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Dijon : un homme abattu en plein centre-ville, le narcotrafic envisagé comme mobile

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Photo: NICOLAS GUYONNET/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Une attaque au scooter contre deux hommes circulant en buggy a fait un mort et un blessé grave dans la nuit de samedi à dimanche. Le trafic de stupéfiants est évoqué comme motif possible.

Un jeune homme de 23 ans a été tué par balles et un autre de 26 ans grièvement blessé dans la nuit de samedi à dimanche en plein centre-ville de Dijon, dans une attaque possiblement liée au trafic de stupéfiants, selon le parquet.

Une attaque ciblée dans un secteur très fréquenté

L’agression s’est déroulée peu après minuit sur la place de la République, un secteur très fréquenté du centre de Dijon, particulièrement les nuits de week-end. Deux personnes circulant en buggy ont été prises pour cibles par des tirs provenant d’un scooter qui s’est porté à leur hauteur, a expliqué le parquet.

Le conducteur du buggy, âgé de 23 ans, est décédé des suites de ses blessures. Le passager, 26 ans, a été hospitalisé en urgence absolue dans un état grave, selon la préfecture.

La piste du narcotrafic évoquée

« Les stupéfiants peuvent être le motif », a précisé le procureur de la République Olivier Caracotch lors d’une conférence de presse organisée avec la maire socialiste de Dijon Nathalie Koenders et le préfet Paul Mourier. Le magistrat a toutefois appelé à « la prudence » dans l’interprétation des faits.

Le passager blessé est connu des services judiciaires, a ajouté le procureur. Le véhicule avait déjà fait l’objet de contrôles, le dernier peu avant les faits mais avec d’autres occupants, soulignant selon lui la complexité des investigations à venir. Les auteurs des tirs demeurent en fuite.

« J’en appelle à l’État »

L’élue dijonnaise n’a pas caché son inquiétude face à la violence de l’attaque. « C’est presque une exécution », s’est alarmée Nathalie Koenders, relevant que les tirs avaient eu lieu sur une place « très fréquentée », cœur du quartier nocturne de la ville.

« Les violences liées au trafic sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus violentes », a-t-elle déploré, lançant un appel aux autorités nationales : « J’en appelle à l’État pour faire de cette lutte contre le trafic une politique nationale. » Elle a cependant refusé d’en faire une affaire politique.

Une escalade de violence préoccupante

Les chiffres communiqués par le préfet Paul Mourier témoignent d’une dégradation de la situation sécuritaire. La métropole dijonnaise, qui compte 155 000 habitants, a connu « deux homicides et une tentative d’homicide » ces deux dernières semaines, et « trois homicides et neuf tentatives » depuis le début de l’année.

« Il y a lieu de penser que ces faits sont en lien avec le trafic de stupéfiants. On assiste depuis au moins deux ans à une lutte entre bandes rivales dans la métropole », a-t-il rappelé lors de la conférence de presse.

Des renforts annoncés

Face à cette escalade, le représentant de l’État a annoncé des mesures concrètes. « Il n’y a pas de fatalité », a-t-il souligné, réaffirmant sa volonté de « pilonner » les points de deal. Un détachement de la CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines et le trafic de drogue, doit être déployé très prochainement.

L’événement a déjà suscité des réactions dans la perspective des municipales de 2026. Emmanuel Bichot (DVD), candidat déclaré au prochain scrutin, a dénoncé « une fusillade sanglante sous forme de règlement de comptes » dans un communiqué. « Il est urgent de remettre de l’ordre à Dijon », a-t-il ajouté.