Logo Epoch Times

Exclusif

plus-iconLoi Chips EQUIP

Des législateurs américains veulent bloquer les achats par les États-Unis d’équipements chinois destinés à la fabrication de puces électroniques

Pour des raisons de sécurité nationale, les outils de production de semi-conducteurs fabriqués sur le sol américain doivent répondre à des exigences de « fiabilité et d’intégrité », estime une députée de Californie.

top-article-image

Des techniciens travaillent sur des équipements de traitement de puces dans une usine de fabrication de semi-conducteurs à Suqian, dans la province chinoise du Jiangsu, le 20 octobre 2025.

Photo: STR/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

Un groupe bipartisan de parlementaires a présenté le 20 novembre le projet de loi « Chip EQUIP », qui vise à interdire aux entreprises américaines d’acheter des équipements de fabrication de puces auprès de fournisseurs chinois.
La représentante Zoe Lofgren (démocrate, Californie), à la tête de la commission Science, Espace et Technologie de la Chambre, et son homologue républicain Jay Obernolte, président de la sous-commission Recherche et Technologie, ont déposé ce texte à la Chambre des représentants. Le projet est cosigné par Raja Krishnamoorthi (démocrate, Illinois), John Moolenaar (républicain, Michigan), Greg Landsman (démocrate, Ohio) et Erin Houchin (républicaine, Indiana).
Au Sénat, les sénateurs Mark Kelly (démocrate, Arizona) et Marsha Blackburn (républicaine, Tennessee) devraient présenter le texte début décembre.
La loi Chips EQUIP (Equipment Quality, Usefulness, and Integrity Protection : Qualité, utilité et protection de l’intégrité des équipements) interdirait aux entreprises ayant bénéficié de fonds issus du Chips Act d’acheter du matériel de fabrication de semi-conducteurs auprès d’entreprises contrôlées ou détenues par le régime communiste chinois.
Selon Zoe Lofgren, la loi sur les semi-conducteurs (Chips Act) visait à relocaliser la production des puces avancées aux États-Unis et il va de soi qu’il est « de bon sens » de veiller à ne pas soutenir la compétitivité d’États hostiles.
« Nous devons continuer à privilégier l’industrie américaine et renforcer nos chaînes d’approvisionnement afin de garder une longueur d’avance sur nos concurrents, comme la Chine », a-t-elle déclaré.
M. Obernolte évoque également un enjeu de sécurité nationale, insistant sur le fait que les outils utilisés dans la production locale de puces doivent « répondre aux normes de fiabilité et d’intégrité les plus élevées » et contribuer à la résilience de la chaîne d’approvisionnement.
Les entreprises chinoises de fabrication de matériel pour semi-conducteurs représentent une part minoritaire du marché global, étant principalement actives sur leur marché domestique. Parmi les plus grandes figurent Naura et Advanced Micro-Fabrication Equipment Inc (AMEC).
Les sociétés basées aux États-Unis, aux Pays-Bas et au Japon fournissent la majorité du matériel spécialisé utilisé dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs ; elles livrent d’ailleurs aussi la plupart des équipements utilisés dans les usines chinoises.
Selon un rapport du Congrès publié le mois dernier, les entreprises chinoises ont officiellement acheté pour 38 milliards de dollars de matériel de ce type l’an dernier, et l’ont fait en toute légalité en dépit des nombreux contrôles américains à l’exportation visant à bloquer l’accès de la Chine aux technologies de pointe dans le domaine des semi-conducteurs.
La Chine reste donc tributaire des équipements et technologies étrangers pour bâtir une filière de semi-conducteurs autosuffisante, employant parfois la contrebande ou d’autres pratiques illégales, notamment pour se procurer les puces d’intelligence artificielle interdites à l’export vers son marché.
Les parlementaires américains alertent de longue date sur l’existence de failles permettant à certaines sociétés chinoises, liées notamment à l’armée, de contourner les restrictions et d’acquérir discrètement les mêmes technologies que les États-Unis souhaitent bannir pour ralentir la montée en puissance militaire de Pékin.
L’administration Trump avait commencé à combler ces failles cette année, mais le processus est suspendu à la suite des récents pourparlers bilatéraux entre les États-Unis et la Chine.