En Suisse, la direction d’une école annule trois chants de Noël pour que « toutes les cultures puissent se sentir concernées »

Par Epoch Times
27 novembre 2019 17:35 Mis à jour: 27 novembre 2019 18:01

Pour que « toutes les cultures puissent être prises en considération« , la direction d’une école à Wil, en Suisse, a retiré trois chants de Noël du répertoire de la fête de l’Avent. Les associations islamiques critiquent la décision. L’association des enseignants répond seulement : « Les temps changent. »

Par « considération pour les autres cultures et religions« , trois chants de Noël qui faisaient auparavant partie du répertoire de la fête annuelle de l’Avent de l’établissement scolaire Matt de la commune de Wil, dans le canton de Saint-Gall, ne seront plus chantés jusqu’à nouvel ordre. Comme l’indique le journal « 20min.ch« , cet arrêté se trouve dans un e-mail envoyé à tous les enseignants de l’école.

La célébration des fêtes de Noël aura lieu le 20 décembre dans l’école dont la direction a été confiée à Tobias Mattes depuis août 2018. Mais tout cela aura lieu sans entonner le célèbre canon datant du 19e siècle « Fröhliche Weihnacht überall » (« Joyeux Noël partout » en français, ndlr), le très spirituel air afro-américain « Go Tell It on the Mountain » (datant du 19e, également), ou encore sans la chanson pour enfants en dialecte suisse, déjà plus moderne, « S gröööschte Gschänk » (« Les cadeaux les plus énooormes« ). Dans ces trois chansons, la naissance de Jésus y est mentionnée.

« Silent Night » est encore préservé

« D’autres contributions pour la fête de Noël doivent également être conçues de manière à ce que toutes les cultures soient prises en considération« , stipule également l’arrêté.

Selon un contact, qui s’est entretenu avec le média, un père s’est offusqué du choix des chansons au cours des deux dernières années. Dans un cas, il a été souligné que plus de musulmans que de chrétiens étaient présents dans la salle, l’année précédente un père non musulman s’était opposé aux chansons. La direction de l’école avait pris la mesure en question sans consulter le personnel enseignant. Tout porte à croire que « le nouveau directeur ne voulait pas retourner sur le terrain glissant que sont les canons de chants de Noël« , nous a révélé ce même contact.

Le chef du département des Affaires scolaires de la ville de Wil, en revanche, aurait été impliqué. Le directeur, M. Mattes, a déclaré à 20min.ch que la fête était « organisée en équipe« . On avait bien pris soin de choisir « des chansons traditionnelles ainsi que de nouvelles chansons pour les enfants« . Après tout, « Silent Night » fait toujours partie du répertoire.

Le président des associations musulmanes de Suisse reste en retrait

Le président pour la coordination des organisations musulmanes de Suisse, Farhad Afshar, se désolidarise de la mesure qui aurait été prise principalement par considération pour les musulmans :

« De notre point de vue, il est très regrettable que dans un pays chrétien, on ne chante plus de chants chrétiens. »

M. Afshar souligne que les musulmans n’ont rien contre la culture des coutumes chrétiennes, même dans les écoles. Là où cela s’est manifesté pour des cas individuels, on pourrait supposer des influences salafistes. Selon M. Afshar, la décision de la direction de l’école témoigne d’une certaine ignorance de l’Islam. Dans de nombreux endroits du monde musulman, les fidèles célèbrent les fêtes de Noël avec les chrétiens et décorent leurs magasins.

Ce ne serait pas la première fois dans l’espace germanophone que la prétendue « considération interculturelle« , en particulier des musulmans, soit utilisée comme prétexte pour bannir les coutumes chrétiennes de la sphère publique.

Des musulmans instrumentalisés par des idéologues de gauche ?

Des débats similaires avaient déjà eu lieu en de nombreux endroits à l’occasion de la Martinsfest ou de la fête de Pâques. Dans la plupart des cas, il n’y a pas eu de véritables plaintes de musulmans, l’initiative contre les coutumes chrétiennes a été prise par des organisations locales qui peuvent être attribuées à la gauche radicale. Les associations musulmanes ont alors déclaré qu’elles se sentaient instrumentalisées et patronnées.

La présidente de l’association faîtière des enseignants en Suisse, le LCH, Dagmar Rösler, qui avait déjà exprimé son admiration pour les « manifestations pour le climat » et leur initiatrice Greta Thunberg, a fait partie de ceux qui ont approuvé la mesure à Wil.

Elle a dit à 20min.ch qu’elle pouvait « comprendre la réaction : les temps changent« . Cependant, elle limite la cause de cette mesure « à la réaction négative d’un père seul […] mais aussi parce que tout ne doit pas non plus être remis en question« . D’après leur expérience, les parents musulmans ne se plaignent pas de chanter des chants de Noël à l’école :

« D’après mon expérience, les plaintes viennent souvent de parents de témoins de Jéhovah ou de mormons.« 

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