Éducation, sécurité, pouvoir d’achat… Les principaux points de la conférence de presse d’Emmanuel Macron

Par Epoch Times avec AFP
16 janvier 2024 10:10 Mis à jour: 17 janvier 2024 10:59

Promettant un « réarmement civique » et l’« ordre » en France, Emmanuel Macron a multiplié les annonces mardi soir lors d’une conférence de presse. Voici les différents points abordés par le chef de l’État.

Emmanuel Macron a débuté son point presse en annonçant qu’il entendait réguler l’usage des écrans « pour nos enfants », sur la base d’un rapport d’experts qu’il a réunis la semaine dernière, en n’excluant pas qu’il y ait des « interdictions » et des « restrictions ».

Il a également annoncé une série de mesures sur l’éducation, comme le doublement de l’enseignement de l’éducation civique dès la cinquième et l’expérimentation de la tenue unique. Une centaine d’établissements scolaires volontaires seront concernés cette année, avant une généralisation en 2026 si les résultats sont concluants. Au lycée, le service national universel en seconde devrait être généralisé.

En pleine polémique sur les propos de sa nouvelle ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra sur « les paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public, il a assuré que son gouvernement allait « continuer à s’attaquer avec force » aux heures non remplacées à l’école.

Les axes majeurs : drogue, natalité, salaire, impôts, déserts médicaux…

Dix opérations « place nette » seront menées chaque semaine contre le trafic de drogue, « dans toutes les catégories de ville », dans une volonté de restaurer « l’ordre ». Emmanuel Macron a également rappelé sa volonté de « lutter contre les incivilités grâce à un doublement de la présence policière dans nos rues » et vouloir lutter contre « l’islam radical », notamment grâce à la loi qui a permis de mettre fin « au système des imams détachés » depuis le 1er janvier.

Le président a également livré des annonces visant à relancer la natalité. Un nouveau « congé de naissance », « mieux rémunéré et qui permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois » va être créé, en remplacement du congé parental. Il a par ailleurs annoncé le lancement d’un « grand plan » contre l’infertilité, qui était attendu et prévu par la loi bioéthique de 2021.

Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement des mesures permettant de « mieux gagner sa vie par le travail », mais aussi avec des négociations dans certaines branches « pour que la dynamique salariale soit au rendez-vous des efforts. » Le chef de l’État a aussi annoncé que la baisse d’impôts de deux milliards d’euros qu’il envisage pour les classes moyennes aurait lieu dès 2025.

Pour « mettre fin au scandale des déserts médicaux », Emmanuel Macron a demandé la régularisation de « nombre de médecins étrangers ». Le président a par ailleurs défendu un doublement des franchises médicales, à 1 euro. Le locataire de l’Élysée annoncera « dès l’été les grands axes pour les 8 prochains » EPR, dans le cadre de la relance du nucléaire, après le lancement de six nouveaux réacteurs EPR.

Alors que le Rassemblement national domine les sondages à six mois des élections européennes, Emmanuel Macron a accusé le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella d’être le « parti de l’appauvrissement collectif » et « du mensonge », appelant également à « s’attaquer à ce qui fait voter pour eux ». « Lutter contre l’immigration clandestine, c’est, je pense, une des réponses au Rassemblement national », a assuré le président, mettant également en avant la lutte contre le « chômage de masse » et appelant à remédier au « sentiment de dépossession » que peuvent ressentir les Français.

Soutien aux nouveaux ministres

Le chef de l’État a répondu aux critiques sur ses nouveaux ministres. Il a notamment défendu Amélie Oudéa-Castéra, qui a eu « raison de s’excuser » de son « propos maladroit » au sujet de la scolarisation de ses enfants dans le privé. Il a également défendu la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture malgré sa mise en examen dans une affaire de corruption présumée. Il a assuré qu’il n’avait pas parlé des prochaines élections municipales à Paris avec elle.

Emmanuel Macron a également abordé les questions internationales, estimant que la poursuite par Israël d’opérations pas suffisamment ciblées à Gaza constituait « un risque dans la durée pour la sécurité » du pays. Il a également annoncé que Paris avait « décidé de ne pas se joindre » aux frappes de la coalition américano-britannique contre les Houthis au Yémen une « pour éviter tout escalade ».  Enfin, il a indiqué qu’il se rendrait « en février » en Ukraine et que la France allait livrer à ce pays 40 nouveaux missiles longue portée Scalp et « des centaines de bombes ».

Réactions des responsables de l’opposition

Marine Le Pen, cheffe de file des députés Rassemblement national (sur X) : « Le grand rendez-vous avec la Nation s’est transformé en un énième et interminable bavardage ; un entre-soi sans hauteur, sans vision et surtout sans solutions aux problèmes critiques des Français. Le fond comme le ton ne sont pas au niveau d’un président de la République ».

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (sur X) : « Dans un exercice digne de l’ORTF, Macron enchaîne les poncifs réactionnaires, répète des promesses non tenues et annonce une nouvelle étape de maltraitance sociale. Les Français ne verront pas leurs salaires augmenter. Il n’y aura pas plus de soignants, ni de professeurs. L’électricité sera toujours plus chère. Les franchises médicales vont doubler. Le flot de paroles n’assèchera pas les souffrances du pays ».

Olivier Faure, premier secrétaire du PS (sur X) : « C’était ça la grande initiative pour unir les Français ? Les jeunes, classe dangereuse au pas. Les salariés renvoyés à l’arbitraire patronal, les franchises doublées, les chômeurs sanctionnés, l’écologie limitée, l’électricité augmentée, la préférence nationale assumée… »

Éric Ciotti, président des Républicains (communiqué) : « Le Président de la République promettait un rendez-vous avec la Nation. Ce ne fut qu’un rendez-vous avec lui-même. Au cours d’un long exercice d’autosatisfaction, il a expliqué que, depuis six ans et demi, tout va mieux. Nous ne l’avions pas remarqué. Le président de la République a dressé une liste de vœux pieux, avec laquelle il est difficile d’être en désaccord, mais les ambitions sont aussi monumentales que les annonces sont modestes. Les Français attendent plus que des discours : ils attendent des actes et de la cohérence. »

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV (sur X) : « Un discours de technocrate réactionnaire. #Macron a éludé tous les sujets qui intéressent les Français : augmentation de l’électricité, crise écologique, logement, précarité. À la place, un discours de politique générale lunaire et paternaliste. Flippant, vraiment. Et ringard. »

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