Elan de solidarité en Pologne avec les réfugiés ukrainiens

Par Epoch Times avec AFP
27 février 2022 13:50 Mis à jour: 27 février 2022 14:04

Émue aux larmes, Katarzyna Jasinska, 25 ans, tend une veste chaude pour enfant à un Ukrainien venant d’entrer en Pologne par le passage frontalier de Medyka (est). 

« Il y en a qui sont venus sans rien du tout ou juste avec un sac à main. En fuyant, ils n’ont pas eu le temps d’emmener quoi que ce soit avec eux. Certains sont blessés. Ils ont simplement besoin de tout », dit cette technicienne vétérinaire, originaire de Tychy dans le sud de la Pologne, « C’est une tragédie inimaginable ».

Autour d’elle, des dizaines de grands sacs en plastique posés à même le sol, remplis de vêtements qu’elle distribue à qui en a besoin.

Des milliers de bénévoles polonais et des Ukrainiens

Katarzyna fait partie des milliers de bénévoles polonais et des Ukrainiens vivant en Pologne qui, sans attendre, se sont lancés à aider les réfugiés.

Des réfugiés ukrainiens arrivent du poste frontière piétonnier de Medyka, à Przemsyl, dans l’est de la Pologne, le 26 février 2022. Photo de Wojtek RADWANSKI / AFP via Getty Images.

Depuis l’agression russe déclenchée jeudi, plus de 156.000 personnes venant d’Ukraine ont déjà traversé la frontière polonaise, selon un bilan dimanche des gardes-frontières polonais. Et leur nombre ne cesse d’augmenter d’heure en heure.

À Medyka, la file d’arrivants semble interminable, composée pour la plupart de femmes et d’enfants qui entrent en Pologne au bout de dizaines d’heures passées à attendre du côté ukrainien de la frontière.

Besoin de vestes chaudes, de bonnets, de gants…

« Les gens ont surtout besoin de vestes chaudes, de bonnets, de gants, mais aussi de vêtements pour enfants », explique-t-elle, alors que les températures descendent au-dessous du zéro, la nuit.

Originaire de Tchernihiv (nord de l’Ukraine), Igor, 45 ans, vient de lui demander deux parkas pour ses filles, âgées de quatre et huit ans, bloquées de l’autre côté de la frontière.

Des réfugiés arrivent avec des bus depuis le poste frontière piétonnier de Medyka, à Przemsyl, dans l’est de la Pologne, le 26 février 2022. Photo de Wojtek RADWANSKI / AFP via Getty Images.

« Cela fait déjà 20 heures qu’elles attendent, avec ma femme, pour passer du côté polonais », explique cet ouvrier en bâtiment vivant à Varsovie depuis quatre ans.

« On ne s’attendait pas à un tel élan de solidarité »

« C’est extraordinaire ce que font les Polonais, cela nous réchauffe le cœur », lance-t-il, « on ne s’attendait pas à un tel élan de solidarité. On peut avoir de la nourriture, du thé, des vêtements, le transport, tout gratuitement ».

Après avoir réussi à traverser la frontière, les réfugiés sont pris en charge, soit par les membres de leur familles ou compatriotes qui vivent en Pologne – la communauté ukrainienne compte en Pologne environ un million de personnes -, soit par des bénévoles polonais.

-Des bénévoles apportent leur aide aux réfugiés ukrainiens lorsqu’ils arrivent en bus depuis le poste frontière piétonnier de Medyka, à Przemsyl, dans l’est de la Pologne, le 26 février 2022.  Photo de Wojtek RADWANSKI / AFP via Getty Images.

Le long de l’allée menant du passage frontalier, des jeunes distribuent des boissons et de la nourriture gratuite, des vêtements, des couches culottes et même des poussettes pour enfants.

Transport gratuit pour les réfugiés

Sur le stand d’un opérateur de téléphonie, les Ukrainiens chargent leurs portables et peuvent se munir d’une carte téléphonique gratuite. Pour l’obtenir, il suffit de présenter son passeport ukrainien.

Même chose pour les tickets de trains à travers le pays, les transports en commun à Varsovie et certaines autres villes.

Dans toute la Pologne, les gens s’organisent sur les réseaux sociaux, font des collectes d’argent, de médicaments, offrent des logements, des repas, du travail ou un transport gratuit pour les réfugiés.

« Wroclaw, 4 places », annonce une simple pancarte découpée en carton, brandie par un homme qui offre un transport gratuit vers cette ville du sud-ouest du pays, située à plus de 500 kilomètres de Medyka.

Des bénévoles apportent leur aide aux réfugiés ukrainiens lorsqu’ils arrivent en bus depuis le poste frontière piétonnier de Medyka, à Przemsyl, dans l’est de la Pologne, le 26 février 2022.  Photo de Wojtek RADWANSKI / AFP via Getty Images.

« Ce matin, j’ai pris ma voiture, j’ai fait le plein et je suis venu ici », explique Michal Swieczkowski, un économiste de 40 ans, « je n’ai pas vraiment réfléchi, c’était un geste naturel, juste pour aider les gens ».

Des places de voiture offertes pour toute la Pologne

Des dizaines d’autres comme lui accostent les réfugiés en leur offrant des places de voiture pour toute la Pologne, mais aussi pour Berlin, Hambourg, des villes en Estonie, en Suède ou dans d’autres pays.

Plus loin, un bus rouge des pompiers attend les réfugiés pour les emmener vers un centre de réception mis en place à la gare de la ville de Przemysl où ils peuvent recevoir ce dont ils ont besoin dans l’immédiat.

« S’ils ont de la famille en Pologne, ou savent où ils veulent aller, on les aide à partir. Les autres, on les dirige vers des centres déployés dans tout le pays », principalement dans les gares, explique Filip, un Polonais d’origine ukrainienne, âgé de 18 ans.

« Les gens se sont mobilisés de façon impressionnante. On voit que tout le monde veut aider les réfugiés », souligne Filip.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.