Deux ans après le décès de sa fille de 15 ans, elle réclame une loi sur les hélices de bateaux, « de véritables hachoirs »

Par Emmanuelle Bourdy
23 juillet 2021 20:51 Mis à jour: 23 juillet 2021 20:51

Les vacances peuvent se terminer « en véritable cauchemar », déclarait la maman de Laëtitia, une jeune fille de 15 ans tuée deux ans plus tôt par les hélices d’un bateau à moteur à Pornichet (Loire-Atlantique). Aujourd’hui, cette mère de 52 ans se bat pour que soit rendue obligatoire l’installation de cages de protection autour des hélices de bateaux.

« Ces hélices sont de véritables hachoirs »

Le 7 août 2019, un accident a pris la vie de la jeune Laëtitia au large de Pornichet, alors qu’elle faisait de la bouée tractée, rapporte 20 Minutes. Ce jour-là, l’adolescente qui se trouvait dans l’eau avait été happée par l’hélice du semi-rigide qui effectuait une manœuvre pour la récupérer. Les secours n’avaient alors pas pu la sauver.

« Je me réveille tous les matins pensant que ma fille est à mes côtés et la réalité, c’est qu’elle n’est plus là. Elle n’avait que 15 ans, elle avait la joie de vivre. Mon combat, c’est vraiment que des accidents tels que celui-ci s’arrêtent », a déclaré au micro de BFMTV Caroline Leclercq, la maman de Laëtitia, qui deux ans plus tard, est encore très affectée par cette tragique perte. « On n’imagine pas que ça puisse arriver », renchérit-elle.

Elle lance une pétition en ligne

« Mais mon médicament, désormais, c’est de mener ce combat », a-t-elle confié. Et concrètement, elle souhaite rendre obligatoire l’installation de cages de protection autour des hélices de bateaux, car elle estime qu’il existe « un vide juridique » autour de ces engins, qui ne sont pas toujours conduits par des pilotes avertis, relate encore 20 Minutes.

« Il n’y a rien, aucune réglementation autour de ces hélices qui sont pourtant de véritables hachoirs. J’aimerais qu’une loi aboutisse, que les bateaux aient l’obligation de s’équiper d’une cage à hélice », réclame cette maman. D’autant plus que cette réglementation est déjà en vigueur dans certains pays, et qu’une telle installation « ne coûte qu’entre 100 et 300 €, il y a 30 minutes de travail pour installer ces cages à hélices et ça peut éviter que les vacances ne se transforment en véritable cauchemar », argumente-t-elle auprès de BFMTV.

Habitant la région parisienne, Caroline Leclercq a donc lancé une pétition sur change.org. À ce jour, elle a déjà recueilli 30 340 signatures.

La députée Stéphanie Kerbarh s’est saisie de la question…

Depuis la mort de Laëtitia et le combat de sa maman, les mentalités évoluent, davantage sensibilisées par le problème. La Préfecture maritime de l’Atlantique explique notamment avoir ajouté dans ses messages de prévention « celui de s’équiper d’une cage à hélice. Et notamment pour les navires très proches des zones de baignade, ou ceux qui peuvent croiser des chasseurs sous-marins ou des plongeurs apnéistes. Il y a une vraie vigilance à avoir, même si les décès restent heureusement exceptionnels », indique 20 Minutes.

L’école de voile des Glénan, sur la côte sud du Finistère, est également sensibilisée sur cette question, d’autant plus qu’un jeune kitesurfeur avait également perdu la vie quelques mois avant Laëtitia, dans des circonstances identiques. Elle a depuis équipé seize bateaux à moteur de cages de protection.

De plus, en Seine-Maritime, la députée LREM, Stéphanie Kerbarh, s’est également engagée dans ce combat. Elle a notamment obtenu le lancement d’une mission d’inspection générale, dont les conclusions doivent être rendues prochainement.

« J’ai de l’espoir que ça bouge. Il y a eu des morts, des personnes amputées d’un membre. […] Tout le monde doit être sensibilisé à ce danger », conclut Caroline Leclercq.

En outre, le père de Laëtitia avait été condamné en octobre 2020 à deux ans de prison avec sursis, ainsi que le rapportait 20 Minutes à ce moment-là. Le 7 août 2019, il se trouvait sur le bateau, mais avait laissé son fils de 12 ans aux commandes de celui-ci, bien que ce soit interdit.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.