OPINIONS

Comment les démocraties partagent, à leur insu, certaines caractéristiques des dictatures

janvier 19, 2017 13:50, Last Updated: octobre 23, 2017 16:56
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[one_fourth]Après l’effondrement de l’Union Soviétique, lorsque son pays était en transition du communisme à la démocratie,  Ryszard Legutko, ancien ministre de l’éducation de Pologne, avait l’impression partagée par beaucoup de Polonais : cela avait un fort arrière-goût de communisme.

Dans son récent livre, «  The Demon in Democracy: Totalitarian Temptations in Free Societies », il a écrit : « Le nouveau système a commencé à montrer des symptômes que la plupart des analystes politiques avaient ignorés et que certains, y compris moi-même, trouvent très inquiétants ».

« Aussi incroyable que cela puisse paraître, la dernière année du déclin du communisme se caractérisait par plus d’esprit de liberté que la période qui a suivi l’établissement du nouvel ordre », a-t-il expliqué. Selon lui, les deux systèmes prêchent une idéologie qui essaie de dire à chacun « comment penser, quoi faire, comment évaluer les événements, ce qu’il faut rêver et quel langage utiliser ».

Presque tous les systèmes politiques contiennent des éléments provenant des systèmes totalitaires, y compris du communisme. Au cours de la modernisation en Occident, on observait toujours des tensions entre les croyances traditionnelles et les nouvelles manières de penser, tandis que le communisme prévoit une rupture qui se voit imposée par le gouvernement.

« Les deux systèmes génèrent – du moins dans leurs interprétations idéologiques officielles – un sentiment de libération des anciens liens », a souligné Legutko.

Il a décrit le communisme « comme un système qui commence l’histoire à nouveau » et comme une pratique qui « nie la mémoire ». Ceux qui s’opposaient à cette destruction forcée des traditions et des croyances « se battaient pour la mémoire contre l’oubli, en comprenant très bien que la perte de mémoire renforçait le système communiste en rendant les gens sans défense et malléables ».

Le « Manifeste du Parti communiste » (1848) affirme que le communisme « abolit les vérités éternelles, abolit toute religion et toute moralité ». Il installe une nouvelle vision déformée du monde, basée sur l’idée que l’histoire de la société n’est qu’une « lutte des classes ».

Les racines de ces systèmes modernes se trouvent dans les idées politiques qui se développaient dans notre monde depuis plus de 150 ans. C’est une idéologie basée sur la destruction du vieux monde, la création d’un nouveau monde et la contrainte de quiconque qui s’y oppose.

Les croyances religieuses ont souvent été le ciment des individus d’une société. Le communisme vise à inculquer aux gens une haine envers ces formes de croyances, il répand l’idée que rien à part lui-même ne puisse exister, et propose unilatéralement une vision du monde basée sur la lutte entre individus.

C’est une idéologie qui a pris le contrôle en modifiant notre compréhension du passé et en nous tournant les uns contre les autres.



Histoire sanglante

Le socialisme, le communisme et le fascisme se fondent sur un même modèle: les économies planifiées où le gouvernement contrôle tous les moyens de production et maintient un rôle omniprésent dans la vie quotidienne d’un individu. Ces systèmes se maintiennent grâce à une croisade fabriquée et sans fin contre les « ennemis du peuple».

L’histoire du socialisme remonte à la Révolution française de 1789. À partir de Paris, le socialisme s’est répandu dans toute l’Europe, comme l’avait démontré en 1890 Moritz Kaufmann dans son livre « Socialisme, travail et capital». Il a été suivi par le communisme et le fascisme.

Karl Marx, quant à lui, œuvrait dans le but de répandre l’idéologie socialiste. Il travaillait dans des médias socialistes, dont la Gazette rhénane et le Deutsch-Französische Jahrbücher, publié à Paris. Puis, en 1848, Marx et Friedrich Engels ont écrit le « Manifeste du Parti communiste » qui prônait une stratégie plus agressive, basée sur l’idée d’une révolution violente. Ce manifeste a été publié juste avant les révolutions socialistes qui ont balayées l’Europe en 1848.

Victor Hugo, auteur des « Misérables », a exprimé son avis sur ces mouvements dans une déclaration publiée en mai 1848. Il a déclaré que le socialisme ou la République rouge « abattra le drapeau tricolore sous le drapeau rouge ».

« [Le socialisme] ruinera les riches sans enrichir les pauvres  », a écrit Victor Hugo. Il « anéantira le travail qui est le pain de chacun, abolira la propriété et la famille, promènera des têtes sur des piques, remplira les prisons par le soupçon et les videra par le massacre, fera de la France la patrie des ténèbres, égorgera la liberté, étouffera les arts, décapitera la pensée, niera le Dieu  ».

