Éliminer le loup ne résoudra pas le problème des éleveurs, alertent les ONG qui se mobilisent pour protéger cette espèce menacée

19 mars 2024 10:40 Mis à jour: 19 mars 2024 10:43

Onze ONG de protection de l’environnement ont lancé mardi une campagne et une pétition contre l’abaissement du statut de protection du loup dans l’UE, jugeant que cela « mettrait en péril la survie d’une espèce déjà vulnérable sans résoudre les difficultés auxquelles font face les éleveurs ».

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait mis en garde en septembre 2023 contre le « réel danger » des meutes de loups dans l’Union européenne, ouvrant la voie à une révision du statut de protection pour cet animal.

Les onze associations – WWF, FNE, LPO, UICN, ASPAS, Humanité & Biodiversité, SNPN, SFEPM, Ferus, OPIE et SHF – lancent en réponse une pétition appelant « à rejeter sans ambiguïté » cette proposition, qu’elles jugent « ni nécessaire, ni justifiée ». Citant l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), elles soulignent que « six des neuf populations de loups présentes dans l’UE sont vulnérables ou quasi-menacées ».

« En outre, la Commission met également en danger d’autres espèces : plusieurs pays se sont déjà ainsi engagés dans la brèche pour demander le déclassement de l’ours et du lynx », ajoutent les associations dans un communiqué.

Faire cohabiter loups et éleveurs

En vertu de la directive européenne « Habitats » de 1992, la plupart des populations de loups en Europe bénéficient d’une « protection stricte », assortie de possibilités de dérogations. La Commission propose de passer au statut de simple protection, plus souple et permettant d’éliminer plus facilement les loups considérés comme étant en trop grand nombre dans certaines régions. Cette proposition, réclamée par des éleveurs dans plusieurs pays, doit encore être approuvée par les États membres de l’UE.

Les associations demandent pour leur part à la France de la rejeter formellement et de favoriser « l’application des solutions déjà existantes de cohabitation entre loups et éleveurs ». Elles citent ainsi la protection des troupeaux avec chiens de protection, bergers et clôtures efficaces, ainsi que des tirs seulement en « ultime recours » si l’effarouchement a échoué.

En France, Le Plan loup pour 2024-2029 publié en février prévoit d’augmenter les indemnisations pour les éleveurs, avec en parallèle une simplification des conditions de tirs.

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