Douleur des familles: des défunts classés « mort du Covid » alors qu’ils sont certainement morts d’autre chose

Par Emmanuelle Bourdy
3 février 2021 06:23 Mis à jour: 3 février 2021 06:23

La crise du coronavirus a ajouté une grande part de souffrance au moment des obsèques des personnes testées positives à la Covid-19. Les familles de défunts dénoncent des situations douloureuses et souvent inhumaines qu’elles ont vécues mais aussi l’omerta qui a accompagné ce moment pénible.

Pendant cette crise sanitaire, de nombreux cas de figures se sont présentés. Certains patients sont morts d’une autre maladie que le Covid, mais comme ils ont été testés positifs peu de temps avant leur décès, ils ont de ce fait été classés Covid. Certains sont entrés avec un test négatif à l’hôpital et ont contracté le virus au sein de l’établissement. D’autres encore ont été suspectés Covid ou étaient asymptomatiques, et bien qu’ils soient entrés à l’hôpital pour une toute autre raison, ils ont quand même été classés Covid. Dans tous ces cas, le fait d’être classés Covid a engendré des complications au niveau des obsèques. Nombreuses sont les familles qui ont témoigné leur désarroi.

Une mise en bière immédiate

Cette crise sanitaire a complètement modifié les obsèques des personnes classées Covid, et leurs funérailles ont dû se conformer à de nouvelles règles funéraires. Dans le décret sur les soins funéraires, il est indiqué que « les défunts atteints ou probablement atteints de la Covid-19 au moment de leur décès font l’objet d’une mise en bière immédiate », rapporte Var-Matin. Cela signifie que le défunt ne peut plus être présenté en chambre funéraire. Si les proches veulent faire un dernier adieu à la personne décédée, ils ne peuvent le faire qu’à l’hôpital ou à l’Ehpad.

Mais cette non-présentation du corps n’est pas sans conséquences. Des familles ont dénoncé des scellements faits à la « va-vite » et se sont indignées de n’avoir pas pu voir une dernière fois leur proche, cela ayant rendu le travail de deuil beaucoup plus difficile. D’autres ont pointé le fait que le protocole n’ait pas été respecté par les sociétés de pompes funèbres.

Des soins funéraires supprimés

Le décret précise encore que « les soins de conservation sont interdits sur le corps des défunts probablement atteints de la Covid-19 au moment de leur décès ». Ces soins de conservation sont, d’une part, destinés à empêcher la décomposition du corps de manière trop rapide. D’autre part, ils permettent de rendre les traits du défunt plus sereins lorsque celui-ci est présenté aux proches.

« Une toilette mortuaire simple (laver, fermer la bouche et les yeux du défunt) est possible avant la mise en bière, mais uniquement si elle est réalisée par des professionnels de santé ou des thanatopracteurs », mentionne le décret. Encore faut-il que ces derniers acceptent de le faire. Tous ne l’acceptent pas, précise Brice Pinatel, directeur des agences de pompes funèbres Roblot de Nice Centre et Nice Ouest. « Selon les informations dont nous disposons, même décédées, les personnes positives au coronavirus sont toujours contagieuses », ajoute-t-il à Var-Matin.

Toutes ces nouvelles mesures plongent les familles dans un mal-être profond et dans une grande incompréhension. « Nous comprenons que cela est compliqué pour les familles qui ne peuvent plus voir leur défunt », poursuit Brice Pinatel. D’autant plus que « les obsèques se tiennent avec peu de monde, peu de fleurs », ce qui alourdit encore ce deuil, les familles ayant besoin d’être réconfortées et entourées dans ces moments difficiles.

Même si Brice Pinatel remarque une hausse de 20 à 30 % de son activité depuis mi-décembre, il espère « retrouver quelque chose de plus qualitatif », ses relations avec les familles des défunts ayant grandement souffert de la situation. Nombreux sont les personnes qui déplorent que le coronavirus ait privé les leurs d’un enterrement digne. Pendant cette crise majeure, il est probable que la liste des doléances s’allonge encore dans les semaines à venir.

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