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Les parlementaires allemands soutiennent la loi sur le service militaire volontaire, sans exclure la possibilité d’un service obligatoire
La durée minimale de service est de six mois, et ceux qui s’engagent pour au moins douze mois bénéficient d’une subvention pour passer le permis de conduire pour voiture ou camion.

Des membres de la Bundeswehr, les forces armées allemandes, arrivent à un événement célébrant le 70ᵉ anniversaire de la Bundeswehr, au cours duquel 280 nouvelles recrues ont prêté serment, le 12 novembre 2025 à Berlin.
Photo: Sean Gallup/Getty Images
Le 5 décembre, les parlementaires allemands ont approuvé les projets du gouvernement visant à créer un cadre juridique pour un « nouveau service militaire attractif », destiné à augmenter les effectifs de la Bundeswehr, les forces armées allemandes.
La loi a été adoptée au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, par 323 voix contre 272, avec une abstention. Elle ne rétablit pas la conscription, mais laisse cette option ouverte si la campagne de volontariat ne permet pas de recruter un nombre suffisant de militaires.
Selon un communiqué du Bundestag présentant les détails de la réforme, à partir du début de l’année 2026, toutes les femmes et tous les hommes âgés de 18 ans recevront un questionnaire leur demandant d’indiquer s’ils sont intéressés par un engagement dans les services militaires. Le remplissage du formulaire sera facultatif pour les femmes, mais obligatoire pour les hommes, et sera suivi d’un examen médical.
Le Bundestag décrit cette nouvelle offre faite aux jeunes, destinée à les inciter à se porter volontaires, comme « attractive », avec un salaire mensuel de 2600 euros avant impôts.
La durée minimale de service est de six mois, et ceux qui s’engagent pour au moins douze mois bénéficient d’une subvention pour passer le permis de conduire pour voiture ou camion.
Ce projet de service militaire avait déjà été annoncé par le gouvernement allemand le 13 novembre. L’Allemagne espère porter les effectifs de ses forces armées à 270.000 femmes et hommes d’ici 2035. Actuellement, la Bundeswehr compte environ 184.000 militaires d’active.
Le Parlement allemand précise toutefois dans son communiqué qu’« il existe la possibilité d’une conscription obligatoire si le niveau de menace s’aggrave et si l’on ne trouve pas suffisamment de volontaires ». Une telle décision nécessiterait toutefois le vote d’une nouvelle loi spécifique par le Bundestag.
Le dispositif militaire destiné à la jeunesse en France
D’autres pays européens, dont la France, ont annoncé des dispositifs similaires.
Le 27 novembre, Paris a lancé un nouveau dispositif de service militaire volontaire pour les jeunes, en réponse à l’« accélération des menaces » dans le monde.
Ce programme, qui doit débuter l’an prochain, sera ouvert aux jeunes femmes et aux jeunes hommes de 18 et 19 ans. Ils seront rémunérés pour un engagement de dix mois, période durant laquelle ils recevront une formation au maniement des armes, au défilé et aux exercices sur le terrain.
Ceux qui rejoindront ce dispositif serviront pendant dix mois au sein de l’armée, exclusivement sur le territoire français.
Quelque 3.000 personnes devraient s’y inscrire en 2026, un chiffre qui pourrait atteindre 10.000 en 2030.
Le mois dernier, la ministre de la Défense de Belgique a envoyé des lettres aux jeunes de 17 ans du pays, les exhortant à se porter candidats pour le service militaire, avec l’objectif de sélectionner 500 volontaires âgés de 18 à 25 ans pour lancer le programme en septembre 2026.
La Pologne a également lancé un nouveau programme de formation militaire volontaire, qui vise à entraîner 100.000 volontaires par an à partir de 2027. Cette initiative s’inscrit dans le projet de Varsovie de constituer une armée de réservistes.
Sur les 27 États membres de l’Union européenne, neuf pays imposent un service militaire obligatoire : l’Autriche, Chypre, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, la Lettonie, la Lituanie et la Suède, tandis que la Croatie a annoncé le rétablissement de la conscription pour l’an prochain.
Les menaces actuelles pour l’OTAN
L’effort pour accroître la taille de l’armée allemande s’inscrit dans un contexte de conflit aux portes de l’Europe, la guerre entre la Russie et l’Ukraine entrant dans sa quatrième année.
Le mois dernier, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, s’est félicité de l’accord conclu au sein de la coalition au pouvoir en Allemagne pour renforcer les forces armées du pays.
« Chaque pays décide lui‑même de la manière d’attirer suffisamment de femmes et d’hommes dans les forces armées, mais je suis très heureux d’apprendre que la coalition en Allemagne s’est désormais mise d’accord sur une voie à suivre, et c’est très important », a‑t‑il déclaré aux journalistes lors d’une visite au Commandement interarmées allié de Brunssum, aux Pays‑Bas.
« Il revient à chaque nation de décider de la manière dont elle traite cette question, mais évidemment, en tant que secrétaire général de l’OTAN, je me réjouis toujours lorsque des décisions sont prises pour impliquer davantage de personnes dans nos forces armées. »
Guy Birchall a contribué à la rédaction de cet article.

Victoria Friedman est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux.
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