Cette idéologie, répandue dans toute l’Europe et enflammée davantage par les enseignements de Marx, a formé la base des régimes totalitaires violents qui hantaient le XXe siècle – y compris ceux dirigés par le Parti national-socialiste sous Adolf Hitler, le Parti communiste de l’Union soviétique sous Josef Staline et le Parti communiste chinois sous Mao Zedong.

Le dictateur italien Benito Mussolini, un ancien marxiste, a transformé ces idées dans un nouveau système appelé fascisme. Dans son autobiographie de 1928, il l’a déterminé comme un système selon lequel chaque citoyen « n’est plus un individu égoïste qui a le droit antisocial de se rebeller contre toute loi de la Collectivité ».

Hitler a adopté le fascisme dans son Parti national-socialiste et a déclaré en 1933 que, sous son système, chaque propriétaire « devrait se considérer comme nommé par l’État » et que le « Troisième Reich gardera toujours son droit de contrôler les propriétaires des biens ».

« Il y a un nouveau doute derrière le bolchevisme et beaucoup d’autres choses modernes. Ce n’est pas seulement un doute en Dieu ; c’est plutôt un doute particulier en l’Homme ».

– G.K. Chesterton, dans la première édition du journal « G.K.’s Weekly » publiée en 1925

Dans sa « Concise Encyclopedia of Economics », Sheldon Richman a décrit le fascisme comme « le socialisme avec un placage capitaliste » et a noté : « L’antagonisme des dirigeants fascistes envers le communisme a été mal interprété en tant qu’une affinité pour le capitalisme », alors qu’en réalité, c’était parce que Hitler considérait le communisme comme « son rival le plus proche pour l’allégeance populaire ».

« Comme sous le communisme, sous le fascisme, chaque citoyen était aussi considéré comme un employé et un locataire de l’État totalitaire, dominé par le Parti », a expliqué Richman, ajoutant : « En conséquence, c’était la prérogative de l’État d’utiliser la force, ou la menace de celle-ci, pour réprimer même l’opposition pacifique ».

En mars 1925, lorsque la faction bolchéviste du communisme installait son contrôle sur la Russie, G.K. Chesterton a commencé à publier un nouvel hebdomadaire. Dans ce journal, il a mis en garde contre la montée d’une nouvelle ère du totalitarisme dont, selon lui, certains éléments pourraient être trouvés dans presque tous les systèmes politiques modernes.

Dans le premier article de la première édition de « G.K. Weekly », il a écrit : « Il y a un nouveau doute derrière le bolchevisme et beaucoup d’autres choses modernes. Ce n’est pas seulement un doute en Dieu ; c’est plutôt un doute particulier en l’Homme. La vieille morale, la religion chrétienne, l’Église catholique, différaient de toute cette nouvelle mentalité parce qu’elles croyaient vraiment que les hommes avaient des droits. C’est-à-dire, elles croyaient que les hommes ordinaires étaient dotés de pouvoirs, de privilèges et d’une sorte d’autorité. »

« Aujourd’hui, dans ces choses essentielles où la vieille religion faisait confiance à l’homme, la nouvelle philosophie se méfie complètement de l’homme. Elle insiste que c’est seulement un homme très rare qui peut avoir des droits dans ces domaines ; et lorsqu’il s’agit de cet homme rare, il a le droit de gouverner les autres davantage que gouverner lui-même », a-t-il poursuivi.

Pendant la période de la Guerre Froide, le monde était semblable à un champ labouré, où l’Union soviétique semait volontiers ses graines d’une discorde sociale et de la désinformation afin de propager et installer en profondeur son idéologie totalitaire.

Ryszard Legutko souligne que, selon le point de vue libéralo-démocratique moderne qui est actuellement professée par des centaines de millions de personnes, « le système politique devrait imprégner chaque partie de la vie publique et privée », s’étendant à toutes les domaines de la société, y compris « l’éthique et les mœurs, la famille, les églises, les écoles, les universités, les organisations communautaires, la culture et même les sentiments et les aspirations humaines ».

Indépendamment de sa forme politique à la surface, le monde entier est effectivement victime de la propagation d’une croyance commune, enracinée dans l’idée du communisme. C’est la croyance dans la destruction de la croyance – et, à travers cela, la destruction de la croyance dans la bonté et les droits de l’homme ordinaire.

On estime que le communisme a tué au moins 100 millions de personnes, bien que ses crimes ne soient pas complètement recensés et que cette idéologie persiste toujours. Epoch Times s’attache à exposer l’histoire et les croyances de cette doctrine, qui ont servi de base à la tyrannie et à la destruction des peuples depuis son émergence. On peut trouver la série complète de ces articles dans la rubrique « Histoire cachée du communisme ».

Les avis exprimés dans cet article sont ceux de son auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement l’avis d’Epoch Times.

Version anglaise : The Disease of Struggle

 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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