« Éoliennes tueuses » près de Nozay : une ferme enregistre 400 vaches mortes

Par Léonard Plantain
8 janvier 2021 04:17 Mis à jour: 8 janvier 2021 13:08

Triste constat à Puceul, près de Nozay en Loire-Atlantique : à la mi-décembre 2020, les éleveurs Didier et Murielle Potiron ont enregistré leur 400e vache morte depuis la construction d’un parc éolien.

C’est un chiffre plutôt affolant, et pourtant rien ne bouge : 400, c’est le nombre de vaches mortes enregistrées le 19 décembre 2020 à la ferme de Didier et Murielle Potiron (au Gaec de Lody). Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter depuis 2012, plus précisément depuis la construction du parc éolien des Quatre Seigneurs, dont une des huit turbines est implantée sur leurs terres, relate Actu.fr.

Lundi 4 janvier 2021, ce chiffre symbolique a même été dépassé, puisque Didier a annoncé : « On en a trois autres qui viennent encore de mourir, sans aucune explication apparente. »

Dépité par la situation, « On a arrêté de faire pratiquer des autopsies par l’école vétérinaire de Nantes, car c’était à nos frais et on avait toujours la même réponse : aucune explication sur la cause de la mortalité », a précisé Didier, qui pointe pourtant du doigt le parc éolien depuis toujours.

Didier et Murielle Potiron ne sont d’ailleurs pas les seuls à s’en plaindre. En effet, pour eux comme pour leur voisine éleveuse, Céline Bouvet, l’origine de cette surmortalité de leurs bêtes est clairement liée aux éoliennes toutes proches.

Mais ce n’est pas tout, depuis la construction du parc éolien, ils ont déclaré subir eux-mêmes des effets néfastes sur leur santé : fatigue permanente, douleurs musculaires, maux de tête, insomnies… autant de problèmes qu’ils trainent maintenant depuis des années et qui disparaissent dès qu’ils s’éloignent de leurs exploitations et de leurs habitations.

Au 19 décembre, par l’intermédiaire de leur fille Alexandra, les Potiron ont donc fait passer un triste message sur les réseaux sociaux, accompagné de la photo d’une vache récemment décédée : « Merci les services de l’État. Merci la profession agricole. Merci les scientifiques. Merci la filière éolienne. Voici le 400e bovin mort depuis 2012. Et toujours pas de solutions proposées. »

Un message écrit en réponse au 16 décembre, à la suite d’une « audio-réunion » qui avait pourtant été organisée par le sous-préfet de Châteaubriant-Ancenis, Pierre Chauleur, pour justement discuter de solutions afin de faire avancer ce dossier devenu un véritable problème pour le développement éolien en France.

Selon Didier : « Étaient invités des représentants de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), de la DDPP (Directions départementales de la protection des populations), de la Chambre d’Agriculture, la présidente de la Communauté de communes de Nozay Claire Théveniau (également maire de Puceul, NDLR), les maires des différentes communes concernées (Saffré, Nozay et Abbaretz en plus de Puceul), le représentant de KGAL M. Meyer (l’exploitant du parc éolien) et les responsables des deux exploitations concernées. »

Il explique ensuite que « l’objectif de cette réunion était de mettre en place un protocole d’arrêt du parc éolien pour sept jours, avec aussi sa mise hors tension ». Cependant, « le 15 décembre au soir, la veille de la réunion, M. Meyer a envoyé un mail à la préfecture signalant qu’il était en désaccord total, en rappelant que le parc respecte les normes françaises d’installation », a précisé Didier.

Depuis, selon Didier, « le ministère de l’Écologie essaie de rattraper le coup en tentant de faire revenir M. Meyer sur sa décision », cependant, il confie ne pas croire en un tel retournement de situation. Désormais, le dernier petit espoir de ces éleveurs bovins réside dans la publication du rapport de la commission d’enquête qui, en juin 2020, a lancé un laborieux travail de synthèse de l’ensemble des études déjà menées jusque-là, en auditionnant aussi l’ensemble des acteurs concernés par cet épineux dossier, rapporte Actu.fr.

L’objectif est de mettre à jour, si elles existent, des preuves scientifiques du lien entre les nombreux maux subis par les éleveurs et les bêtes en rapport avec ce parc éolien. D’après Didier : « On nous a dit que ce rapport devrait être rendu public courant janvier. »

Il n’y a plus qu’à attendre, cependant, l’arrêt du parc éolien, même temporaire, semble improbable sans décision judiciaire dans ce sens. C’est donc la question de la prise en charge de la délocalisation des deux exploitations qui est désormais au centre des débats. Un combat un peu tiré par les cheveux, mais que Didier ne compte pas lâcher.

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