Emmanuel Macron conditionne l’ouverture d’une ambassade en Palestine à la libération des otages de Gaza

Photo: BENOIT TESSIER/POOL/AFP via Getty Images
Avant la reconnaissance officielle par la France de l’État palestinien, Emmanuel Macron a précisé les conditions d’un éventuel renforcement de la présence diplomatique française. Dans un entretien diffusé dimanche sur la chaîne américaine CBS, le président a affirmé que la libération des otages retenus à Gaza par l’organisation terroriste Hamas constituait un préalable.
« Leur libération est une condition claire avant que nous ouvrions une ambassade », a déclaré en anglais le chef de l’État, dans une interview enregistrée jeudi à Paris pour l’émission Face the Nation.
Actuellement, la France dispose d’un consulat général à Jérusalem, chargé des relations avec l’Autorité palestinienne. Son ambassade en Israël est située à Tel Aviv.
Une reconnaissance annoncée au sommet de l’ONU
La France a reconnu officiellement l’État palestinien lundi, en même temps qu’une dizaine d’autres pays, à l’occasion d’un sommet organisé au siège des Nations unies à New York.
Interrogé sur le fait que la libération des otages ne constituait pas une condition de cette reconnaissance, Emmanuel Macron a répondu :
« Ce sera, pour nous, une condition claire avant d’ouvrir, par exemple, une ambassade en Palestine. Cette condition est la première d’une série de préalables que nous allons défendre au sein du processus de paix. Mais nous allons le 22 (septembre) annoncer cette reconnaissance d’un État palestinien. »
Avant ce sommet, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie avaient déjà reconnu l’État palestinien dimanche.
Critiques envers Israël
Emmanuel Macron a également exprimé sa volonté « d’isoler » le Hamas, tout en critiquant la conduite des opérations israéliennes à Gaza.
« Ce qu’il se passe, c’est que, de facto, il y a beaucoup de civils qui sont tués, et le projet est de déplacer les gens. Donc je pense que c’est une grosse erreur », a-t-il déclaré.
Il a dénoncé la « folie » d’un éventuel plan visant à évacuer l’ensemble des Palestiniens de la bande de Gaza avant la reconstruction du territoire. « Nous ne pouvons pas, implicitement ou explicitement, faire preuve de complaisance vis-à-vis d’un tel projet », a-t-il souligné.
Un rappel à l’ordre pour l’ambassadeur américain à Paris
Le président français s’en est par ailleurs pris à Charles Kushner, ambassadeur américain en France et père du gendre de Donald Trump, qui avait exprimé en août « sa profonde inquiétude face à la flambée de l’antisémitisme en France et à l’absence d’action suffisante de (son) gouvernement pour le combattre ».
« C’est une erreur et une prise de position inacceptable pour quelqu’un qui est censé être un diplomate », a réagi Emmanuel Macron.
Avec AFP
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