Les éoliennes « tueuses » de Nozay poussent un couple à abandonner sa ferme et ses vaches

Par Nathalie Dieul
3 octobre 2022 20:04 Mis à jour: 3 octobre 2022 20:08

Didier Potiron et sa femme Murielle jettent l’éponge après dix ans de bataille judiciaire contre le parc éolien de Nozay en Loire-Atlantique. Leur ferme, leur maison et leurs animaux sont vendus et ils quitteront les lieux en novembre 2022.

« C’était la ferme de mes parents depuis 1969 », remarque Didier Potiron à L’Éclaireur. Les propriétaires du Gaec du Lody à Puceul, près de Nozay dans le nord de la Loire-Atlantique, ont décidé de vendre leur exploitation et leur maison après avoir vu plus de 450 de leurs vaches mourir en l’espace de dix ans, depuis que le parc éolien des Quatre Seigneurs a été construit. Certaines éoliennes se trouvent à moins de 600 mètres de leur ferme et sont à l’origine de tous leurs problèmes, affirment-ils.

« C’est très difficile à accepter mais on a suffisamment perdu de temps et d’énergie », reconnaît l’agriculteur, au micro de France Bleu. La ferme a été mise en vente en juin dernier.

L’exploitation sera vendue officiellement à un agriculteur céréalier de l’Yonne d’ici un mois. Ce dernier « ne voulait ni de la maison, ni du matériel, ni des vaches », alors le couple Potiron a fait différents lots. Dix jours plus tard, ils ont trouvé un acheteur pour la maison.

« Aucune explication sur la cause de la mortalité »

Dès la construction du parc éolien, les Potiron ont connu une surmortalité de leurs bêtes. « On est passé d’une moyenne de 10-15 bêtes mortes par an entre 2010 et 2012 à une moyenne de 50 morts par an, toutes catégories confondues (vaches, veaux, génisses…) depuis 2012 », détaille le couple, qui a arrêté de faire des autopsies qu’il devait payer de ses poches. « On avait toujours la même réponse : aucune explication sur la cause de la mortalité. »

En plus de la mortalité, les problèmes qui touchent le troupeau sont multiples :  forte baisse de la production et de la qualité du lait, animaux stressés, problèmes de vêlage, pattes gonflées, yeux exorbités, comportement anormal.

« Il y a environ un tiers du troupeau que je suis obligé de traîner dans la salle de traite matin et soir », raconte Didier Potiron.

« Aux beaux jours, quand les vaches sont dehors, ça va mieux. Les problèmes surviennent surtout l’hiver, quand elles sont confinées à l’intérieur », remarquent les agriculteurs. D’autres animaux de la ferme, chats et chiens, sont également « victimes régulièrement de convulsions et de désorientation ».

Problèmes de santé chez les humains

Didier et Murielle Potiron eux-mêmes, tout comme d’autres riverains, sont victimes de problèmes de santé depuis l’arrivée des éoliennes dans leur environnement. Ils souffrent de troubles du sommeil, de grande fatigue, de maux de tête, alors que tous ces problèmes disparaissent quand ils s’éloignent de leur exploitation et de leur maison.

En 2020, Ouest-France indiquait que Mme Potiron était en arrêt maladie et que son mari n’allait pas beaucoup mieux. L’épilepsie de l’éleveuse s’est « sérieusement aggravée depuis la construction du parc ».

Selon les études menées par des géobiologues, tous ces maux seraient provoqués par les ondes électromagnétiques provenant du câble de cuivre reliant les huit éoliennes entre elles sous terre.

« Tout s’est enchaîné très vite »

N’ayant ni l’un ni l’autre de bulletin de salaire, les époux Potiron ont eu de grandes difficultés à trouver où se loger après la vente de leur maison. Ils ont fini par se trouver un gîte in-extremis.

« Tout s’est enchaîné très vite, donc on n’a pas eu le temps d’y réfléchir. Ce que l’on souhaite déjà, c’est se poser un peu jusqu’à la fin de l’année », espèrent les agriculteurs, qui ne savent pas ce qu’ils feront de leur vie professionnelle après cette période de transition.

« Des dizaines d’autres exploitations sont concernées en France »

Une seule chose est sûre, c’est qu’ils ne lâcheront pas le combat judiciaire dans lequel ils se sont lancés avec l’association Animaux sous tensions. « On aimerait obtenir la vérité », assure Didier Potiron. « Des dizaines d’autres exploitations sont concernées en France ».

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