«Chacun sait que j’aime me battre»: Rachida Dati veut défendre «l’exception culturelle»

Par Epoch Times avec AFP
12 janvier 2024 11:10 Mis à jour: 12 janvier 2024 11:28

« Chacun sait que j’aime me battre », a souligné Rachida Dati vendredi lors de sa prise de fonctions comme ministre de la Culture, en promettant de défendre « l’exception culturelle » française.

« N’ayez pas peur, je serai toujours là pour défendre l’exception culturelle », a-t-elle poursuivi, en mettant l’accent sur la nécessité de « rendre la culture encore plus présente dans toutes les villes et tous les territoires ».

« Je comprends que cette nomination puisse surprendre, moi elle ne me surprend pas », a poursuivi celle qui était ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2009. « Elle répond à un véritable besoin, le besoin de la France que souvent on dit populaire, qui doit se sentir représentée. Par mon parcours, la culture est un combat, un combat de tous les jours », a martelé Rachida Dati, devant la patronne de France Télévisions Delphine Ernotte et celle de Radiofrance Sibyle Veil.

Elle a dit vouloir « bâtir une nouvelle culture populaire pour tous, des quartiers à la ruralité ». « Je serai toujours là pour défendre l’exception culturelle », a-t-elle assuré, en mettant l’accent sur la nécessité de « rendre la culture encore plus présente dans toutes les villes et tous les territoires ».

« Incarner la diversité culturelle »

Née le 27 novembre 1965 d’un père d’origine marocaine et d’une mère d’origine algérienne, la ministre est issue d’une famille de douze enfants et a été élevée dans une HLM de Chalon-sur-Saône. « Je suis très fière, très émue d’avoir été nommée par le président de la République sur proposition du Premier ministre », a-t-elle souligné.

« Nous avons en commun d’incarner la diversité culturelle qui fait la richesse de notre société », a-t-elle lancé à celle qui occupait le poste auparavant, Rima Abdul Malak, elle-même d’origine libanaise.

Parmi ses priorités, Mme Dati a cité la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris fin 2024, plus de cinq ans après l’incendie qui l’a ravagée. Elle n’a pas fait allusion à ses démêlés judiciaires, qui ont fait l’objet d’attaques de l’opposition à sa nomination.

Rachida Dati est mise en examen depuis juillet 2021 pour « corruption » et « trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public » dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité.

De son côté, Rima Abdul Malak a assurée être « restée libre de (ses) engagements, de (ses) prises de position » durant son séjour au ministère. Elle avait été désavouée en décembre par le président Macron, après avoir qualifié de « honte » pour la France l’acteur Gérard Depardieu, accusé de viols et de violences sexuelles qu’il conteste.

Une nomination qui ébranle le paysage politique parisien

Exclue des Républicains mais encore présidente du groupe LR au Conseil de Paris, avec l’ambition de mener une alliance Républicains-Renaissance aux municipales de 2026 : la nomination surprise de Rachida Dati, jeudi, ébranle le paysage politique parisien.

Candidate de la droite aux municipales de 2020, Mme Dati n’avait pas pu empêcher la réélection de Mme Hidalgo. Mais avec 34% des voix au second tour, elle a redonné une dynamique à son camp. Depuis bientôt quatre ans, dans son rôle de première opposante, à la tête d’un groupe de 53 élus sur 163, elle s’est affirmée comme la candidate incontournable des LR en vue de l’échéance de 2026.

Juste avant sa nomination, l’ancienne ministre de la Justice a réuni les maires et parlementaires LR de la capitale pour conforter cette position, selon plusieurs élus présents, malgré son exclusion du parti, annoncée dans la soirée par le président de ce dernier, Éric Ciotti. Rachida Dati « reste LR de cœur », a commenté pour l’AFP Jean-Pierre Lecoq, relativisant cette sentence.

Le maire LR du VIe arrondissement a été le premier élu de la droite parisienne à afficher publiquement son soutien, esquissant la possibilité d’une alliance entre macronistes et Républicains. « Cette nomination est une bonne nouvelle et un espoir : celui d’un changement d’orientation politique de la part du Président de la République, un espoir également pour la Culture avec la force et les engagements que nous lui connaissons, et enfin un espoir pour Paris », a-t-il déclaré. « Il ne fait aucun doute que Rachida Dati assurera pleinement cette mission » au ministère, « tout en poursuivant le travail que nous avons entamé pour préparer l’alternance », poursuit-il.

« Il va falloir un ticket » pour 2026, a dit à l’AFP la maire du VIIIe arrondissement Jeanne d’Hauteserre, résumant le pacte conclu entre Mme Rachida Dati et Gabriel Attal, cité jusqu’ici parmi les candidats potentiels pour mener les macronistes aux municipales.

« Rachida Dati n’a qu’une obsession, ses intérêts et nourrir son narcissisme », prévient le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire, qui ne cache pas non plus son envie de succéder à Mme Hidalgo.

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