Le site coco.gg, un « repère de prédateurs » qui devrait être fermé selon des associations

Par Vincent Solacroup
20 avril 2024 10:05 Mis à jour: 23 avril 2024 22:41

Le site de discussion coco.gg est considéré comme « un repère de prédateurs » par plusieurs associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie.

Pour entrer sur coco.gg, qui se présente comme un « site de chat sans inscription », il suffit de donner son genre, son âge, son code postal et de se créer un pseudo, sans aucun contrôle.

Sur la colonne de gauche de la page d’accueil, des thèmes comme « cuisine », « cinéma », « 60 et + », mais aussi d’autres plus sexuels comme « femmes infidel » (sic) voire très crus tels « trav salope », ou à connotation potentiellement pédophile tel « lycéenne ». Sur la colonne de droite, des membres, avec leur pseudo, âge et ville. Ce site, immatriculé sur l’île anglo-normande de Guernesey, a une esthétique quasi années 80, qui rappelle le Minitel.

« Pourquoi ce site n’est toujours pas fermé » ?

L’association SOS Homophobie avait demandé sa fermeture après le guet-apens dont un homosexuel avait été victime à Marseille début octobre. Car Véronique Godet, co-présidente de SOS Homophobie, précise sur FranceInfo que « 90% de nos dossiers mettent en cause Coco ». Mais bien que les pouvoirs publics soient informés, elle ne comprend pas pourquoi « on ne demande pas au gouvernement pourquoi ce site n’est toujours pas fermé ».  Pour alerter et protéger les utilisateurs, l’association avait demandé l’affichage de messages d’alerte sur le site. « Il n’y a aucun filtre pour s’inscrire. C’est un repaire de prédateurs. C’est honteux que ce site soit accessible » à tous, a dénonce Véronique Godet.

Le site coco.gg est également dans la ligne de mire des associations de protection de l’enfance, tel Innocence en danger, qui avait elle aussi demandé sa fermeture, en lançant une pétition qui a recueilli plus de 5000 signatures. Pour elle, coco.gg est « un site d’une accessibilité inimaginable qui regorge d’agresseurs en tout genre : pédocriminels, violeurs, homophobes, etc. » Il « est associé à des affaires policières ou judiciaires depuis quasiment aussi longtemps qu’il existe. Il est connu pour son absence de modération qui laisse proliférer les pires dérives », affirmait sa pétition.

Dominique P., accusé d’avoir drogué sa femme avant de la livrer à plusieurs dizaines d’hommes, et qui sera jugé à partir de septembre à Avignon, utilisait ainsi ce chat, selon une source judiciaire. « C’est un terrain de chasse pour les prédateurs », a aussi pointé Sophie Antoine, responsable juridique d’ACPE (Agir contre la prostitution des enfants), interrogée par l’AFP.

Les sites se disent « des interfaces (…) pas responsables du contenu »

« Coco est devenu une forme de symbole », mais « ce n’est malheureusement qu’un exemple d’une situation qui existe sur énormément d’autres réseaux sociaux et formes de chat, y compris ceux paraissant innocents, comme des jeux vidéo », note-t-elle. Et le souci, souligne-t-elle, c’est que « les sites se présentent comme des interfaces qui ne sont pas responsables du contenu », ce qui « permet à des prédateurs d’agir en toute impunité ».

Selon Le Monde, coco.gg appartient à une société immatriculée en Bulgarie. Il a auparavant été possédé par plusieurs autres sociétés, avec un propriétaire qui reste « en réalité identique » : un « discret ingénieur » installé dans le Var.

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