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Il découvre son exploitation bio a été saccagée par une haute dose de glyphosate

août 14, 2020 13:24, Last Updated: août 14, 2020 13:24
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Le mois dernier, mercredi 8 juillet, une exploitation bio de Puy-Sainte-Réparade (dans les Bouches-du-Rhône) a été saccagée. Quatre jours plus tard, voyant leurs plantes mourir, les propriétaires se sont aperçus que leurs parcelles avaient en plus été aspergées de produits chimiques, mais pas n’importe lequel : des analyses récentes ont révélé une quantité hors norme de glyphosate.

Depuis que leur exploitation agricole bio a été durement ravagée, Tristan et Oriane Arlaud vivent un véritable enfer : « 2 000 m² de serres ont été détruits. Les tomates, les aubergines, les courgettes ou encore les poivrons ont été ravagés. Au moins quatre personnes ont lacéré et cisaillé nos serres. Deux-tiers de la production sont impactés », explique Tristan Arlaud, d’après France 3 Régions. « Nous avons 6 000 € de dégâts sur les serres. »

Cependant, malgré ces pertes importantes, ce n’est que quelque jours plus tard que le calvaire a vraiment commencé pour Tristan.

Quatre jours après les faits, voyant une grande partie de ses plantes mourir, Tristan constate que des produits chimiques ont été aspergés dans les serres : « Les plantes ont résisté quatre jours. Mais durant ce laps de temps, j’ai travaillé parfois avec un de mes employés dans les serres. Le premier jour, j’ai fait six heures consécutives dedans. Le produit est inodore et incolore, donc je ne pouvais pas m’en rendre compte », raconte Tristan, dont la santé s’est alors rapidement détériorée.

En l’espace de 10 jours, l’agriculteur bio perd 7 kilos et se rend 2 fois à l’hôpital. De retour chez lui avec 8 jours d’Incapacité totale de travail, il explique : « Au bout de deux jours, j’avais moins d’énergie, des nausées, des vomissements. Pendant une semaine, mon cerveau n’arrivait pas à retenir ce qu’on me disait. J’ai été clairement intoxiqué », dénonce Tristan.

Lui et sa femme ont alors décidé d’effectuer un test sur leurs terres et leurs plantes, puis, quelques jours plus tard, le résultat est sans appel : « Du glyphosate a délibérément été mis dans les serres. Et c’est 15 fois la dose autorisée pour un agriculteur normal. Nous n’en utilisons pas comme nous sommes en bio, mais seuls les agriculteurs utilisent ce produit dévastateur », précise Tristan.

En tout, 6 serres sur 9 ont été aspergées. Pour Tristan et Oriane, en plus de leur santé, c’est 15 ans de travail qui ont été anéantis : « Nous allons repartir sur deux ans pour obtenir à nouveau une conversion en bio », a déclaré Tristan.

Cependant, au-delà des pertes, pendant les premiers jours où ils ne soupçonnaient pas que du glyphosate avait été aspergé, ils ont vendu des tomates et des aubergines alors qu’elles étaient polluées. « Nous ressentons un peu d’abattement. Il faut que ce genre de crime s’arrête », déplore Oriane. « Mais nous allons continuer tranquillement notre activité », précise-t-elle.

De son côté, le maire Jean-David Ciot a déclaré : « Ce sont des jeunes que nous avons beaucoup aidés à s’installer en bio. Ils sont arrivés en même temps que moi et ils sont dans l’esprit de maraîchage qu’on souhaite développer dans la commune. Nous allons continuer à les soutenir, c’est scandaleux ce qui leur arrive. »

Cependant, ce n’est pas la première fois qu’ils subissent des actes malveillants. Cela a commencé en 2016. Tristan et Oriane ont depuis déposé plusieurs plaintes, mais toutes ont été classées sans suite par le procureur de la République.

Pour leur avocat, maître Motemps : « Ils subissent la jalousie d’agriculteurs voisins. Mais là, ça va plus loin. Il a été intentionnellement intoxiqué. On va mettre un terme à la gentillesse de ces gens-là. S’il n’y a pas d’enquête de police dans les trois mois, nous saisirons le procureur de la République directement. Nous y associerons toutes les plaintes précédentes qui n’ont pas été prises au sérieux », conclut-il, après avoir de nouveau porté plainte.

Une cagnotte en ligne a également été lancée par un membre de leur famille pour les soutenir : « La ferme des Jardins de Paradis est clairement en danger, car sa trésorerie ne lui permettra pas de faire face à une telle épreuve. Si nous ne faisons rien, 15 années de travail seront anéanties », a commenté Sebastien Arlaud.

« Tristan et Oriane font partie de notre association l’ADAPSR qui militent pour créer des projets alimentaires territoriaux à taille humaine. Ils ont créé une ferme maraîchère bio de référence à 10 km au nord d’Aix-en-Provence, au Puy-Sainte-Réparade […] Tous les fonds collectés permettront ainsi de relancer leur activité mise à mal et de parer à toutes les dépenses engendrées par cette catastrophe », précise-t-il, en espérant que cette mobilisation leur permettra de remonter la pente.

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