En Lituanie, Macron attendu sur la crise au Bélarus

Par Epoch Times avec AFP
28 septembre 2020 15:00 Mis à jour: 28 septembre 2020 15:09

Le président français Emmanuel Macron arrive lundi à Vilnius, où les dirigeants lituaniens attendent son soutien clair contre le régime du Belarus voisin et les pressions russes, tandis que l’opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa l’a appelé à jouer les médiateurs.

« Nous avons terriblement besoin d’une médiation pour éviter que davantage de sang soit versé. M. Macron pourrait être ce médiateur, avec les leaders d’autres pays. Il pourrait être capable d’influencer M. Poutine, avec lequel il a de bonnes relations », a déclaré dans un entretien à l’AFP Mme Tikhanovskaïa, qui espère rencontrer le président français mardi à Vilnius.

-La chef de l’opposition biélorusse Svetlana Tikhanovskaya, le 28 septembre 2020 à Vilnius, en Lituanie, a appelé le président français Emmanuel Macron à jouer un rôle de médiateur dans la crise politique dans son pays natal. Photo par Ludovic Marin / AFP via Getty Images.

L’opposante bélarusse a expliqué qu’elle avait demandé à Emmanuel Macron de le rencontrer. A Paris, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a précisé lundi midi que le président français la rencontrerait « si elle en fait la demande ». Ce qui rend leur entretien, non encore confirmé, extrêmement probable.

Mme Tikhanovskaia demande à rencontrer Emmanuel Macron

Cette première rencontre avec un leader international majeur serait pour Mme Tikhanovskaia « une confirmation importante », a-t-elle souligné.

Dimanche, à la veille de sa visite de trois jours en Lituanie et en Lettonie, Emmanuel Macron a réclamé haut et fort le départ du président bélarusse Alexandre Loukachenko, soutenu par Vladimir Poutine.

-Des partisans de l’opposition défilent dans les rues lors d’un rassemblement pour protester contre l’inauguration présidentielle du pays à Minsk le 27 septembre 2020. Photo par – / TUT.BY / AFP via Getty Images.

« Ce qui se passe en Biélorussie, c’est une crise de pouvoir, un pouvoir autoritaire qui n’arrive pas à accepter la logique de la démocratie et qui s’accroche par la force. Il est clair que Loukachenko doit partir », a déclaré Emmanuel Macron au Journal du Dimanche.

L’Union européenne comme les Etats-Unis refusent de reconnaître l’élection de M. Loukachenko, jugée frauduleuse, et condamnent la répression contre une vague de manifestations sans précédent. La police bélarusse a encore arrêté quelque deux cents personnes dimanche.

-Des agents des forces de l’ordre arrêtent un homme lors d’un rassemblement de l’opposition pour protester contre l’investiture présidentielle à Minsk le 27 septembre 2020. Photo par – / TUT.BY / AFP via Getty Images.

Demande au président français de soutenir les manifestants au Bélarus

Des écrivains, artistes et scientifiques lituaniens ont appelé dimanche le président français à soutenir les manifestants au Bélarus. « Hommes et femmes » du Bélarus « sont soumis à des tortures inhumaines. Et cela se passe dans l’Europe du XXIe siècle! », soulignent ces artistes et scientifiques, dont certains déjeuneront mardi avec Emmanuel Macron.

Cette crise devrait dominer les discussions du président français lundi avec son homologue lituanien Gitanas Nauseda, qui soutient l’opposition bélarusse.

La France demande pour le Bélarus une transition pacifique prenant en compte la volonté de la population, « en évitant le risque d’une plus grande répression, voire d’une intervention de la Russie », selon l’Elysée.

Son dialogue avec Vladimir Poutine peut susciter des questions

Les Etats baltes attendent aussi du président français un appui ferme contre les pressions de Vladimir Poutine, la crise du Bélarus tournant au bras de fer entre les pays occidentaux et la Russie. Et ce au moment où l’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny accroît encore les tensions entre Moscou et l’Occident.

« Les dirigeants lituaniens attendent une réaction ferme de Macron face à la Russie, mais son dialogue avec Vladimir Poutine peut susciter des questions », a averti le professeur de l’Université de Vilnius Ramunas Vilpisauskas.

-Le président biélorusse Alexander Lukashenko assiste à sa cérémonie d’inauguration à Minsk le 23 septembre 2020. Photo de Maxim Guchek / BELTA / AFP via Getty Images.

« J’ai parlé à Vladimir Poutine le 14 septembre, le jour où il recevait Loukachenko à Sotchi. Je lui ai dit que la Russie a un rôle à jouer, et ce rôle peut être positif s’il pousse Loukachenko à respecter la vérité des urnes et à libérer les prisonniers politiques. C’était il y a quinze jours, nous n’y sommes pas », a commenté le président français.

En avril 2018, Emmanuel Macron avait reçu à Paris les présidents des trois Etats baltes à l’occasion du centième anniversaire de leur indépendance. Il avait alors réaffirmé que la France était à leurs « côtés », notamment « dans le cadre de l’Otan ».

Le Français profitera d’ailleurs de sa visite pour rencontrer les troupes de l’Otan dans la région, en se rendant sur la base lituanienne de Rukla où sont stationnés 300 soldats français intégrés à un bataillon international de l’Otan. Une présence symbolique face aux forces russes.

L’Alliance atlantique a déployé des rotations permanentes de troupes en Pologne et dans les États baltes face à la politique jugée agressive de Moscou depuis l’annexion en 2014 de la Crimée ukrainienne.

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