Alors qu’il intervenait sur les lieux d’une frappe de drones russes ayant visé un immeuble résidentiel à Prylouky, un pompier ukrainien a découvert, bouleversé, que trois membres de sa propre famille figuraient parmi les victimes.
Une frappe de drones russes survenue dans la nuit de mercredi à jeudi à Prylouky, au nord de l’Ukraine, a fait au moins cinq morts et neuf blessés. Appelé sur les lieux, le chef des pompiers locaux et sa brigade ont découvert les victimes. Parmi celles qui étaient décédées se trouvaient le petit-fils du pompier, un bébé âgé d’un an, ainsi que sa fille et son épouse, rapporte CNN. Leurs trois corps ont été retrouvés sous les décombres de la résidence familiale.
« On peut sauver des vies à un moment et perdre son propre monde l’instant d’après »
« C’est la réalité dans laquelle nous vivons. On peut sauver des vies à un moment et perdre son propre monde l’instant d’après », a confié un collègue du pompier endeuillé aux médias locaux, selon le Kyiv Insider.
Russian drone strike on Pryluky, Chernihiv Obl. killed police officer Daryna Shyhyda, 25, her infant son, and her mother, Viktoria, 46. All were found under the rubble
Daryna’s father, a firefighter, was on duty. Her husband is also a police officer#russiaisaterroiststate pic.twitter.com/iAe5sJ9TAy
— Euromaidan Press (@EuromaidanPress) June 5, 2025
Dans un communiqué publié ce jeudi, la police nationale ukrainienne a annoncé le décès de Daryna Shygyda, jeune policière en service et fille du pompier concerné. Son enfant âgé d’un an ainsi que sa mère ont également trouvé la mort dans cette attaque. « Trois générations… il n’y a pas de mots qui puissent diminuer cette douleur », a déploré la police nationale ukrainienne.
« Elle était forte, brillante et sincère. Elle était fidèle à son serment, juste et possédait un profond sens du devoir ; c’est ainsi que ses collègues et tous ceux qui la connaissaient se souviendront d’elle », a encore mentionné le communiqué.
« Le petit garçon, hurlait. Puis tout s’est tu »
En 2020, Daryna Shygyda alors âgée de 22 ans, avait rejoint les forces de l’ordre. « Devenir policière était son rêve et sa vocation. Son père pompier lui a appris à aider les autres dès son enfance. Et son mari, également agent de patrouille, l’a toujours soutenue et aidée dans son service », a précisé la police nationale ukrainienne.
La jeune femme rendait visite à sa mère lorsque l’attaque a eu lieu. Lyudmila Lotysh, la grand-mère de Daryna Shygyda qui réside avec son époux Valentyn dans une autre partie de la même maison, a raconté au média public ukrainien Suspilne que sa petite-fille était venue leur rendre visite avec son petit. « C’était un enfant tellement intéressant », a-t-elle indiqué, ajoutant : « Il y avait cinq personnes dans la maison : elles trois et nous deux. » « Misha, le petit garçon, hurlait. Puis tout s’est tu », a poursuivi son mari.
Le 632e enfant tué par la Russie
Volodymyr Zelensky a déclaré que depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, ce petit garçon d’un an est le 632e enfant tué par la Russie.
Russia doesn`t change its stripes – another massive strike on cities and ordinary life. They targeted almost all of Ukraine – Volyn, Lviv, Ternopil, Kyiv, Sumy, Poltava, Khmelnytskyi, Cherkasy, and Chernihiv regions. Some of the missiles and drones were shot down. I thank our… pic.twitter.com/O1iemSp3s2
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) June 6, 2025
Sur X ce vendredi, le président ukrainien a par ailleurs écrit : « La Russie ne change pas d’attitude : une nouvelle frappe massive contre les villes et la vie quotidienne. Elle a visé la quasi-totalité de l’Ukraine ». « La Russie doit rendre des comptes. Depuis le début de cette guerre, elle frappe villes et villages pour détruire des vies. Nous avons beaucoup œuvré avec le monde pour permettre à l’Ukraine de se défendre. Mais c’est précisément maintenant que l’Amérique, l’Europe et tous les pays du monde peuvent ensemble mettre fin à cette guerre en faisant pression sur la Russie », a-t-il ajouté, appelant à « agir avec détermination ».
Son ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a quant à lui demandé des sanctions accrues « dès que possible » contre la Russie pour la contraindre à arrêter la guerre.
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