loi à bien regarder « ces grands yeux bleus », ceux de son enfant, elle les accuse de ne pas avoir « appliqué le principe de précaution » ni choisi de se ranger « du côté de la préservation de la santé ». Elle leur reproche aussi, avec force, de ne pas avoir pris la peine de se renseigner « sur les solutions agricoles alternatives qui fonctionnent » et de s’être « lamentablement et honteusement couchés devant les lobbys », un fait qui, d’ailleurs, « se voit », souligne-t-elle.
Ne leur souhaitant pas de perdre un être cher « tant la douleur est immense, inguérissable et condamne à de la peine à perpétuité », l’écrivaine strasbourgeoise espère néanmoins que ces élus seront un jour « jugés et condamnés pour ne pas avoir pris le soin de nous protéger et de protéger nos enfants ».
Une mesure nécessaire pour garantir la stabilité des rendements agricoles
Ce message percutant, qui a recueilli à ce jour plus de 16.000 « j’aime » et suscité de nombreux commentaires de soutien, ravive le débat autour des compromis entre l’agriculture, la santé publique et la protection de l’environnement.
Parmi les opposants à la loi Duplomb, surnommée « loi cancer », figurent notamment des apiculteurs, des scientifiques et des associations environnementales. Tous soulignent les effets néfastes de la mesure sur la santé, mais aussi sur la biodiversité, en particulier sur les pollinisateurs. Ils appellent à intensifier la recherche sur des alternatives durables ainsi qu’à renforcer les politiques de protection sanitaire et écologique.
Le gouvernement, quant à lui, défend une mesure qu’il présente comme encadrée et temporaire, estimant qu’elle est nécessaire pour garantir la stabilité des rendements agricoles.

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