Elle réserve une maison de vacances sur l’Île de Ré via une célèbre plateforme locative et se fait rouler dans la farine

Par Paul Tourège
23 juin 2020 17:03 Mis à jour: 23 juin 2020 17:03

Une famille de la région parisienne a versé 5600 euros pour réserver une villa pendant deux semaines cet été. En pure perte.

Une famille de Viroflay (Yvelines) a fait les frais d’une arnaque en voulant réserver une maison de vacances à l’Île de Ré (Charente-Maritime) via la plateforme Abritel.

« Cette villa, elle était belle, grande, avec six chambres, un jardin et une piscine. Après cette période difficile du confinement, on s’était dit qu’on allait pouvoir passer quinze jours en famille tous ensemble, avec notre fils de deux ans, ses grands-parents », ont expliqué Élise et Julien Murat dans les colonnes du Parisien.

Après avoir repéré l’annonce sur le site de location, le couple entre en contact avec la propriétaire, une certaine Claire Dourdin, par courriel.

« Elle précisait dans l’annonce qu’il fallait lui écrire directement. Vu le standing de la villa, j’ai cru qu’elle voulait filtrer les locataires », confie Mme Murat.

La mère de famille répond aux questions posées par la propriétaire et insiste sur son envie de pouvoir profiter de la demeure les deux premières semaines d’août.

« La propriétaire nous a dit que c’était bon, que nous allions recevoir la demande de paiement de la part d’Abritel », poursuit Élise Murat.

La jeune femme reçoit ensuite un courriel qui présente le logo bleu de la société de location. Une « invitation à réserver » exhortant la famille à « réserver en toute sécurité par virement bancaire, couvert à hauteur de 10 000 euros en cas d’annulation ».

Des formules qui ressemblent à celles utilisées par la plateforme Abritel. La belle-mère d’Élise Murat ne se méfie pas et procède alors au règlement en virant 5600 euros sur un compte hébergé par la banque HSBC.

Au bout de deux jours, la famille Murat n’a pourtant reçu aucune nouvelle de la soi-disant propriétaire de la maison de l’Île de Ré, malgré plusieurs relances.

Un coup de téléphone passé à Abritel réduira finalement à néant leurs espoirs de vacances : aucune réservation n’est enregistrée à leur nom et le courriel reçu par la famille était un faux. La plateforme, qui fait partie du groupe Expedia, refuse de les rembourser.

« Toute réservation effectuée et payée par un vacancier en ligne sur notre site bénéficie d’un remboursement intégral et, si besoin, d’une assistance pour se reloger. Mais dans le cas présent, le voyageur est entré en contact avec le faux propriétaire via une adresse email privée, et non via la messagerie sécurisée de notre site. Il a effectué un virement directement au fraudeur et n’a pas payé via notre système de paiement. Si des vacanciers passent hors du système (parfois pour éviter de payer des frais de service), ils ne peuvent alors être couverts », précise Abritel.

Si Élise Murat a déposé plainte, la police lui a toutefois laissé peu d’espoirs : « Nous sommes dans le désarroi, nous ne partirons probablement pas en vacances. »

La jeune femme de 36 ans veut désormais alerter les personnes souhaitant réserver une maison de vacances afin qu’elles ne soient pas victimes d’un aigrefin à leur tour.

Elle a d’ailleurs retrouvé la villa en question, qui existe bel et bien, mais sur un autre site et à un autre tarif : 7500 euro la semaine pour le mois d’août.

Un coût qui n’étonne pas les professionnels du secteur. « Les maisons avec piscine représentent actuellement la moitié des recherches sur notre site. Si on ajoute la piscine aux autres critères, les prix médians peuvent doubler », précise Aurélien Jemma, à la tête de Likibu, le premier comparateur de locations de vacances.

Si les sites comme Leboncoin, Airbnb ou Abritel ont refusé de communiquer aux journalistes du Parisien le nombre d’annonces frauduleuses retirées de leurs plateformes respectives chaque année, il semble que les escrocs continuent à profiter de la notoriété et du volume d’annonces de ces sites pour y déposer des offres frauduleuses régulièrement.

 

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