41 % des soignants libéraux victimes d’agressions, selon une enquête

Illustration. (Crédit Photo THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)
Une étude sur la santé mentale au travail des professionnels de santé libéraux révèle que près de la moitié d’entre eux ont déjà été victimes d’agressions. Un constat préoccupant, aux conséquences directes sur leur bien-être physique et psychologique.
Menée par l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS), Doctolib et Grenoble École de Management (GEM), l’enquête sur la santé mentale des professionnels de santé libéraux au travail s’est intéressée à divers corps de métier : infirmiers, médecins généralistes, kinésithérapeutes ou encore psychologues.
« Avant, les soignants, notamment libéraux, résistaient, maintenant, ils craquent »
Les résultats de cette enquête, publiés le 21 juillet, montrent que 41 % des sondés ont déjà été confrontés à des agressions verbales ou à des menaces, 6 % ayant même subi une agression physique, comme le relaye CNews.
Ces agressions ont un impact direct sur la santé psychologique des soignants. En effet, 25 % des médecins généralistes et 14 % des spécialistes atteignent un score critique au Copenhagen Burnout Inventory (CBI), un outil d’évaluation du burn-out professionnel.
Catherine Cornibert, directrice générale de l’association SPS, a dénoncé au micro de nos confrères « l’évolution » de ces agressions, soulignant qu’elles se sont accrues « depuis quelques années ». « Avant, les soignants, notamment libéraux, résistaient, maintenant, ils craquent », a-t-elle indiqué, soulignant également que « la surcharge administrative et le manque de reconnaissance ont des effets néfastes sur leur santé mentale ».
63 % se sentent épuisés en fin de journée
En conséquence, la moitié des soignants reconnaissent avoir des difficultés à préserver leur santé mentale. Ils sont par ailleurs 63 % à se sentir épuisés en fin de journée. Mais le plus préoccupant, c’est que 19 % déclarent avoir déjà reçu un diagnostic de dépression et 18% un diagnostic de burn-out.
Un autre facteur affectant leur santé mentale concerne leur disponibilité envers les patients, en dehors des horaires de travail. Ainsi, 49 % des médecins généralistes déclarent être « souvent ou tout le temps » disponibles pour leurs patients sur leur temps libre, et 27 % disent l’être « parfois ».
Seuls 17 % arrivent à séparer vie privée et professionnelle
Pour les soignants, il est difficile de distinguer clairement vie privée et vie professionnelle. Même si 80 % d’entre eux jugent essentiel de préserver un équilibre entre les deux, ils ne sont pourtant que 17 % à affirmer y parvenir réellement, d’après l’étude.
Enfin, près de 68 % et 56 % des spécialistes estiment que leur rémunération n’est pas à la hauteur de leur qualification.

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